CHAPITRE 4

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Premières découvertes

Darya

Je me réveille en sursaut, le cœur battant à tout rompre, comme si quelque chose d'effrayant s'était échappé de mes rêves pour s'accrocher à moi. Le cauchemar s'efface déjà de ma mémoire, ne laissant derrière lui qu'une sensation de malaise. C'est toujours la même chose. Un sentiment de panique, une ombre qui me poursuit, puis je me réveille, en sueur, tremblante, sans pouvoir me souvenir des détails.

Je prends quelques instants pour me ressaisir, assise au bord du lit, ma respiration encore saccadée. La maison est plongée dans un silence inquiétant, seulement troublé par le léger grincement du bois sous les coups du vent nocturne. J'attrape mon téléphone pour vérifier l'heure : trois heures du matin. Le décalage horaire de la nuit me semble irréel, une pause entre le jour et la nuit où le monde devient étrangement silencieux.

Ferren n'est toujours pas rentrée. Depuis quelques semaines, elle disparaît de plus en plus souvent, rentrant tard ou pas du tout, sans jamais me dire où elle va. Et moi, je reste là, à m'inquiéter, sans aucune réponse. Depuis que nos parents sont partis, c'est devenu la norme. Je devrais m'y habituer, mais je n'y arrive pas. Le sentiment d'abandon me serre le cœur à chaque fois.
Je sors du lit, sachant que je ne pourrais pas me rendormir. Mon esprit est trop agité, envahi par des questions sans réponses. Je me demande ce qui a pu changer pour Ferren, ce qui l'a fait s'éloigner ainsi. Est-ce la douleur d'avoir perdu nos parents ? La solitude ? Ou autre chose encore, quelque chose dont je ne sais rien ?

Je descends lentement les escaliers, cherchant à m'occuper l'esprit. La maison semble encore plus grande et plus vide à cette heure tardive. Je me dirige vers la cuisine pour me préparer une tasse de thé, espérant que cela m'aidera à retrouver un peu de calme. L'eau bout doucement dans la bouilloire, et le parfum du thé chaud commence à envahir la pièce, un peu de réconfort dans cette nuit glaciale.

En traversant le salon, mon regard est attiré par le bureau de papa. Depuis leur disparition, je n'ai pas eu le courage de fouiller dans ses affaires, mais ce soir, l'envie de comprendre, de trouver des réponses, me pousse à ouvrir cette porte. Le silence autour de moi semble s'épaissir, comme si la maison retenait son souffle, attendant que je découvre quelque chose.

Je m'approche du bureau, le cœur serré, et hésite un instant avant de poser la main sur la poignée. Cette pièce me semble soudainement étrangère, comme si elle renfermait des secrets que je n'aurais peut-être pas envie de découvrir. Mais je ne peux plus reculer. Quelque chose me pousse à avancer. La porte grince légèrement en s'ouvrant, et je me faufile à l'intérieur.
L'air est lourd, imprégné de l'odeur des vieux papiers et du bois ciré. Le bureau de papa est comme il l'a laissé : encombré de livres, de papiers éparpillés, et d'objets dont je n'ai jamais compris l'utilité. Je m'assois dans son fauteuil, mes doigts effleurant le cuir usé. Les souvenirs des moments passés avec lui refont surface, et j'ai l'impression de le trahir en allant dans son bureau sans sa permission.

Je commence à fouiller dans les tiroirs. Après quelques minutes de recherche, je découvre une petite boîte en bois, dissimulée sous une pile de dossiers. Elle est décorée de gravures complexes et semble ancienne. Avec précaution, j'ouvre la boîte et trouve une vieille clé en fer ainsi qu'un carnet noir aux pages écornées. Mon cœur s'accélère. Ce carnet, ces objets... ils doivent avoir une signification. Je commence à parcourir les pages du carnet. Ce sont des notes cryptiques, des schémas et des phrases qui reviennent sans cesse : « âmes ennemies », « malédiction », « protection ». Tout cela me semble à la fois incompréhensible et terriblement inquiétant. Papa avait-il découvert quelque chose de dangereux ?

Une part de moi veut refermer ce carnet et tout oublier, mais je sais que je ne le pourrais pas. Je dois comprendre ce qui se passe. Le reste des phrases me semble confus, flou, comme si je n'étais pas assez éveillée pour saisir leur véritable sens. Mais il y a quelque chose qui cloche : pourquoi papa aurait-il interdit l'accès à son bureau s'il n'y avait rien à cacher ? Être dans son espace me dérange profondément ; il me manque terriblement.

Love Is A Drowning ArtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant