CHAPITRE 12

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Rencontre troublante

Darya

Je m'assis à côté de Ferren sur le vieux canapé du salon, les yeux rivés sur l'écran de télévision. Les images défilaient en une série de mouvements flous et incohérents, se perdant dans un brouillard de pensées et de préoccupations. Le silence pesant qui régnait dans la pièce semblait s'alourdir avec chaque minute qui passait, et le bruit de la télévision était devenu une distraction presque dérangeante dans son monotone bourdonnement.

Ferren, perdue dans ses pensées, fixait l'écran sans véritablement le voir. Ses yeux étaient absents, troublés par des pensées que je peinais à cerner.

Je jetai un coup d'œil furtif à ma sœur. Ses traits étaient marqués par une tension que je n'avais pas observée auparavant. Chaque mouvement de son visage semblait chargé de quelque chose d'indéfinissable, une mélancolie qui enveloppait ses traits et creusait l'écart entre nous. Je sentais que quelque chose clochait, mais je ne savais pas comment aborder le sujet sans risquer d'aggraver la situation.

— Ça fait un moment qu'on n'a pas eu un moment de calme comme ça, dis-je doucement, tentant de briser le silence qui nous entourait.

Ferren hocha vaguement la tête, ses yeux toujours fixés sur l'écran, sans vraiment me regarder. Il y avait dans sa réponse une désinvolture qui trahissait son absence d'esprit ici présent. Comme si ses pensées se dérobaient à la réalité de cette pièce.

— Oui, c'est vrai, répondit-elle d'un ton presque absent, comme si ses paroles étaient déconnectées de son état d'esprit.

Je pris une profonde inspiration, mon désir de comprendre grandissant avec chaque seconde qui passait. L'absence de communication entre nous creusait un fossé que je ne savais pas comment combler. J'essaie de trouver un sujet qui pourrait éveiller son intérêt, ou au moins, susciter une réaction authentique de sa part.

— Il y a quelqu'un dont tu as parlé récemment... quelqu'un que tu vois souvent. Tu veux en parler ? demandai-je prudemment, espérant que cela ouvrirait une porte à une conversation plus profonde.

Ferren tressaillit légèrement à ma question, ses yeux se fixant brièvement sur moi avant de se détourner. Son visage s'assombrit, et elle semblait chercher les mots pour formuler une réponse qui n'en disait pas trop. La tension dans la pièce devint palpable, chaque seconde s'étirant dans un poids lourd d'anticipation.

— Oh, c'est juste quelqu'un... Rien de très important, répondit-elle d'une voix faible, presque comme si elle essayait de se convaincre elle-même. C'est pour le travail.

Je ressentis une vague de frustration. Il y avait quelque chose de plus profond dans son comportement, une réticence à partager qui me faisait monter une impatience croissante. L'étrange impression que quelque chose se cachait derrière ses paroles se renforçait. Le manque de transparence me donnait l'impression que j'étais sur le point de découvrir quelque chose de crucial.

— Ferren, je ne veux pas te forcer à parler si tu n'es pas prête, mais tu sais que tu peux me dire ce que tu veux. Peut-être que ça t'aiderait à te sentir mieux, dis-je avec une douceur empreinte de sollicitude.

Elle me lança un regard rapide, mélange de fatigue et de tristesse, avant de détourner les yeux. Il y avait une détresse sous-jacente que je ne pouvais ignorer.

— Darya, ce n'est pas le moment. Il y a beaucoup de choses en jeu, des choses que je ne suis pas encore prête à partager. Je ne veux pas t'inquiéter davantage.

Les mots de Ferren se plantèrent comme des épines dans mon cœur. L'énigme qu'elle représentait, toujours plus opaque, me laissait avec une sensation de malaise. L'écart entre nous semblait se creuser, alimenté par des secrets que je peinais à comprendre. Les non-dits étaient devenus des murs invisibles, insurmontables.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 20 ⏰

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