(pdv de Debbie)
Je coupe le contact de ma voiture, prends mon sac et descends. Et ouais, si il y a un truc sur lequel je peux flex un minimum c'est que je suis la seule du groupe à pourvoir venir sans parents puisque j'ai officiellement mon permis. Je suis pour le moment la seule à pouvoir conduire sans adultes. Vu que je suis majeur.
Je suis là première des filles, les garçons sont légèrement plus vieux. Mais nous sommes toutes de fin d'année. Donc la voiture, c'est tout frais. Je traverse rapidement l'allée puis toque.
J'attends. Je m'inquiète.
Quand soudain la porte s'ouvre alors que j'avais perdu tout espoir qu'une personne daigne à m'ouvrir. Je ferme les yeux et compte jusqu'à deux. Je fronce les sourcils et ouvre un œil.
Ce n'est pas Suzie que je trouve devant moi. Habituellement, c'est elle qui ouvre dès qu'elle arrive pour nous et puisque je suis un peu en retard j'avais pensé que ce serait elle. Normalement, il lui faut à peine deux secondes pour nous sauter au cou en nous répétant combien on lui a manqué en trois jours.
Mais là rien. Et c'est normal, devant moi, ce n'est pas Suzie, c'est Noah.
Noah... Noah aux yeux bruns embrumés, Noah aux joues mouillées, Noah au menton qui tremble, Noah au corps secoué de spams. Noah qui semble bouleversé.
Bouleversé ? Noah ??
Il baisse la tête, presque honteux et murmure :
- Désolé...
Mon cœur loupe un battement. J'ai l'impression que quelqu'un me l'arrache et le jette au sol. Dans ma tête résonne le bruit du verre contre le carrelage et cette phrase. Je secoue la tête. J'ai compris, du moins je crois. Ce dont je suis sûre c'est que je n'ai jamais souhaité à ce point de me tromper. Je veux avoir tort. De tout mon être. Je rentre dans la maison et le spectacle qui s'offre à moi est insupportable à regarder. Je me retroune et reste devant la porte sans bouger. Je dois avoir l'air folle, mais je m'en moque pas mal. Je veux juste la voir passer la porte, son sourire si contagieux qui orne ses lèvres, je veux la voir rire avec nous, je veux qu'elle nous rassure, qu'elle nous dise qu'elle nous a simplement fait une blague. Mais elle ne vient pas. Elle ne passera plus jamais cette porte. Je ne pourrai plus jamais là serrer dans mes bras, rire à ses conneries, sourire quand elle bégaie, refuser ses câlins ou ses bisous...
Putain....
Je sens une main se poser sur mon épaule. Je tourne à peine la tête et voit Noah. Il me parle, mais je ne l'entend pas. Sauf quand il prononce les paroles que je redoute tant.
Suzie est morte.
C'est fini. Je me sens m'écrouler sur le sol. Je reste devant la porte. J'ai l'impression de la revoir devant moi, de sentir son odeur de vanille, de la prendre dans mes bras encore et encore, caressé ses cheveux châtains... C'est fini. Tout est fini. Encore...
Je regarde ce qu'il y a autour de moi. Anaïs est dans les bras de son copain, une bassine à côté d'elle, le teint plus pâle qu'à l'ordinaire. Isabelle pleure silencieusement en fixant le ciel, seule sur un fauteuil. Lucas est adossé au mur, sur son téléphone sans se soucier de la détresse des autres. Noah pleure toujours et essaie de me parler. Raphaël console sa copine comme il peut et Evan essaie de joindre Catie.
Je me relève au prix d'un effort considérable et sort de la maison. Je m'effondre sur l'herbe en fixant le ciel et en hurlant. Je sens une main se poser sur mon épaule sans s'imposer. Je tourne la tête pour voir la personne qui se trouve derrière moi et tombe sur Noah. Il essaie de m'enlacer comme il peut et à ma grande surprise, je me laisse aller contre lui et pleure ma tristesse dans ses bras. Je sens son corps contre le mien se soulèver à cause de ses sanglots qu'il essaie d'étouffer pour ne pas me faire pleurer d'avantage.Au bout d'un moment, ne relève la tête vers lui et lui demande d'une voix forte et grave à cause des larmes :
- Pourquoi ?
Il me regarde dans les yeux puis hausse les épaules et me chuchote :
- J'en sais rien...
Je redouble de larmes. Autour de moi tout devient flou. Ma tête tourne et mes yeux se ferment tout seuls. Je me sens tomber au sol. C'est donc ça de sombrer dans la folie ?
Puis plus rien.
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On Edge : Et même après je vous aimerez
Teen FictionI love you but you hate me, and that's normal " - J'ai très envie de faire une grosse connerie, mais je suis pas sûre qu'on me le pardonne... Que tu me le pardonnes... - Quoi ? - J'ai très envie de sauter du balcon..." Ça y est, elle est mort...