(pdv de Raphaël)
J'ai fini de préparer mon sac depuis cinq bonnes minutes et j'attends le plus patiemment que je le peux à l'entrée que ma mère se dépèche d'enfiler ses chaussures. C'est la première fois depuis des mois qu'Anaïs nous invite chez elle en sachant que nous allons y manger. C'est tellement rare, que ça mérite que je sois à l'heure. Pour le moment je n'ai aucune nouvelle d'elle.
Bizarre...
Je sais déjà que je vais être le seul garçon puisque je dois envoyer un message à Lucas et Noah quand je serai arrivé. Ils ne veulent pas se retrouver dans une maison avec que des filles.
D'ailleurs, je me demande comment elles font pour les supporter. Ce sont pas les gars les plus facile à vivre. Et ça ma copine me le dit souvent... C'est vrai qu'ils sont un peu étrange mais on fini par s'y habituer. Perso, j'étais persuadé que Lucas avait une chance avec Isabelle jusqu'à ce qu'elle lui mette le râteau du siècle. Il l'a encore en travers de la gorge. En revanche ce qui m'a plus surpris c'est que Suzie soit en couple avec Samuel. La timide du fond de la classe avec le populaire numéro un... Personne ne l'avais deviner. Pas même l'intéressé elle même. Je sais qu'Anaïs adore le fait que leur Suzie comme elles aiment l'appeler, soit en couple. Il a l'air de la rendre heureuse, ou du moins, c'est ce que pense ma copine.
En parlant de Sam, il nous a envoyé un message hier pour nous dire qui sera en retard d'une demi heure parce qu'il doit faire un truc à Bordeaux. On s'attendait à une réaction de fou de Suzie. Elle n'a même pas vu le message...
C'est bizarre. Hier, Anaïs est venue me voir pour me demander si j'avais remarqué un changement d'attitude dans le comportement de Suzie. Elle m'a semblé plus tactile qu'à l'ordinaire mais appart ça pas spécialement. Quand j'ai expliqué ça à Anaïs, elle n'a pas eu l'air plus rassuré que ça.
Dans mes pensées, je ne fais pas attention et ne m'aperçois pas que ma mère est chaussé et prète à m'amener chez ma copine. Je prends mon tout petit bagage qui doit faire la taille d'un sac à chaussures et rentre dans la voiture. La route se passe en silence pour le simple fait que je suis en train de parler à Luc pour lui dire que je suis sur la route. À lui de prévenir Noah, leurs parents se sont arrangés pour faire du covoiturage.
Je relève la tête quand j'arrive dans son lotissement et commence à chercher la maison portant l'écriteau six comme elle me l'a indiqué.
Soudain ma mère s'arrête brusquement et lâche un juron. Je me tourne face au pare-brise pour voir ce qui l'a fait stopper. Je regarde la route et voit... Isabelle ? Anaïs ?!
Que font-elles ici, elles vont se faire écraser. Je fait une bise sur la joue de ma mère, prend mon sac et descends un peu paniqué. La voiture repart et me laisse seul.
Je me stop net après avoir posé mes yeux sur les filles.
Elles sont au sol, en larmes, en train d'hurler. Isabelle sert entre ses doigts se qui ressemble à des bijoux et a les genoux écorchés. Quant à Anaïs, elle semble encore plus frêle que d'habitude, ses cheveux blonds et bouclés lui tombent sur les épaules de manière totalement désorganisée, sa silhouette est si fine que le vent pourrait l'emporter dix mètre plus loin, son corps est secoué de spams. Elle finit par lever son visage vers le ciel mais sans me voir. Elle me fait peur. Ses yeux sont rouges et plein d'eau, ses joues inondées, la lèvre inférieure tremble et devient bleu par le froid qu'émet son corps malgré la chaleur étouffante. Elle entrouve la bouche et murmure d'une voix à peine audible : Suzie... Le reste de sa phrase est noyé dans les sanglots et les cris d'Isabelle.
J'ai compris. Je passe ma main sur mes yeux secs afin de retenir les larmes alors qu'elles ne coulent même pas.
C'est à ce moment là que Maël sort de chez lui les yeux rouges. Il me voit, et m'adresse un sourire désolé et inquié, avant de reporter son attention sur sa sœur jumelle incapable de le voir. Il s'avance vers elle et pose une main sur son épaule afin de lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule. Je m'approche davantage d'Anaïs en refoulant mes larmes et ma tristesse afin d'essayer de la consoler. Elle se recroqueville au début comme le faisait Suzie lorsqu'on faisait un geste brusque à côté d'elle, qu'on la touchait ou la frôlait quand nous nous sommes ajoutés à leur groupe de potes et qu'on a commencé à trainer ensemble.
Ça me brise le cœur, elle adopte les mêmes réflexes que Suzie, alors qu'elle est.... Je me sens définitivement incapable de prononcer ce mot. Non c'est pas possible. Elle allait bien hier. Elle était avec nous. Elle rigolait.
Mais elle est quand même partie...
Je prends tout de même Anaïs dans mes bras quand elle cesse de fuire mon contact et la bercé comme une petite fille en lui chuchotant des paroles réconfortante à l'oreille aux qu'elles je ne crois même pas. Je passe mon bras droit sous ses genoux lorsque je comprends qu'elle est incapable de marcher pour rentrer jusqu'à chez elle. Mon autre main la tient au niveau du dos et la soulève délicatement pour rentrer.
Une fois la porte passé, nous nous retrouvons dans l'obscurité dû aux volets fermés. Des guirlandes sont soigneusement accroché au plafond blanc, la table est décoré d'une nappe verte de la même couleur que la guirlande. Une bonne odeur de nourriture se dégage de la cuisine et à peine Anaïs installée, elle me demande une bassine et vomit l'entièreté de son dernier repas à l'intérieur tandis que je lui retiens ses cheveux bouclés en passant une main dans son dos.
Maël rentre avec sa sœur et la pose à côté de ma copine en prenant soin de retirer la bassine.
Tandis qu'elles fixent toutes les deux le ciel derrière la baie vitrée, je lave la bassine et Maël soigne les genoux écorchés de sa "petite" sœur.
J'entends Anaïs murmurer un faible Suzie.
Maël s'approche de moi, me met une main sur l'épaule et me dit :
- Mec, t'as prévenu les autres ? Parce que là c'est à toi de le faire vieux, elles en sont incapable...
Je hoche la tête, la gorge trop noué pour répondre.
Putain, comment je vais faire ?
C'est à moi d'annoncer aux autres que Suzie est...m...
Et comment je fais pour le dire à son mec, moi ?
Et à Debbie ?
Et à Catie ?
Et à Angélique ?Comment je fais pour gérer les deux en attendant que les gars arrivent ?
Faut pas que les filles arrivent avant, parce que ce sera pire...
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On Edge : Et même après je vous aimerez
Genç KurguI love you but you hate me, and that's normal " - J'ai très envie de faire une grosse connerie, mais je suis pas sûre qu'on me le pardonne... Que tu me le pardonnes... - Quoi ? - J'ai très envie de sauter du balcon..." Ça y est, elle est mort...