The doll. [Jikook]

Tiens bon, j'arrive!

Douleur, tristesse, abandon, fatigue, solitude, déchirement, malheureux, déçu, découragé, blessé, larmes... Mon cœur lutte, mes sentiments s'entremêlent et provoque un mélange amer, douloureux pour mon être. Il est parti. Je me sens vide. Il me manque quelque chose. Une part de moi est partie avec lui cette nuit là. J'ai perdu l'homme de mes rêves. L'homme de ma vie. Il n'est pas rentré. Je me suis réveillé un peu plus de cinq heures après son départ. Nous sommes le lendemain soir. Il n'a toujours pas pointé le bout de son nez. Je ne sais plus quoi faire. Dois-je attendre? Mais pourtant certains disent que c'est douloureux d'attendre quelqu'un. Certains disent que c'est douloureux d'oublier quelqu'un. Mais à présent, la pire des douleurs s'empare de moi. Je ne sais pas s'il faut l'attendre ou l'oublier. Mes sentiments sont toujours aussi forts, mais ma peine me peint d'une noirceur que je ne connaissais pas encore. Je n'ai cessé d'observer la porte. Je n'ai pas bougé depuis son départ. Je veux qu'il revienne. Il doit revenir me chercher. Il n'a pas le droit de me faire ça. Je fixe la porte à nouveau et mon cœur se serre si fort que j'en ai du mal à respirer. Je pose ma main sur ma poitrine et pleure à chaudes larmes, le souffle court. Je suis bloqué. Incapable d'avancer. Si je l'attends ici, je vais tout bonnement me laisser mourir. Je crois que j'ai tellement tout donné à cet homme qu'il ne me reste plus rien. Mais si j'essaye de l'oublier, que vais-je faire? Vers qui me tourner? Et surtout, comment oublier la personne que l'on a aimé plus que tout sur terre? Le pire des sentiments m'envahit. Je repense à lui. Ses yeux doux, ses cheveux noirs, son corps chaud et réconfortant. Je me tape intérieurement et me rends compte que c'est en essayant d'oublier quelqu'un qu'on y pense tout le temps. Je me sens si mal. Pense-t-il à moi? M'aime-t-il comme je l'aime? M'a-t-il oublié à son tour? Il ne peut pas. Je ne veux pas être oublié par quelqu'un que je n'oublierais jamais. Tout s'enchaîne vite dans ma tête et dans mon cœur. J'ai mal. En amour, je suis doté d'une sensibilité absurde, ce qui n'est qu'une gêne pour les autres, est un ouragan pour moi. Un ouragan si fort, qu'il a balayé ma vie. Il a balayé l'homme de ma vie. Il a balayé mon estime de moi même, mes rêves, ma confiance en moi. Je suis mort de l'intérieur. Je me sens salit, trahit. Comment peut-il me faire ça? Tout ceci n'est qu'une trahison. Il m'a trahit. Il m'a laissé. Mon cœur pleure. La seule personne à qui j'aurais pu tout donner m'a trahie.

Désormais, je suis brisé et perdu. Je suis perdu entre « continue d'y croire, on ne sait jamais, il reviendra » et « laisse tomber, ça ne sers plus à rien, il est mort ».

Ma tête me fait mal. Je manque cruellement de sommeil. Mais je manque aussi cruellement de lui. Je regarde l'heure, il est trois heure du matin. Je ne sais pas cela fait combien de temps que je fixe la porte. J'ai perdu le fil du temps, le fil de ma vie. Il y a des « peut être »qui tournent dans ma tête, des « j'aurais du » qui cognent dans tout les sens et des « plus jamais » qui écrasent mon coeur.

Je m'écroule à nouveau dans le canapé. Je ferme les yeux, impuissant. Le chagrin m'envahit comme un tsunami. Je pleure doucement. Résigné à la douleur qui m'habite et me torture. Il ne me reste que mes larmes et ma solitude. Tout m'a été enlevé. Je serre un tissus dans ma main. Je regarde dans celle ci. C'est son pull. Je le prend contre moi et respire son odeur. Je ferme les yeux et le sens près de moi, je matérialise son corps et me blottit contre lui. J'aimerais tant qu'il soit là, j'aimerais le prendre contre moi et le serrer à tout jamais. La mélancolie m'envahit. Ses caresses parcourent mon corps, ses lèvres brûlent d'amour sur les miennes, son coeur bat au tempo de la mélodie qui nous anime, la partition de notre amour.

Mais soudainement, je réalise qu'il n'est plus. Notre amour a été balayé. Il est parti en fumé. L'homme que j'aime est loin, mais les chaînes de notre amour me retiens auprès de lui, auprès de son âme. À présent, je sais ce que c'est d'être laissé pour compte, que de se sentir insignifiant et quasiment transparent pour l'autre. Je fixe le plafond.

Mais, Jungkook m'aime, il me l'a toujours dit. Je me suis promis de le protéger de lui même, de l'aider par tout les moyens. J'ouvre grand les yeux et me redresse la respiration saccadée. Mes mains tremblent. Je ne peux pas laisser ça arriver. Je ne peux pas le perdre. C'est impossible. Je ne laisserais personne me l'emporter loin de moi. Je dois le sauver. Je veux de lui auprès de moi. Je veux finir ma vie dans ses bras. Je dois le retrouver! Je me lève les larmes aux yeux et titube quelques secondes en soufflant fort. Ma main se plaque sur mon coeur et je me maintiens avec l'autre au dessus du canapé. Les doutes volent autour de moi. Je ne perçois plus rien de clair. Est-il mort? Est-il parti autre part loin de moi? Je m'en contre fiche. Je vais le retrouver et le sauver. Je vais sauver l'homme de ma vie. Je me redresse et pars préparer un sac. J'y met des vêtements et de la nourriture. Le strict nécessaire. Je redescend au salon et fouille dans le présentoir près de la porte d'entrée. J'y trouve ce que je désire depuis mon arrivée ici : les clefs du 4x4 de John qui niche dans le garage. Rien à foutre de son avis. C'est à cause de lui que l'homme que j'aime est peut être, à l'heure qu'il est, est mort. J'ouvre la porte du garage, la referme d'un coup de pied et ouvre celle qui mène sur l'extérieur. Je monte dans le 4x4 rouge vif, intérieur cuir crème et enfourche le levier de vitesse. Je recule à toute allure pour sortir du garage, fais demi tour et démarre si fort que les pneus crient sur la route. Mon pied reste au plancher pendant que je quitte la résidence du lac.

Jungkook, tiens bon, j'arrive!