Attendre et Espérer

Chapitre VIII

Pdv Lily de Morcerf

Je n'avais qu'un seul désir en ce moment présent. Confronter mon père. En passant la porte de la maison, je me sentais désemparée face à tout ça. La colère, l'incompréhension bouillonnaient en moi.
Je monte tranquillement les escaliers, quand j'entends ma mère chantonner une douce mélodie. Elle changeait les bouquets de fleurs dans ma chambre. Avec patience, elle remplaçait chaque lys un à un. La regardant à l'entrée de la pièce, je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ce qu'elle avait endurer. La perte de son fiancé, subite et inexplicable. À cause de mon père.

- Maman ?

Elle se trouve vers moi et m'adresse son sourire doux.

- Lily, tu es rentrée. Comment c'est passé cette balade ? Et comment va notre cher Andréa ?

- Très bien et Andréa va bien...

- J'en suis ravie !

Elle s'approche de la porte et s'arrête à mon niveau.

- Ton père m'a demandé de te rappeler de répéter ta chorégraphie demain. Il lui tarde de te voir sur scène ! Penses-y.

- Promis.

Une mine triste sur le visage, je la regarde se diriger vers la bibliothèque...

Le fait de penser à tout ce qu'elle avait vécu me fendait le cœur... Perdre son fiancé, d'un seul coup... Sans connaître la vérité.
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Pdv André de Villefort

Je ne parvenais ni à fermer les yeux , ni à penser clairement.
Je restais allongé sur mon lit, à réfléchir au Comte, au plan, à tout remettre en question. Mon but, mes espoirs, ma relation avec elle.
Tout n'était plus que brouillard. J'espérais qu'elle daigne encore m'adresser la parole, après ce qu'il s'est passé. Qu'elle ne m'en veuille pas.
Mais elle m'en veut, j'en suis sûr, comment ne pas m'en vouloir ?

Je pensais alléger mon cœur en lui dévoilant la vérité. Mais il était plus lourd, à l'image de ma tête. Lourde, embrumée, bruyante. J'entendais le Comte me sermonner, Lily me criant que je n'étais plus digne de notre amitié... Qu'allais-je faire ?

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Comme à mon habitude, je me rends dans la clairière. Pour vider mon esprit. Elle ne viendrait pas, c'était évident.

Je m'asseyais dans l'herbe et fermais les yeux. Respirant l'air frais qui chatouillait les fleurs sauvages autour ma tête.
Une légère brise parcourait mon visage, les oiseaux commençaient à chanter, les fleurs à s'ouvrir.
Au bout de plusieurs minutes, je fis le choix de rester ici. De mourir là, au milieu des arbres. Je m'y cacherais jusqu'à la fin. Mon âme deviendrait paisible, enfin.

Quand soudain, j'entendis des pas légers, dans l'herbe. Puis une silhouette s'allongea près de moi.

- André ? Tu m'entends ?

Elle était venue...

- Je voulais te dire que... Je comprends ce que tu dois ressentir.
Je comprends que tu aies voulu tout le dire, c'est impossible de garder un si lourd Secret...
Mais souviens-toi, la haine n'est pas une solution. Tu es quelqu'un d'extraordinaire et je refuse que tu consacre ta vie à cultiver ce fardeau. S'il te plaît André... Mets fin à tout ça, à toute cette mascarade. Je t'en supplie.

À cet instant, mon cœur s'est arrêté. Elle avait su trouver les mots justes.
Depuis plusieurs années, j'étais consumé par la haine, par la vengeance, par la rage. Bien que je savais tout cela, l'entendre de sa bouche m'a reveillé.