Chapitre 4:

64 10 21
                                    

Les nuits s'enchaînent et se ressemblent. Chaque jour, dès que je rentre de l'école, Alastor est là, assis dans le fauteuil que j'ai préparé pour lui, sirotant un café qu'il semble faire apparaître de nulle part et lisant l'un des livres que je lui ai choisis. Son apparence élégante, son costume d'un autre temps et ses yeux rouges étincelants sont devenus des éléments familiers de mon quotidien.

Au début, cette routine me glaçait d'effroi. L'idée d'avoir un démon comme compagnon nocturne était inimaginable, et pourtant, elle est maintenant une réalité. Les premières nuits, je luttais pour garder mon calme, mon cœur battant à tout rompre chaque fois que je franchissais la porte de ma chambre, redoutant ce que je pourrais y trouver. Mais avec le temps, une sorte d'étrange normalité s'est installée.

« Bonsoir, Alastor, » dis-je chaque soir en entrant dans ma chambre, tout en déposant mon sac sur le sol. Cela fait maintenant quelques semaines que cela dure, et bien que sa présence soit encore une source de tension, elle n'est plus aussi terrifiante qu'au début.

« Bonsoir, ma chère, » répond-il toujours avec ce sourire énigmatique qui ne quitte jamais ses lèvres. Sa voix est douce, presque mélodieuse, mais je sais qu'elle dissimule des intentions bien plus sombres. Pourtant, je n'ai plus peur comme avant. Je me suis habituée à lui, ou du moins, c'est ce que je me dis pour garder une certaine maîtrise de la situation.

Il lève parfois les yeux de son livre pour me jeter un coup d'œil, son sourire s'élargissant légèrement, comme s'il savourait cette étrange routine que nous avons établie. Il n'y a plus de menaces directes, plus de propositions tentatrices. Il est simplement là, un démon installé confortablement dans mon fauteuil, sirotant son café tout en lisant les grands classiques de la littérature.

Je m'installe à mon bureau, comme chaque soir, et je commence à dessiner ou à travailler sur mes devoirs. La présence d'Alastor est toujours palpable, mais elle est devenue un bruit de fond, quelque chose que je peux presque ignorer, ou du moins tolérer. C'est comme si nous avions trouvé un équilibre, une entente silencieuse où chacun respecte l'espace de l'autre.

Parfois, alors que je suis plongée dans mes pensées ou que je lutte pour résoudre une équation complexe, je sens son regard peser sur moi. Je lève les yeux et le trouve en train de m'observer avec une intensité qui me met mal à l'aise.

« Pourquoi me regardez-vous comme ça ? » demandai-je ce soir, ne supportant plus son regard scrutateur.

Il sourit, posant son livre sur ses genoux avant de répondre. « Je me demande simplement jusqu'où ira votre détermination, ma chère. Vous avez une force en vous que beaucoup n'ont pas. C'est fascinant à observer. »

Je soupire, détournant les yeux pour me concentrer à nouveau sur mes devoirs. « Je vous ai déjà dit que je ne céderai pas, Alastor. Vous perdez votre temps. »

« Peut-être, » répond-il d'un ton calme, « mais le temps est une notion bien différente pour moi. »

Soudain , je sens sa présence se rapprocher. D'un simple coup d'œil, je le vois se lever de son fauteuil et venir se tenir derrière moi. Son ombre glisse doucement sur mon bureau alors qu'il observe ce que je fais, silencieux. Je frissonne légèrement en sentant son souffle froid près de mon épaule.

« Que faites-vous ? » demandai-je, tentant de dissimuler la légère nervosité dans ma voix. Même si sa présence est devenue familière, il reste un être imprévisible.

« Je suis simplement curieux, » répond-il d'une voix douce, presque amusée. « Je vois que vous êtes toujours aussi studieuse. »

Je hoche la tête, continuant de rédiger mon devoir, bien que je sois parfaitement consciente qu'il regarde par-dessus mon épaule. Sa proximité est à la fois troublante et... intriguante.

Mon Ami Secret ( oc x Alastor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant