Chapitre 2

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La nuit est tombée, enveloppant ma chambre dans une obscurité oppressante. Dès que je franchis la porte, je sens immédiatement sa présence. Alastor, le démon, est là, tapi quelque part dans l'ombre. Mais ce soir, je décide de l'ignorer, espérant peut-être qu'il partira de lui-même. Je n'ai pas l'énergie pour un autre de ses jeux tordus.

Ma journée a été tout aussi épuisante que la veille, si ce n'est pire. La fatigue m'a tirée de tous côtés, rendant chaque minute plus lourde à supporter. Et comme si cela ne suffisait pas, les reproches de mes parents ont assombri encore plus mon retour à la maison. À peine avais-je franchi la porte que ma mère m'a reproché mon retard, pourtant minime. Deux minutes, c'est tout ce que j'ai pris en plus pour rentrer de l'école, mais pour elle, c'était une trahison de plus. Elle m'a aussi critiquée pour les tâches que je n'avais pas exécutées à son goût, m'infligeant une nouvelle punition, comme si cela pouvait encore me toucher.

Alors, ce soir, je suis trop épuisée pour faire face à Alastor. Je pose mon sac au pied de mon bureau et m'assois, tentant de me concentrer sur mes devoirs. Je sais qu'il est là, quelque part dans cette pièce, mais je l'ignore, me disant qu'il finira peut-être par se lasser et disparaître.

Mais l'obscurité semble plus lourde, plus oppressante que d'habitude. Chaque ombre dans la pièce me rappelle sa présence, chaque souffle d'air froid me fait frissonner. Je sais qu'il m'observe, attendant que je cède, que je le reconnaisse. Mais je refuse de lui donner cette satisfaction.

Les mots de ma mère résonnent encore dans ma tête, se mêlant aux moqueries de mes camarades, aux critiques incessantes qui semblent suivre chacun de mes pas. La fatigue me pèse, me cloue à cette chaise, mais je reste immobile, obstinée. Peut-être qu'ignorer le démon pourrait être ma seule arme contre lui. Peut-être qu'il finira par partir s'il se rend compte que je ne flancherai pas.

Mais une part de moi sait que c'est inutile. Alastor ne partira pas. Pas tant qu'il n'aura pas obtenu ce qu'il veut. Et moi, je suis trop fatiguée pour lutter ce soir. Je ferme les yeux un instant, espérant que le sommeil m'emportera avant que la peur ne prenne le dessus.

Je m'accroche aux chiffres et aux équations, cherchant dans les mathématiques une échappatoire, une certitude à laquelle me raccrocher. Mais même la logique rassurante des sciences ne peut me protéger ce soir. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale, et je sais, sans même avoir besoin de me retourner.

« Non, » dis-je immédiatement, ma voix trahissant à peine le tremblement intérieur qui me secoue. Je refuse de céder à la terreur qui monte en moi.

Un rire suave et sinistre résonne dans la pièce, empli d'une moquerie subtile. « Toujours aussi directe, ma chère. Mais ce n'est guère poli de répondre ainsi, sans même me regarder. »

Les grésillements dans mon casque deviennent insupportables, déformant la musique que j'espérais utiliser pour m'évader. Je retire lentement le casque, le posant sur le bureau, et me tourne finalement pour lui faire face. Alastor, le démon de la radio, se tient là, appuyé nonchalamment contre le mur, vêtu d'un costume d'une autre époque, aussi élégant que terrifiant. Son sourire sinistre n'a pas quitté ses lèvres, et ses yeux rouges, étincelants dans l'obscurité, semblent scruter jusqu'à mon âme.

« C'est mieux ainsi, » murmure-t-il, sa voix douce mais chargée d'une menace latente. « Une conversation doit se faire face à face. »

Je garde les ciseaux posés près de moi, leur présence réconfortante malgré leur inutilité évidente contre un tel être. Mon regard croise le sien, lourd de fatigue. « La réponse est toujours non, Alastor. Rien de ce que vous pouvez m'offrir ne m'intéresse. »

Mon Ami Secret ( oc x Alastor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant