Chapitre 8

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Alastor semblait s'être remis de ses blessures, sa présence dans ma chambre était plus palpable, plus oppressante. Assis dans son fauteuil – celui que je lui avais offert il y a quelques semaines et qu'il avait mystérieusement réparé –, il me fixait sans relâche. Ses yeux rouges, brillants et perçants, ne me quittaient jamais, rendant l'atmosphère de la pièce presque irrespirable.

Je tentais de l'ignorer, de me concentrer sur mes devoirs, mais sa présence était trop écrasante. Même sans un mot, même immobile, Alastor remplissait l'espace, comme une ombre menaçante prête à s'étendre. Puis, brusquement, alors que ma tension atteignait son paroxysme, il parla, rompant le silence avec une voix douce et envoûtante.

— Mademoiselle Moreau, dit-il, sa voix coulant comme du velours, vous semblez en savoir beaucoup à mon sujet désormais. Il me paraît juste que je m'intéresse à vous, non ?

Je me figeai. Cette phrase, prononcée avec une légèreté trompeuse, portait des sous-entendus inquiétants. Je tournai lentement la tête vers lui, sentant mon cœur s'accélérer sous la pression de son regard. Alastor était là, les jambes élégamment croisées, son sourire figé sur ses lèvres comme toujours. Ses yeux, cependant, ne quittaient pas mon visage, me dévisageant avec une intensité presque hypnotique, comme s'il attendait que je cède sous la pression.

— Que voulez-vous dire ? demandai-je, la voix légèrement tremblante malgré moi, même si je tentais de rester impassible. Comment connaissez-vous mon nom ?

Son sourire s'élargit légèrement, révélant une satisfaction qu'il ne cherchait pas à dissimuler.

— Oh, je veux simplement mieux vous connaître, répondit-il d'une voix doucereuse, presque mielleuse. Vous avez exploré une partie de mon passé, il est donc logique que je découvre le vôtre. Cela me semble... raisonnable, n'est-ce pas ?

Il marqua une pause, savourant son effet avant d'ajouter, un éclat malicieux dans les yeux :

— De plus, votre nom était inscrit sur votre affreux devoir d'anglais. Un détail qui, malheureusement pour vous, ne m'a pas échappé.

Je serrai les dents, à la fois gênée et agacée par cette remarque cinglante. Bien sûr qu'il l'avait vu. Alastor ne laissait jamais rien lui échapper. Mais cette intrusion dans ma vie personnelle, ce jeu pervers où il cherchait à tout savoir, me mettait mal à l'aise. Pourtant, je savais que refuser de répondre serait inutile. Alastor obtiendrait ce qu'il voulait, d'une façon ou d'une autre.

Il parlait comme si sa demande était anodine, mais je savais que rien avec lui n'était innocent. Alastor, malgré son apparence élégante et son ton aimable, était un prédateur, un manipulateur. Pourquoi voulait-il en savoir plus ? Il était assez puissant pour deviner mes secrets sans que j'aie à les dire à voix haute. Alors pourquoi insister pour m'entendre ?

Je déglutis difficilement, le poids de son regard pesant sur moi comme une main invisible. Chaque mot que je prononçais risquait de l'amener plus près de ces secrets que je m'efforçais de garder enfouis. Pourtant, je ne pouvais pas éviter ses questions.

— Eh bien, je suppose que je peux vous en dire un peu... commençai-je, hésitante, ma voix vacillant légèrement sous la pression. Je m'appelle Amélie Moreau, j'ai dix-sept ans...

Mais avant que je ne puisse aller plus loin, il leva une main avec une grâce calculée, son sourire s'élargissant presque imperceptiblement, signe de son amusement face à mes réponses prudentes.

— Épargnez-moi ces banalités, Mademoiselle Moreau, dit-il d'un ton doux mais implacable, ses yeux ne quittant pas les miens. Ce que je veux, ce sont des détails plus... intéressants. Parlez-moi de votre famille. Votre père, votre mère... avez-vous des frères ? Des sœurs ?

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Mon Ami Secret ( oc x Alastor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant