Chapitre 7

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Cela fait cinq jours qu'Alastor n'est pas revenu, cinq jours que mon quotidien semble s'être figé dans une monotonie encore plus lourde que d'habitude. Il m'a vraiment abandonnée, n'est-ce pas ? L'idée me tourmente chaque jour un peu plus, creusant un vide dans mon esprit et mon cœur. Je ne peux m'empêcher de repenser à cette nuit, à ses cris, à la rage qui l'avait emporté. Avais-je fait une erreur irréparable ? Avais-je franchi une limite que je ne comprenais même pas ? Mon esprit s'engouffre dans des spirales de questions auxquelles je n'ai aucune réponse.

Aujourd'hui, mon père est passé brièvement à la maison, un événement aussi rare qu'une éclaircie dans un ciel d'orage. Il est venu, comme toujours, uniquement pour déposer un peu d'argent à ma mère. Son regard fatigué ne me rassure jamais. J'ai dû lui mentir. Encore. Cette fois, j'ai dit que « maman était partie faire des courses », comme si cela suffisait à masquer l'évidence de notre situation. Il ne pose jamais de questions. Peut-être qu'il sait, au fond de lui, mais préfère ne rien voir. Avant de repartir pour son travail, il m'a embrassé le front avec cette tendresse furtive qui me rappelle que, même s'il ne reste jamais longtemps, il ne m'a pas encore totalement abandonnée.

Une fois seul, l'écho de la porte se refermant derrière lui semble résonner à l'infini dans la maison. Le silence qui s'installe est assourdissant, une fois de plus. Même ce court échange avec mon père n'a pas suffi à apaiser cette solitude qui me ronge. Sans Alastor, l'oppression est plus forte que jamais. J'avais appris à me sentir en sécurité, d'une certaine manière, même avec sa présence inquiétante. Son absence, par contre, laisse une fissure béante dans ma vie déjà morcelée.

La journée s'étire en une lente agonie. Le soir venu, je m'effondre sur mon lit, désespérément triste et épuisée par cette angoisse qui me ronge. L'orage gronde au-dehors, les éclairs zébrant le ciel avec une intensité qui semble faire vibrer toute la maison. L'atmosphère est lourde, comme si le monde entier retenait son souffle, attendant que quelque chose de terrible se produise. Je ferme les yeux, espérant que la pluie qui martèle les fenêtres m'apportera un peu de répit.

Mais la solitude me pèse tellement que je n'arrive pas à trouver le sommeil. Mon esprit s'égare encore et encore, cherchant des explications, imaginant des scénarios où Alastor revient, ou des pires où je ne le reverrais jamais. Les larmes me montent aux yeux, mais je refuse de les laisser couler. Je me tourne et me retourne dans mon lit, fixant le plafond, écoutant le tonnerre se rapprocher.

Soudain, un bruit étrange brise le rythme régulier de l'orage. Un grésillement, faible mais distinct, se fait entendre. Mon cœur rate un battement. Je connais ce son. Le grésillement radiophonique, celui qui accompagne toujours l'apparition d'Alastor. Mes yeux s'ouvrent en grand, et je me redresse d'un bond, scrutant l'ombre.

Mon souffle se bloque alors que je tends l'oreille. Le grésillement s'intensifie, et, au milieu du chaos sonore de l'orage, j'entends une voix. Sa voix. Alastor. C'est impossible, mais il est là, quelque part, dans ma chambre. Je me précipite pour allumer ma lampe de chevet, la lumière douce inondant la pièce d'un éclat rassurant, mais ce que je découvre me glace le sang.

Alastor est là, allongé sur le sol, son corps étendu dans une posture étrange, comme s'il était tombé lourdement. Il est méconnaissable. Ses vêtements, autrefois impeccables, sont en lambeaux, brûlés par endroits, et son visage est marqué par des coupures et des ecchymoses. Une odeur de métal, de brûlé, et quelque chose de plus sombre plane dans l'air. Je reste pétrifiée un instant, mon esprit refusant de comprendre ce que je vois.

Puis, la réalité me frappe. Il est gravement blessé. Sans réfléchir, je me précipite vers lui. « Alastor ! » Mon cri est étouffé par la panique qui m'envahit. Ses yeux sont fermés, et son visage est plus pâle que je ne l'ai jamais vu. Je m'agenouille près de lui, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine.

Mon Ami Secret ( oc x Alastor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant