Chapitre 5

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Je suis sincèrement désolée du retard, j'ai fait autre chose et publier ce chapitre m'est sorti de l'esprit. Donc on va passer à une publication par jour sans horaire fixe, ce sera plus simple. Bonne lecture

...

« Nous allons atterrir, merci d'attacher votre ceinture. Nous arrivons à Paris, il fait 23°C. » La voix se tue et Zoltan regarda par le hublot. La capitale de la France s'étendait là, sous ses pieds. Cinq ans et trois mois. Cinq ans et trois mois qu'il avait décollé de cette ville. Cinq ans et trois mois passés en un claquement de doigts. D'abord deux ans à Madagascar, puis treize mois en Inde et enfin vingt-sept mois au Canada.

L'avion se posa et Zoltan en sortit. Il se dépêcha d'aller récupérer sa valise puis chercha un taxi. Il finit par en trouver un et l'informa de l'adresse à laquelle il se rendait.

Le chauffeur était un homme d'une trentaine d'années, des cheveux blonds coupés courts et une légère barbe. Zoltan se fit la réflexion qu'il était très élégant.

« Cela vous gêne si je mets la radio ? Il y a une interview que je voulais écouter.

- Aucun soucis, faites donc. »

Aussitôt dit, aussitôt fait et une musique se fit entendre. Une musique que Zoltan reconnu en un instant.

" Il était une fois, dans une ville, un papa.

Il avait deux enfants et environ cinquante ans

Une femme, un boulot, un chien, que du beau .

On pourrait se dire "Ça pourrait être pire

Il a une belle vie, de quoi a-t-il envie ?"

Sauf que ce mari avait dans son cœur enfoui

Une vieille blessure, comme un caillou dur

Qui s'étant glissé dans la chaussure.

Cette gêne messieurs dame, c'est le regret

Une maladie de l'âme qui a pour effet

De faire vivre une autre vie, refaite avec des si.

"Si j'avais osé, si j'avais essayé

Si j'étais moins vieux, si j'étais mieux."

Elle est comme une tache indélébile

Elle est de cette race, indescriptible,

De ces maux qui restent à vie,

Quel que soit notre âge et notre pays.

Cet homme regrettait le choix qu'il avait fait :

Il avait préféré la sûreté à son rêve de métier

Il aimait ses enfants, il aimait sa femme

Mais ce n'était pas cela qui attisait sa flamme."

La musique se coupa et un jingle retentit.

« Regret, c'est le dernier titre en date de Sunce, un auteur compositeur interprète que vous connaissez sûrement. Nous le recevons en ce moment même sur RadioMusique. Bonjour Sunce.

- Bonjour.

- Alors, tout d'abord est-ce que vous pouvez vous présenter rapidement ?

- Oui, bien sûr. Mon nom d'artiste, comme vous l'avez je crois compris, est Sunce, j'ai vingt-trois ans et j'ai sorti un premier album il y a trois ans. Regret est un morceau du prochain, que je sortirai dans deux mois, en janvier.

- Une question que nous sommes nombreux à nous poser est : d'où vient votre nom d'artiste ?

- Ça c'est une longue histoire, mais pour faire bref il signifie Soleil en Croate.

- Mais pourquoi Soleil et pourquoi en Croate ?

- « Tu es un soleil », c'est ce que m'a affirmé quelqu'un il y a quelques années. Ça m'a marqué et l'avoir comme nom me permet de me souvenir de ce qu'il m'a dit ce jour-là. Pour le Croate, j'ai seulement utilisé Google traduction et j'ai cherché dans quelle langue Soleil sonnait le mieux. Répondit l'artiste avec un petit rire.

- Eh bien nous nous coucherons moins bête. Côté cœur Sunce, ça dit quoi ?

- Je me suis disputé avec Cupidon il y a quelques années et je crois que maintenant il me boude. Mais ce n'est pas grave, je sais que je trouverai un homme un jour.

- Un homme ? Vous venez de briser le cœur de beaucoup de femmes. Rigola la journaliste.

- Mais peut-être d'en réchauffer d'autres, masculins.

- Oui, sûrement. Vous sortez donc un album en janvier, dans trois mois, pouvez-vous nous en dire un peu plus ? repris la femme.

- Mais certainement. L'album s'appelle Lui, et chacune de ses chansons raconte une histoire. L'ordre y est important, car les musiques se suivent. C'est un peu comme si chacune d'entre elles était un chapitre, et l'album le livre entier. Regret est la troisième chanson de l'album.

- C'était Sunce, sur RadioMusique. Tout de suite, la météo »

Le chauffeur coupa la radio et lança un regard à son passager dans le rétroviseur intérieur.

« J'adore ce chanteur, vous connaissez ? »

Zoltan lui sourit et hocha la tête.

« Oui, à vrai dire je suis l'un de ses tout premiers fans. » Il n'eut pas le temps de développer que le taxi se stoppa devant un immeuble. Zoltan régla ce qu'il devait au chauffeur et sortit de la voiture. Face à lui, le bâtiment se dressait.

Il prit une grande inspiration et appuya sur l'interphone.

« Oui ? Lui répondit une voix féminine.

- Salut Sannoë, désolé pour le retard, tu me fais rentrer ?

- Mon appart est au troisième. »

Un bip retentit et Zoltan poussa la porte du hall d'entrée. À peine fut-il arrivé au troisième étage, légèrement essoufflé par la montée des escaliers avec ses sacs, qu'il fut percuté par une jeune femme aux longs cheveux noirs. Elle l'enlaça, si fort qu'il crut étouffer, puis finit par le lâcher. Elle l'observa minutieusement, comme si elle pouvait, par la force de ses yeux, percer tous ses secrets.

« Ce n'est pas que je ne suis pas heureux de te revoir, loin de là, mais est-ce que l'on peut rentrer chez toi, il faut vraiment que je passe aux WC. »

Sannoë éclata de rire et se saisit de l'un des sacs de Zoltan.

« Pose tes affaires, je m'en occupe. C'est la première porte à gauche pour les toilettes.

- Merci. »

Et il lâcha ses sacs, se précipitant à l'intérieur. Sannoë gloussa puis attrapa les affaires et rentra dans l'appartement, fermant la porte derrière elle.

Parce que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant