Il avait de l'argent sur lui lorsqu'il sortait de chez lui. Il marchait tranquillement dans la rue, se dirigeant vers son restaurateur habituel.
Son sinequanone était de prendre du thé chaud chaque matin et la raison était simple : Se réchauffer.
Une fois au bureau, il était hué de toute part même s'il n'y faisait guère attention. Il avançait toujours des mêmes pas et finissait par se retrouver seul, dans son bureau, où dès son arrivée, personne n'arrivait à comprendre comment se faisait-il que des personnes viennent juste après lui pour des consultations.
Il avait une autre habitude néanmoins : La prière.
Ce médecin était encore jeune. Il n'avait que la trentaine. Ses parents n'étaient plus que du passé puisqu'il a très vite rompu avec eux à cause de ses convictions personnelles.
L'église ? Il n'a jamais cherché à en comprendre les fonds nécessaires au plaisir de ses parents. Ils l'avaient donc renié pour si gros.
Jefferson ? Il était unique en son genre. L'athéisme ? Il en maîtrisait les rayons et pour lui, c'était de la cartésie.
Il aimait démontrer sa valeur tant par son travail que par ses faits et gestes. Quant à ce qui sortait de sa bouche, qui ne nommèrent cela du blasphème !
Mais à quarante ans, après avoir perdu la femme de sa vie, il oublia tout de suite tout ce qui le rendait si joyeux et si puissant aux yeux des autres.
Il brillait, mais l'ignorait. Il inspirait malgré les hués, mais il ne le savait pas. Il était la cible de toute jalousie, mais il n'en savait rien.
Le jour même où il finit par apprendre qu'il s'agissait d'un coup monté, après la sortie des résultats d'autopsie, il devint celui que l'on surnomma finalement : Le muet.Quarante-deux ans, il était question d'une toute autre réalité.
Mais comment débutèrent toute cette histoire ?
___ Saut dans le temps ___
Jefferson venait de naître. Il n'avait que quinze jours très exactement et il était dimanche. Ces parents avaient décidé de se rendre à l'église le dimanche prochain pour ne pas frustrer le pasteur.
Lorsqu'ils prirent cette décision à cause des nombreuses veillées qu'ils subissaient toutes les nuits, ils reçurent soudain un appel eucharistique : C'était le pasteur à l'appareil.
Père de Jefferson : Oui, allô pasteur... Oui pasteur... Non pasteur... Nous étions très fatigués, nous n'avons pas vu le temps passer... D'accord pasteur, nous ferons l'effort la prochaine fois d'être là. D'accord. À tout à l'heure.
Lorsqu'il raccrocha, sa femme lui posait la question rien qu'avec ses yeux pétillants d'inquiétude.
Edgard répondit : Il compte passer tout à l'heure pour nous chercher.
Mère de Jefferson, choquée : Mais pourquoi !? Comment ça se fait ? Je croyais qu'il avait compris que nous ne pouvions pas venir aujourd'hui mais plutôt le dimanche prochain !?
Edgard ne dit rien. Et voulu se lever pour s'en aller s'apprêter.
Mais il se fit arrêter par une voie stridente.
_ Ne vas-tu pas me répondre !? Edgard !
Edgard, se retournant vers elle : Que veux-tu que je te dise ? As-tu la moindre idée de ce que je ressens ou crois-tu que je ne ressente rien parce que je suis silencieux ? Femme, garde toi de m'irriter ou de me mettre en colère ce bon dimanche car nous sommes dans le même bateau et si tu n'arrives à le remarquer et faire la part des choses, nous nous écroulerons, vois-tu !?
Il avait haussé le ton et n'était du tout vivable. L'enfant se mit à pleurer et avec toutes ses émotions, elle ne pût supporter et fit une crise cardiaque sur le champ.
Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur un lit d'hôpital et son mari se trouvait à ses côtés, tenant l'enfant dans les mains.
Face à un tel tableau, Edgard était tout en panique et ne savait quoi dire pour s'excuser et rassurer son épouse. Mais celle-ci lui toucha la joue toute souriante et lui dit avec amour et chaleur : Je sais que je t'ai fait sortir de tes gongs un nombre incalculable de fois et que tu as toujours pût tout supporter. Mais cette fois-ci tu as coulé et je sais que c'est de ma faute. Je le comprends maintenant et je veux te demander pardon.
Edgard : Mais Émilie, c'est à moi de te demander pardon... Regarde dans quel état je t'ai mis par mon manque de maîtrise de soi ! Qu'est-ce que je vais faire s'il t'arrivait malheur à cause de moi !?
Émilie, toute douce : Évite d'être si négatif. L'essentiel est que nous nous réconcilions. Avant que je ne puisse me reposer à ce sujet.
Edgard fut troublé et donc posa la question : Pourquoi parles-tu comme s'il s'agissait de tes derniers mots chérie ?
Elle sourit.
Le docteur revenait vérifier que sa patiente soit réveillée et vit le couple discuter tranquillement qu'il comprit ce qu'il se passait. Le pasteur qui les avait emmené aux urgences arriva également et demanda au docteur s'ils n'allaient pas y aller afin de vérifier l'état de santé de la patiente, que celui-ci lui dit : Ce n'est plus la peine. Elle est déjà sur la route des morts.
Le pasteur resta stupéfait et silencieux tellement il était choqué. Il ne pût rien dire et face à cette situation, une seule question lui venait à l'esprit mais, il n'arrivait à en arriver là.
Le docteur le comprit et lui dit : Son mari n'en a jamais rien su. Elle n'a pas voulu le lui dire. Mais je suppose qu'à vous elle aura tout dit si je ne me trompes... Alors prenez soin de l'enfant car ce choc risque de perturber beaucoup de choses.
Émilie décéda peu de temps sous les yeux de son époux qui ne pût supporter l'événement. Il resta stoïque telle une statue, tenant le bébé dans les bras, que le pasteur fit appeler le docteur afin qu'il vienne vite tout prendre en charge mais, les faits étaient de trop bousculant.
Émilie morte, Edgard perdit la boule et le petit Jefferson qui se retrouva dans une situation vraiment nocive pour un enfant. Toutefois, ce fut dans cette dure réalité que cet enfant grandit et apprit à vivre.
Il fut beaucoup plus pris en charge par le pasteur qui se sentait redevable de le faire envers Émilie qui les avait quitté si brusquement, même si elle s'en alla le cœur en paix et le sourire aux lèvres.
L'image de son visage souriant même après la mort était resté gravé dans sa mémoire.
Quant à Égard, il avait perdu tout goût à la vie et son entourage lui était devenu tant insipide qu'incolore.
Dans ces états, Jefferson grandit entre tout ce qui était néfaste et négatif. Et bien-entendu, son caractère en a pris de bonnes gifles sur le parcours.
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C'est ainsi que débutèrent l'histoire de notre très cher personnage : Le docteur Jefferson.
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Le docteur Jefferson.
EspiritualJe salue tous les génies qui ont décidé de faire de leur vie une consacrée qu'au soin des autres au travers de la médecine. Cette pensée selon laquelle elle, la médecine, est un lieu prestigieux, ne garderait pas son importance s'il n'y avait que d...