Chapitre 31: Une Erreur de Calcul ?

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01/09/1995, 09H11, King's Cross, Londres:

Hadrian franchit le pilier menant au quai neuf et trois quarts, escorté de Fortuna, Harry et Daphné. Il ne put s'empêcher de remarquer la présence ostentatoire des aurors disséminés aux quatre coins de la gare, feignant une surveillance accrue.

'Ils savent pertinemment que je suis ici... Quelle pitoyable mascarade', songea-t-il avec un mélange de dédain et d'ironie, ne prenant même pas la peine de dissimuler son visage.

Certains le dévisageaient avec insistance, s'approchant même des aurors d'un air menaçant. D'autres, au contraire, l'accueillaient d'un salut respectueux, voire de remerciements appuyés.

En effet, si les vacances estivales s'étaient révélées particulièrement agitées au sein de la famille Potter, elles l'avaient été d'autant plus au ministère. La chute de la majorité des partisans des forces obscures, consécutive à la purge d'Azkaban orchestrée par Hadrian et aux affrontements entre Voldemort et Harry au cimetière, avait plongé le Magenmagot dans un état de profonde instabilité.

Désormais, les débats s'enlisaient entre la faction neutre et la faction lumineuse. La prime mise sur la tête d'Hadrian avait ainsi été progressivement réduite à une simple convocation devant le bureau de la justice magique, afin de lui permettre de s'expliquer.

C'était là toute l'étendue des mesures que le ministre et sa sous-secrétaire avaient été en mesure de prendre. Affaibli par la mort de Lucius Malefoy, l'homme politique avait perdu une grande partie de son soutien financier et s'était vu vilipendé par les médias à la suite de ses attaques répétées contre les Potter.

La disparition de Rita Skeeter n'avait fait qu'aggraver la situation. Cette dernière, toujours avide de sensationnalisme, se serait empressée d'enquêter sur Hadrian pour le discréditer. Or, privée de sa plume venimeuse, la presse était contrainte d'adopter une attitude plus bienveillante à son égard.

Le massacre des prisonniers d'Azkaban aurait pu être entièrement étouffé... si le décès d'un auror n'avait pas attiré l'attention.

Hadrian s'était donc présenté au ministère et avait exposé les preuves du retour de Voldemort à Mme Bones ainsi qu'à la Gazette du Sorcier. Il avait ensuite reconnu les faits qui lui étaient reprochés, tout en justifiant ses actions.

Néanmoins, la situation demeurait bloquée. L'immunité dont bénéficiait Hadrian, due au refus de Dumbledore, le seul capable de lui faire face, d'intervenir, l'empêchait d'être arrêté. Un vote avait donc été organisé au Magenmagot. Tant que le ministre refusait d'admettre officiellement le retour du Seigneur des Ténèbres, aucune mesure ne pouvait être prise contre lui. Toutefois, une faille avait été identifiée par les deux factions majoritaires.

La plupart des Mangemorts qu'Hadrian avait éliminés avaient fait l'objet d'un mandat d'arrêt assorti d'une prime. Or, ces primes n'avaient jamais été réclamées.

Rien n'empêchait donc Hadrian de traquer les sorciers recherchés, de les éliminer et de toucher les primes correspondantes.

Mais alors, pourquoi s'était-on donné tant de peine pour innocenter un homme aussi controversé ? La réponse s'imposait d'elle-même.

Le retour de Voldemort était désormais un secret de Polichinelle. La querelle médiatique opposant Fudge à Dumbledore faisait la une de tous les journaux. Néanmoins, contrairement à l'époque d'Hadrian, Fudge se trouvait isolé et Voldemort n'essayait plus de dissimuler son retour. Ses attaques répétées dans le monde moldu, ainsi que les agressions dont avaient été victimes certaines familles de sang-pur comme les Greengrass, rendaient l'existence du Seigneur des Ténèbres indéniable.

Harry Potter: Le Soldat VengeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant