JAY.
— Allez, lève-toi ! Ça fait des jours que t'es comme ça.
Je soupire, rien à faire. J'ai beau tirer sur son pyjama, il refuse de quitter son lit. Je ne comprends toujours pas ce qui a pu se passer. Aux dernières nouvelles, il devait déjeuner avec ce renard. Je creuse la tête en me demandant ce qui l'a mit dans cet état. Ça fait des jours qu'il n'a pas mis les pieds à l'université. Même l'Alpha se sent impuissante.
Réfléchis, qu'est-ce qui pourrait le faire quitter son lit ?
— Heeseung, ce n'est pas la fin du monde.
Lui, quand il a un chagrin, c'est quelque chose. J'aurais presque l'impression d'avoir affaire à un petit louveteau de primaire qui s'est fait rejeté par la plus belle louve de la classe.
— Je vais jamais réussir, me plaignais-je dans ma peine.
Cette chambre pue ses phéromones de tristesse. C'est comme du poivre ou du piment. Dans les deux cas, j'ai les yeux qui picotent et des envies de toux sévères. À force de vouloir le tirer du lit, j'ai froissé les manches de ma chemise Prada que j'ai payé à plusieurs centaines de dollars. Est-ce qu'il a conscience de tous les sacrifices que je fais juste pour sa sale gueule ?
— Tu ne vas pas quitter ton lit, n'est-ce pas ?
Je ne reçois en réponse qu'un grognement.
Ok le mâle alpha.
Je reste assis sur une chaise de son bureau. Pendant un moment je m'attarde sur cette chambre qui a été un peu la mienne aussi. Elle est si grande que je serais capable de la comparer à un terrain de tennis. Peut-être que j'abuse. Je passais toute mes journées ici. Rien n'a bougé. Si ce n'est que plus jeune, le bleu dominait cette pièce.
Cette fois-ci, c'est un bleu nuit et des meubles moins enfantins. Les larges fenêtres au dessus de son lit donnent sur le jardin à l'arrière de la maison. Je me redresse et traverse la pièce pour me rendre à la bibliothèque au fond. Heeseung a cette habitude depuis petit de dévorer des livres. Je sais qu'il tiens cette habitude de son père.
On aimait imiter les adultes à l'époque.
Je me dirige ensuite vers son bureau. À côté, contre le mur, quelque chose de gravé est à peine recouvert par une peinture neuve. Deux dessins de loups, des herbes et une montagne. L'enfance était amusante. Nous ne savions juste pas ce que impliquait réellement la nature de Heeseung.
Je braque mes yeux sur la masse allongée sur le matelas et cachée sous ses draps blancs et bleu nuit. Je n'avais jamais vu mon meilleur ami dans cet état. Je n'ai jamais vu quoi que ce soit en ce monde capable de le rendre aussi triste, autre qu'une dispute avec sa mère. Il faut que je sache.
Je me place devant le matelas et replie chacune de mes manches.
— Tu peux le faire Jay.
Je me saisi d'un bout de tissu de chaque main et tire dessus. Je sens une résistance de l'autre côté ainsi qu'un autre grognement.
— Faut... que... tu... sortedelà.
Le bruit qui provient de lui n'est pas rassurant. Je redouble d'effort en pleurant déjà pour mes ongles que je suis en train d'abîmer. Ma mâchoire se resserre sous l'effort, mes veines ressortant une par une le long de mes bras.
— Tuvaspaspassertavie... ici... Wow !
Je retombe presque vers l'arrière et en voulant me rattraper, mes pieds s'emmêlent dans les draps et m'emportent dans une chute inévitable. Je me débats au sol de façon pitoyable rien que pour me dégager de ce tissu qui veulent m'étouffer.
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HYBRIDES, enhypen
FanfictionLors d'une soirée universitaire, Sunoo croise par hasard le regard d'un loup. Pas n'importe lequel. Il s'agit de son prédateur le plus direct, le poussant à se faire plus discret. C'est sans compter sur la volonté de ce loup à lui tourner autour. Il...