The devil's shadow

Chapitre 5

                                   Ava

Je retire mon manteau et mes chaussures avant de m'affaler sur le grand canapé qui trône au milieu de la pièce principale de l'appartement de Sacha. Il se joint à moi quelques minutes plus tard avec deux manettes de jeu en main.

21h30

Je me lève du canapé, le sourire encore figé sur mes lèvres. Cette soiree a été parfaite, remplie de rires et de discussions superficielles, loin de mes préoccupations habituelles. On a passé l'après-midi à se chamailler, a jouer a des jeux videos et à savourer les lasagnes que j'avais préparées. Je me suis encore faite laminée comme d'habitude mais c'était vraiment amusant. Le temps s'est envolé sans que je ne m'en rende compte, et voilà déjà 21h30.

–Merci pour cette journée, c'était super, on doit vraiment se faire ça plus souvent, dis-je en lui souriant.

–Quand tu veux, Neves. Fais attention en rentrant, répond-il.

Il me raccompagna ensuite jusqu'à la porte avec un grand sourire sur les lèvres. Je le préfère comme ça que triste. Je lui fais un accolade, mon sourire toujours présent sur mes lèvres. On se salue une dernière fois puis je sors.

Je quitte son appartement et la fraîcheur de la nuit m'enveloppa aussitôt. Le ciel etait sombre, sans étoile, seul la lumière de la lune a peine masquée par les nuages illumine les rues et l'air frais pique légèrement ma peau. Je resserre mon manteau autour de moi et commence à marcher vers le campus qui etait à cinq minutes de marches de l'appartement de Sacha. Cependant les rues etaient étrangement calmes pour un mercredi soir, mais je ne m'en préoccupe pas plus que ça.

À peine avais-je fait quelques pas que je sentis une présence derrière moi. J'enfile ensuite mes écouteurs, le doux son de la musique resonnant dans mes oreilles mais ce sentiment d'insécurité ne me quittait toujours pas. Un frisson me parcouru l'échine. Instinctivement, je me retourne, mais il n'y avait personne. Je me dis que c'etait sûrement mon imagination, probablement un reste de l'excitation de la journée qui me jouait des tours.

Je continuais de marcher, mes pas résonnant sur le bitume humide. J'essayais de me détendre, de me convaincre que j'étais juste fatiguée, mais cette sensation oppressante ne me quittait pas. Je sortis mon téléphone pour appeler Raïssa. Entendre sa voix me rassurerait, et me permettrais de m'occuper l'esprit.

J'étais tellement troublée que je manquais de tomber. Soudain, une main agrippa violemment mon bras et m'entraîna dans une ruelle sombre. Mon téléphone tomba au sol avec fracas, l'écran se brisant sous l'impact. Tout va très vite. Avant même que je ne puisse crier, une autre main se plaque sur ma bouche, m'étouffant avec un tissu au parfum âcre. Je retient ma respiration et tente de me debattre. Mon cœur s'emballa, la panique m'envahit, et je me débattais de toutes mes forces, mais mes mouvements etaient alentis, mes pensées floues.

Une silhouette massive se pencha vers moi, ses yeux noirs transperçant l'obscurité, ses longs cheveux couleur corbeau retombant sur son visage.

–Ça ne prendra qu'un instant, murmure t-il.

Sa voix était grave et menaçante. Je ne reconnaissais pas cet homme. Sa voix etait froide, dénuée de la moindre compassion, teintée de haine et de malveillance. Un sourire satisfait et sadique etirant ses lèvres, son expression montrait à quel point il prenait du plaisir à me voir dans cet état. Mes paupières devinrent lourdes, mes jambes flageolaient, et je sentais ma conscience me quitter peu à peu, je n'arrivais plus à bouger.

Les dernières choses que je perçu etaient le goût amer du chloroforme et le bruit sourd de mes chaussures raclant le sol alors qu'il m'entraînait plus profondément dans l'obscurité de la ruelle. Ma vision se brouillait, et avant que je ne sombre complètement, je pense à Blake et a Raïssa, j'espèrais qu'ils arriveraient a me retrouver. J'avais l'impression de recevoir une grosse claque en me rappelant que mon téléphone s'était cassé quand l'homme m'avait attrapé.