Encore un matin ...

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Le réveil sonne et cette alarme assourdissante résonne dans toute la maison . Je sens quelque chose de visqueux couler sur ma joue .

- Pitié Neige , laisse moi dormir . Je marmonne en ramenant le drap sur ma tête .

Lève toi Lilly , me répète ma conscience mais je l'ignore et me laisse de nouveau emporter par mes songes . J'ouvre les yeux malgré moi à la quatrième sonnerie . Je tourne la tête et bats lentement des paupières pour lire l'heure .

- 8h 30 ... Quoi , 8h 30 ! Je sursaute .

J'te l'avais dit .

La ferme toi !

Je bondis du lit et file dans la salle de bain . Après une douche express , je me dirige dans le dressing et m'habille à l'arrache . Je place mes lunettes sur mon nez en enfilant mes escarpins , avant de dévaler les escaliers .

- Bon chignon , ou pas chignon ? Peu importe !

Je jette un dernier coup d'œil à ma chevelure brune qui descend en cascade sur mes épaules et cours vers la porte d'entrée .

Tu n'aurais pas oublié quelque chose ?

- Mes clés ! Où sont mes clés !

Je les cherche désespérément dans mon sac à main mais sans succès . Neige avance et laisse tomber quelque chose à mes pieds . Je m'abaisse , soulagée de retrouver mes clés .

- Bon chien . Allez , bye ma belle !

Le portail se referme derrière moi et je pénètre sans plus attendre dans ma voiture . Je démarre en trombe, prête à affronter une autre journée interminable de la routine qu'est devenue ma vie . Une trentaine de minutes entre l'angoisse et les embouteillages plus tard , je me gare enfin en face de la plus grande agence immobilière et d'architecture de New York . Je m'engage sur le grand carrefour qui me sépare de l'agence , lorsqu'une moto fonce de nulle part et manque de me renverser . Prise de peur , je laisse mon sac glisser de mes doigts .

- Hey mais conduisez prudemment !

Je crie tandis que le motard en question est déjà loin . Je m'apprête à regagner le trottoir mais quelque chose m'empêche de lever la jambe . Mon regard descend lentement , et me fait réaliser que l'un de mes talons est coincé entre les barreaux d'un caniveau .

- J'hallucine , non mais c'est pas possible !

Je rage et essaie de sortir de l'emprise de ces fichus barreaux . Des rires parviennent à mes oreilles . Je lance un regard noir aux passants qui se moquent allègrement de ma situation .

- Quoi ? Circulez , il n'y a rien à voir ! Et toi , tu vas sortir oui !

Je peine toujours à libérer mon talon . Un jeune homme s'arrête près de moi et me salue mais je ne réponds pas , trop occupée par ma besogne .

- Laissez moi vous aider . 

Il s'abaisse pour dégager mon talon des barreaux , puis se redresse .

- Oh merci beaucoup , vous me sauvez la vie ! 

Le brun d'à peine une vingtaine d'années , se frotte la nuque et évite mon regard .

- Heureux d'avoir pu vous aider , il sourit en me tendant quelque chose . Votre sac mademoiselle .

Je récupère mon précieux et dépose rapidement un baiser sur la joue de mon sauveur .

- Merci encore ! Je lance en courant de toutes mes forces .

Une fois devant les portes vitrées de l'immeuble , j'arrange ma coiffure et souffle doucement . Je les pousse en fin de compte et pénètre dans l'entreprise . Mon regard se fige aussitôt sur le spectacle qui se déroule . Les employés courent dans tous les sens , comme s'ils avaient vu un fantôme .

- En retard , encore , dit une voix dans un léger soupir .

Je tourne finalement la tête vers la grande blonde qui se lève de son fauteuil .

- Ça fait la troisième fois en une semaine , elle reproche sur un ton amusé .

Son regard bleu me parcourt de long en large .

- Tu n'as pas ton chignon habituel ?

- Oh ne m'en parle pas ! Je m'exclame en roulant des yeux . Je me suis réveillée en catastrophe aujourd'hui .

- Comme tous les jours , sourit la blonde. Sinon , on peut toujours compter sur Neige pour te réveiller .

- Oh non ,  Neige !

- Laisse moi deviner , poursuit-elle . Tu ne lui as pas laisser à manger .

Je secoue lentement la tête , exaspérée de ma propre personne . La jeune femme rit et me tapote l'épaule . La réceptionniste de Anderson's Holding , est la seule personne qui sait tout de mon train de vie . C'est également la seule avec qui je me suis véritablement liée d'amitié. 

- Sinon , qu'est-ce qu'ils ont tous à faire des va-et-vient ? Je demande à mon amie .

- Quoi , tu ne savais pas ! elle affiche une mine étonnée . J'ai sûrement oublié de te dire ...

- Me dire quoi ?

- Le fils de Monsieur Anderson est de retour .

Depuis quand il a un fils lui ?

- Le fils de Monsieur Anderson ? Je reprends en fronçant les sourcils . J'entame ma quatrième année de service au sein de cette entreprise et personne ne l'a jamais mentionné ?

- C'est de ma faute désolée , s'excuse la blonde . En fait ,il ne s'intéresse pas trop aux affaires je pense . Je travaille ici depuis cinq ans et ce n'est que la deuxième fois que je le vois .

Intéressant . Alors comme ça , le patron a un fils .

Qu'est-ce que j'en ai à faire ?

- Allez va dans ton bureau ma belle . Je t'apporte tout de suite un café , conclut mon amie .

- Merci beaucoup Bianca .

D'autant plus que je n'ai pas pris de petit déjeuner.

Si tu m'avais écouté plus tôt , tu l'aurais pris. 

Je me hâte dans mon bureau et balance mon sac dans le sofa carmin. Une fois installée, j'allume mon ordinateur , prête à étudier des dossiers en suspens mais trois frappes m'interrompent . Je roule des yeux en voyant la personne derrière la vitre .

- Bonjour ma belle , salue mon cher collègue en entrant .

Il pose une tasse fumante sur mon bureau et prends place face à moi .

- Bonjour Clive , toujours aussi joyeux à ce que je vois. Merci pour le café. 

- Joyeux et confiant ! il précise. Ma proposition tient toujours chérie. 

Je souffle sur mon café au lait et en bois une gorgée .

- Ma position aussi , je réplique un sourire aux lèvres .

Il passe une main dans sa chevelure brune et décide finalement de se lever .

- Mais ce n'est qu'un dîner Lillian ! Ça ne te coûte rien .

- Toujours non Clive .

- Bon comme tu voudras , lâche-t-il . Au fait , le patron te veut dans son bureau .

- Tu pouvais pas le dire plus tôt ! Je gronde en abandonnant mon siège. 

- Désolé , à chaque fois que je te vois, je perds la mémoire !

Je roule encore des yeux et sors prestement de mon bureau .

Pourquoi ne pas lui laisser une chance à ce bon vieux Clive ?

Parce que , c'est ce qu'il souhaite . Mieux me séduire , pour mieux me quitter ,tu le sais pertinemment !

Ça fait bientôt cinq ans Lilly , tourne la page !

J'aimerais bien conscience, mais c'est pas si facile.

Je m'arrête enfin devant la grande porte sur laquelle est gravé le nom de mon employeur . Je prends une grande inspiration et frappe une fois. Je pousse la porte , lorsque sa voix grave m'autorise à entrer ...

𝑺𝒕𝒂𝒚 𝑾𝒊𝒕𝒉 𝑴𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant