𝐋𝐀 𝐏𝐀𝐓𝐈𝐍𝐄𝐔𝐒𝐄

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Vous venez les gars on va à la patinoire, lance Gaston l'un de mes meilleurs amis depuis que je suis rentré à la fac.

Avec notre ami Jorge, nous venons d'arriver pour les vacances à la Clusaz. Mes deux amis voulaient tenter l'expérience de passer un noël à la montagne et quoi de mieux que de les inviter aux Massif des Aravis, dans cette commune où j'ai grandi, dont mon père en est lui-même le maire.

Je ne sais pas je suis encore un peu crevé du voyage, je déclare un peu réticent à sa proposition.

Aller mon pote s'il te plaît, on est là que pour quinze jours et nous on ne connais pas le coin alors faut en profiter à fond, me supplie Jorge

Evidement qu'il a raison nous sommes ici pour en profiter il ne faut pas l'oublier, c'est donc comme ça que je cède marquant leur enthousiaste.
Nous sortons du petit appartement que nous allons partager à l'étage du bas du grand chalet de parents. Nous empruntons doucement à pied la rue bitumée qui descend vers le centre pour rejoindre la patinoire. Le centre-ville est rempli de touristes en grosses doudounes faisant les magasins, des enfants trainant leurs luges et les skieurs qui entrent et sortent des télécabines ou dévalent les pistes plus en hauteur. Nous arrivons enfin à la patinoire.  A cette heure elle peu fréquentée mais l'est plus souvent en début de soirée. Nous entrons à l'accueil afin de récupérer des patins et de payer notre entrée. Je reconnais immédiatement l'homme qui tient le comptoir, les cheveux grisonnants et son fidèle pull crème sur le dos. Gérald n'a pas changé.

Matteo ! S'exclame t'il étonné en me voyant entrer.

Salut Gérald, dis-je en lui rendant son sourire.

—  Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ici. Un retour aux sources ça fait toujours du bien. En revanche vous vous n'êtes pas du coin je me trompe ? Demande-t-il avec un sourire tourné vers mes deux amis.

Mes deux amis me regardent un peu étonné que je connaisse cet homme mais il faut savoir que tous les natifs de la Clusaz se connaissent.

Effectivement je viens de Toulouse, déclare Gaston.

Et moi de Bretagne, ajoute Jorge.

Gérald rit.

Ah c'est bien ce que je pensais, confirme Gérald. La neige tout ça vous ne connaissez pas trop par chez vous, il ricane.

Je ne peux m'empêcher de rire connaissant notre esprit chauvin dans la région et notre moquerie envers les sudistes face à la neige. Dès qu'ils n'ont que quelques millimètres c'est l'apocalypse.

Je vais faire les présentations. Les gars voici Gérald le meilleur ami de mon père et Gérald voici Gaston et Jorge mes amis de la fac de Paris.

Je suis moqueur mais bienvenue à la Clusaz les jeunes, lance sincèrement Gérald.

Merci Monsieur, répond simplement Gaston.

Appelez-moi Gérald, rétorque ce dernier détestant qu'on l'appelle « Monsieur ».

Me rappelant de la raison de notre venue, je décide d'en venir aux faits.

Tu aurais des patins de disponible pour nous ? Je l'interroge.

Gérald acquiesce.

— Bien sûr, je vous laisse enlever vos chaussures et me donner votre pointure.

Nous enlevons nos chaussures que nous lui déposons sur le comptoir et lui indiquons nos poitures. Il part plus loin, s'enfonçant dans les rangées de casier avec nos chaussures à la main. Il revient quelques instants plus tard avec trois paires de patins, dont   les casiers. J'en reconnais une particulière, toute noire.

𝐒𝐇𝐎𝐑𝐓 𝐒𝐓𝐎𝐑𝐈𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant