𝟐𝟎. 𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥𝐞 𝐬𝐨𝐥𝐞𝐢𝐥 𝐛𝐫𝐢𝐥𝐥𝐞

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                 Le festival commence par un après-midi radieux, baigné de soleil ; le genre de bel après-midi qui insuffle de la vie à tout ce qu'il touche.

En marchant le long de l'avenue, Yuri voit la façade bleue et dorée de l'Almaty Arena briller sous la lumière, reflétant le ciel clair. Chaque pas ravive des souvenirs, en particulier ceux des adieux d'Otabek lors de ses dernières performances, des instants à la fois joyeux et empreints de nostalgie, marquant la fin de sa carrière en patinage artistique.

Autour du stade, l'effort déployé pour l'événement est clairement visible. De longues rangées de stands illuminés occupent le parking. Les visiteurs farfouillent parmi des disques et des cassettes tandis que les artisans exposent leurs créations faites main. L'odeur des plats cuisinés dans les food trucks voisins embaume l'air, incitant les passants à s'attabler aux bancs en bois.

Yuri repère la famille Altin rassemblée autour d'une table, leurs sourires chaleureux l'invitant à les rejoindre.

— Yuri ! appelle Sofia. Comment ça va ?

— Salut. Beka est parti tôt ce matin, mais tout semble bien se passer, répond Yuri.

— Contente de l'entendre ! Ne reste pas là, viens t'asseoir !

Sofia désigne un panier débordant de pâtisseries chaudes. Yuri en prend une, la déchirant en morceaux pendant que la famille Altin discute autour de lui. Les jeunes sœurs débattent du programme de la journée, leur enthousiasme se manifestant par des éclats de rire intermittents. Elles sont vivantes et pleinement immergées dans le moment ; pourtant, les pensées de Yuri vagabondent ailleurs. L'idée qu'Otabek entame une nouvelle phase de sa vie, pleine d'incertitudes, brouille la frontière entre ce qui a été et ce qui est à venir, laissant Yuri dans un état de doute.

Nurlybek lui donne un coup de coude.

— Ça va ?

— Oui, juste fatigué.

— Vraiment ? On dirait que tu as beaucoup sur le cœur.

Yuri souffle profondément.

— Le stress de Beka est contagieux. J'ai à peine dormi cette nuit.

— Comment s'est passée sa nuit ?

— Bien, je suppose. Pourquoi ?

Nurlybek rit.

— Tu ne devrais pas t'inquiéter autant. Il gère très bien.

Sofia pose une main réconfortante sur l'épaule de Yuri.

— Pourquoi ne vas-tu pas voir Beka ? suggère-t-elle. Je suis sûre qu'il serait ravi de te voir.

— Oui, vas-y ! ajoute Nurlybek avec un sourire. Dis-lui que je lui souhaite bonne chance.

Yuri se faufile à travers le marché animé, passe les grandes portes vitrées de l'Arena, et rejoint la foule qui se regroupe autour de la salle de concert. Il scrute les environs jusqu'à repérer Otabek, plongé dans une discussion avec son équipe, le front plissé.

— Beka ! Je t'ai apporté de la nourriture.

Otabek prend le sac taché d'huile et dépose un baiser sur le front de Yuri. Les joues de Yuri, déjà rougies par le froid, prennent une couleur encore plus foncée. Otabek n'est pas du genre à montrer ses sentiments en public, surtout lorsqu'il travaille.

— Merci.

— Pas de problème. J'ai pensé que t'aurais pas le temps pour une pause repas.

— Tu savais que j'allais avoir envie de quelque chose de gras ?

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