CHAPITRE 4 - UNE FORTERESSE D'INCERTITUDE

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Point de vue Anastasia

Il se trouve toujours à l'entrée et la lumière du feu à l'extérieur projette des ombres mouvantes sur la toile de tente, ajoutant une atmosphère encore plus inquiétante à la scène. Le vent glacial souffle doucement, faisant danser les mèches de ses cheveux bruns et ses iris dilatées rendent son regard noir encore plus dur.

Le sourire qui étire ses lèvres me fait frissonner. J'ai la forte intuition qu'il connaît mon identité depuis notre premier échange, mais en avoir la certitude à ce moment-là me paralyse.

Il s'approche de moi, se penchant pour se mettre à ma hauteur. Ses doigts soulèvent doucement mon menton, me forçant à plonger mon regard dans le sien. Son sourire est froid, glaçant, tandis qu'il me dit d'un ton sans appel :

— Tu peux désormais arrêter la mascarade, princesse.

Je m'échappe de son emprise, la gorge nouée par la peur. La lueur qui brille dans ses yeux suffit à me terrifier mais plutôt mourir que de le lui montrer.

— Tu ne m'intimides pas, craché-je.

— Ah oui ? Alors pourquoi frissonnes-tu de terreur ?

Il ne dissimule même pas son sourire railleur. Il aime l'effet qu'il provoque sur moi.

— Que vas-tu me faire ?

— Tu as de la chance, tu vaux plus vivante que morte pour nous.

J'essaie de ne pas lui montrer le soulagement que sa phrase provoque en moi avant de tiquer.

— Nous ? De qui parles-tu au juste ?

— On t'a déjà dit que tu posais trop de questions ?

— Excuse-moi de m'inquiéter quand je suis coincée avec un psychopathe !

Je réprime un frisson qui coule le long de mon dos lorsqu'il souffle contre mon cou :

— Princesse, tu n'as jamais du rencontrer de psychopathe...

Il remit de la distance entre nous avant de se relever et de se diriger une bonne fois pour toute vers la sortie. Avant de partir, il se retourne vers moi une dernière fois.

— Bonne nuit, Votre Altesse.

"Votre Altesse ?" Il ne pouvait pas mettre plus de dédain dans ces deux mots.

Je le déteste.

La nuit fut courte mais salvatrice. J'ai l'impression d'enfin sentir mes extrémités pour la première fois depuis longtemps. J'ai du mal à quitter la douceur des couvertures, mais plusieurs hommes commencent déjà à replier le camp.

J'enfile rapidement les bottes et remets le manteau sur mon dos tout en repliant les couvertures. J'aide plusieurs personnes à ranger essayant de me rendre utile. Après tout, malgré l'accueil peu chaleureux d'un seul d'entre eux, ils m'ont quand même offert un repas chaud et une nuit loin du froid de novembre. Je ne croise pas Dimitri ce qui est mieux ainsi.

— Avez-vous bien dormi ?

Je me retourne, surprise par la voix hésitante de Vlad.

Je souris doucement.

Il se balance d'un pied sur l'autre, visiblement mal à l'aise. Ses yeux évitent brièvement les miens, et je devine que son ami lui a révélé mon identité. Cela se voit dans sa posture, dans ses gestes maladroits.

— Merci beaucoup pour la tente...Et pour tout.

— Ce n'est rien, répondit-il rapidement. Enfin, c'est normal... pour toi... pour vous.

Anastasia (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant