CHAPITRE 7 - PRISONNIÈRE OU PROTÉGÉE ?

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Point de vue Anastasia

— Tiens donc.

Stupeurs et murmures envahissent la salle. Dimitri réussit à peine à dissimuler son sourire moqueur après sa remarque. Je préfère ne pas me retourner vers Sergeï. Je sens déjà sa fureur émaner vers moi. Au lieu de me concentrer sur les visages stupéfaits des personnes présentes et la mine déconfite de Vlad, je braque mes iris dans celle de Dimitri. Pas une si bonne idée finalement...

— Vas jouer ailleurs Anastasia, lâche-t-il méprisant. Je ne suis pas d'humeur.

— Je suis sérieuse.

— Moi aussi, rétorque le brun.

Mon assurance vacille légèrement alors que je tente d'oublier les dizaines d'yeux braqués sur moi. L'incertitude s'empare de moi et ma lèvre inférieure se met à trembler. Je n'ai pas pour habitude de tenir tête à un homme. Je décide d'ignorer sa remarque et poursuis mon discours.

— J'ai grandi à Peterhof, j'en connais les moindres recoins ainsi que les passages secrets. Chaque salle du Palais est gravée dans en ma mémoire. Emmène-moi et tu n'auras nullement besoin d'un plan !

— Mais bien sûr, quelle bonne idée ! Messieurs j'ai une grande nouvelle pour vous, la princesse Anastasia souhaite se joindre à nos troupes. Qu'est-ce que vous en dites ?

Son ton est glaçant quand il me répond ironiquement et l'agacement dans ses iris semble se décupler. Les rires gras remplissent la salle alors que mes paupières papillonnent pour chasser les larmes qui perlent au coin de mes yeux. Hors de question que je le laisse m'humilier un peu plus. Je relève la tête en me retenant de l'insulter.

— Un problème ? s'inquiète-il faussement

— Oui, l'imbécile face à moi.

Dimitri me répond par un sourire carnassier. Ma remarque a au moins l'effet de faire taire les rires sournois.

— Je te pensais plus tenace, me renvoie-t-il alors que je tourne les talons et me dirige vers la porte.

Je lui envoie un regard noir comme toute réponse. Alors que je referme la porte derrière moi, la dernière phrase de Dimitri suffit à doubler ma colère.

— Ce monde n'est pas fait pour les fillettes sensibles, tu t'en doutes non ?

Quel goujat !

Après tout, s'il ne veut pas de mon aide, qu'il aille au diable lui et ses hommes ! J'en viens presque à espérer qu'il tombe dans une embuscade, ou qu'ils se perdent dans les couloirs du Palais. Ce serait bien fait pour cet idiot.

Je n'arrive pas à y croire !

Je monte telle une furie me réfugier dans ma chambre, le seul endroit de ce manoir où je me trouve suffisamment à ma place.

Pourquoi m'a-t-il sauvée s'il se fiche de mon opinion ?

Pourquoi me laisse-t-il en vie et me protège-t-il si c'est pour me tenir écartée de leur plan ?

J'ai l'impression d'être l'une de ces princesses prisonnières de leur château dans les histoires que me comptaient maman lorsque j'étais enfant. Mais je ne suis pas l'une d'entre elles. Je le jure sur la tête d'Alexis, je ne suis pas la demoiselle en détresse qui attend patiemment que son prince vienne la secourir. Premièrement, je ne crois plus au prince charmant depuis que j'ai rencontré cet enflure de Dimitri...

Deuxièmement, je ne veux pas rester sans défense. Si Sergeï veut me sous estimer, soit ! Dommage pour lui, j'aurais pu leur être d'une aide précieuse ! Bon, j'exagère à peine.

Anastasia (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant