Les Forgeurs de Monde: T2 La Pierre et le Sang

Prologue

— Edris ! C'est l'heure de manger petit chenapan !

Maman courrait après la petite tête blonde têtue qui refuser de se laisser attraper, esquivant les bras de la femme en tournant autour de la table.

— Viens ici ! dit maman, qui essayait de se fâcher, mais ne pouvait se retenir de rire devant les pitrerie d'Edris.

Le petit garçon riait aux éclats devant l'air faussement excédé de sa mère. Soudain, ses pieds quittèrent le sol, pour se retrouver sur les épaules d'un hommes blonds.

— C'est fini les pitrerie mon petit bonhomme, on va manger ! dit papa, en promenant le petit blondinet jusqu'à sa chaise, qu'il rapprocha de la table.

Maman avait préparé un rôti avec des carottes et du riz. Edris n'aimait pas beaucoup les carottes, mais maman allait être triste s'il ne faisait pas l'effort de gouter. A contre-cœur, il mangea le légume, grimaçant sous son goût sucré. Maman le regardait avec fierté, ses yeux gris étaient doux et réconfortant. Maman était très belle, avec son chignon négligé qui tenait en l'air ses cheveux châtains. Papa mangeait sont repas avec appétit en complimentant maman. Papa aussi était beau. Il avait des cheveux blonds et brillant, court, mais assez longs pour que maman y passe affectueusement sa main. Edris avait les mêmes cheveux que papa, et les mêmes yeux gris que maman. C'était un beau petit garçon, aimé de ses parents.

Après manger, il était l'heure de dormir. Maman emmena le petit garçon dans sa chambre. Edris vivait dans une grande maison en bois sur plusieurs étages, construite autour d'un immense tronc d'arbre. Ce tronc traversait le centre de la maison. Il y avait d'arbres dans la ville où il vivait, et papa construisait beaucoup de chose avec ce bois. Papa était ce que les gens appelaient, un bâtisseur. Il avait construit beaucoup de chose, mais Edris ne savait pas ce que c'était. Du haut de ses sept ans, il ne comprenait que ce que c'est parents voulaient bien lui expliquer.

Maman s'assis avec Edris sur le lit, et lui sorti un livre.

— On va continuer l'histoire de la grenouille qui devient ami avec le martin-pêcheur, lui dit-elle, de sa voix douce.

Edris savait que la voix de maman allait encore l'endormir, et qu'il allait faire de beaux rêves.

« ... La grenouille offrit un nénuphar au martin-pêcheur pour qu'il puisse s'y poser, mais l'oiseau était trop lourd, et il fit couler la plante. Alors la grenouille se moqua, et lui dit de perdre du poids. Le martin-pêcheur, en colère, lui dit que les grenouilles étaient de toute façon des animaux stupides, qui ne connaissaient rien au monde... »

Edris s'endormi.

— Bonne nuit, mon petit cœur.

Après lui avoir déposé un doux baiser sur le front, maman sorti doucement de la chambre en éteignant la lumière, jetant un dernier regard tendre sur son petit garçon avant de fermer la porte. Edris rêvait, transporté dans le pays des rêves. De quoi peut bien rêver un petit garçon ? Il rêvait de maman, de sa tarte à la rhubarbe, de papa qui lui fabriquait une petite voiture en bois, de son arbre, qui était si haut qu'il touchait les nuages. Parfois, dans ses rêves, Edris volait dans ces nuages, observant l'immense forêt de tout la haut.

Des drôles de bruits réveillèrent le petit garçon. Des voix, celle de papa, et celle d'un homme qu'Edris avait déjà entendu, mais ne se rappelait plus à qui elle appartenait. Les voix étaient fortes, comme s'il y avait une dispute.

Edris se leva, posant ses petits pieds sur le parquet, qui lui avait donné des échardes. De peur se faire à nouveau mal, il enfila ses petits chaussons. La lumière du palier était encore allumée, et traversait le contour de sa porte. Il tendit la main pour saisir la poignée ronde, et la tourna. Les voix provenaient d'en bas. Edris s'approcha de la rambarde, et regarda le salon en contrebas à travers les barreaux de bois. Papa et un monsieur élégant, habillé d'un costume blanc et noir rayé, se disputaient. Le monsieur avait une drôle de moustache. Maman essayait de calmer les deux hommes.