Chapitre 9

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Nick analyse l'arme, et affiche un air satisfait. Il me regarde avec un sourire malsain. Je trésaille.

— Tu as fait ta maligne, me dit-il. Je ne peux pas m'en servir tout de suite, vraiment rusé de ta part, je ne sais donc pas s'il fonctionne !

— Il fonctionne, tout ce que je construis fonctionne, j'affirme, dans un excès de confiance calculé.

— Et bien j'ai une bonne nouvelle, demain on va pouvoir le tester ! Il y a un train de marchandises qui passe dans le coin, on va l'attaquer. Il y aura un wagon rempli de munition militaire.

Je lance un regard discret à Rose, lui indiquant que c'est peut-être notre chance.

— Vous viendrez évidemment avec nous, je ne vais pas vous laisser seule au camps.

Mon cœur s'emballe. Je n'ai pas du tout envie de participer à l'attaque d'un train. Et cela ruine toutes nos chances de nous enfuir. Il faudrait que cette attaque tourne mal pour que nous ayons une chance de nous en sortir. Ce n'est pas gagné.

On nous enferme à nouveaux, nous donnant un plus grand morceaux de pain et un peu plus d'eau, comme une récompense.

— Qu'est-ce qu'on va faire ? Rose se met à pleurer.

— Je ne sais pas... Je ne sais pas du tout. Je ramène mes jambes douloureuse contre moi et me recroqueville sur moi-même, mordant mes lèvres pour ne pas pleurer à mon tour. Je veux rester forte pour Rose. Nous devons trouver une échappatoire, je ne peux pas nous laisser mourir comme ça. Il y a bien un moyen de filer sous le nez de cet idiot de bandit.

Le lendemain, nous sommes réveillées tôt. On nous attache à nouveaux, nous bâillonne et on nous met encore un sac sur la tête. Nous sommes emmenées à l'aveugle sur des chevaux et posées encore comme des sacs, attachées au cavalier qui allait mener la monture de manière à ne pas pouvoir fuir. Je me retrouve dans un état de résignation complétement indépendant de ma volonté. Ma respiration est coupé par la douleur de mes cotes sur le dos du cheval. Je ne contrôle plus rien, et me sens terriblement coupable. Nous chevauchons pendant de longues minutes. J'ai la tête qui frappe le flanc du cheval, m'assommant légèrement. Mon ventre me fait mal, et je tourne de l'œil. Je n'ai presque pas d'air. Je commence à entendre le son distinctif d'un train circulant sur des rails et mon cœur s'accélère. Nous approchons dangereusement de l'attaque. Les coups de feu provoqué par les hommes en tête de cortège commencent à fuser. J'ignore qui conduit le cheval sur lequel je suis, mais ce dernier semble à bout de force. Je sens la bête trembler sous l'effort, et j'en déduis rapidement que je suis derrière Nick, son poids étant déjà trop lourd pour la bête, cet idiot y a rajouté le mien. J'ai la tête qui tourne sous le manque d'oxygène provoqué par l'épaisseur du sac, et mes poumons qui peinent à se gonfler sous mes côtes brisés. Le train fait retentir son sifflet, et j'ai dorénavant l'impression que ma tête le frôle. Mon cœur est soulevé par la peur de finir décapitée.

La sécurité du train ne tarde pas à se défendre, tirant aussi sur les bandits. Il n'y a plus que le son des armes et le bruit du train qui se font entendre, dans cette courses effrénée dans le désert. Je suis secouée dans tous les sens, et la nausée me gagne petit à petit. Mes côtes brisés, sur lesquelles est appuyé tout mon poids, me déchirent le ventre d'une douleur indescriptible. Si je ne vomis pas, c'est le malaise qui va me gagner. Je ne vois que la faible lumière à travers les fibre du sac qui s'obscurcie au passage des wagons du train, duquel je suis beaucoup trop proche. Le cheval de Nick se braque d'un coup, J'ai l'impression de tomber, mais fermement attachée au chef de gang, je ne suis que légèrement projetée en arrière avant de le percuter quand le cheval se remit sur ses quatre jambes. Mon souffle se coupe de plus belle et je grimace sous la douleur.

Les Forgeurs de Monde: T2 La Pierre et le SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant