~𝑨𝒍𝒍 𝑰𝒔 𝑬𝒑𝒉𝒆𝒎𝒆𝒓𝒂𝒍~ {𝘖𝘣𝘢𝘯𝘢𝘪 𝘟 𝘖𝘤 𝘍𝘦𝘮𝘢𝘭𝘦}

Six

Obanai :

-Non madame, on ne prend pas les tickets restaurants...

  Je souffle, exaspéré. Ça fait une heure que j'ai ouvert l'épicerie et déjà trois personnes qui veulent me régler avec leurs foutues chèques, je sens déjà la mauvaise journée arriver...

  C'est une épicerie ou un putain de restaurant italien ?!

  La cliente part, en colère. Je roule des yeux, irrité dès le matin. J'ai pourtant placardé une affiche près de mon comptoir "Payez en espèce où aller voir ailleurs" il n'y a pas plus clair là... Les gens sont vraiment débiles...

  J'aimerais bien retrouver Yuna... Je ne l'aime pas hein ! Je la hais même ! C'est qu'une sale fouineuse. Mais... Mais au moins elle me comprend...
Et je rigolerais avec elle des imbéciles qui n'ont pas de billets !

  Je vais me calmer... Respire Obanai respire... Ce n'est pas...

-Excusez-moi, serait-ce possible de...

-Je vous préviens, j'aboie. Si vous me demandez si vous pouvez payer avec vos putains de tickets machins trucs je vous ARRACHE LES YEUX AVEC UNE PUTAIN DE CUILLÈRE !

  Plus aucun bruit. Merde, c'est pas professionnel...

  Je me retourne et j'ai la suprise de retrouver l'objet de mes songes, Yuna, clouée sur place.

-Moi je voulais juste savoir si je pouvais rester ici... Elle marmonne

  Putain je suis trop con !

-Désolé, vraiment.

-Si t'accueilles tes clients comme ça tu pourrais fermer boutique directement... Un rictus traverse son visage

-Ils ont qu'à savoir lire, aussi.

  Elle rigole puis baisse le regard. J'espère qu'elle ne l'a pas pris mal...

  Je devrais apprendre à fermer ma gueule des fois...

-Je peux rester alors, me demande t-elle en jouant avec une des lattes cassées du comptoir.

  Faut que je rénove le magasin aussi...

-Ouais bien sûr... J'ai besoin d'aide pour ranger quelques trucs...

-Je veux bien t'aider ! T'as pas l'air bien...

  Mon père m'a appelé tout à l'heure, Yuna. J'ai envie de me planter alors oui je ne vais pas bien.

-J'ai un peu mal dormi...

-Alors repose toi et laisse moi gérer. J'aidais mes parents dans leur pharmacie, ça doit être pareil...

  J'ai acquiescé sans réfléchir. Je la laisse prendre mon relais et part dans l'arrière boutique. Je ne me sens vraiment pas bien...

  Mon téléphone sonne toujours dans ma poche, et je n'ai qu'une seule envie : le jeter contre le mur. Faut que je décroche... J'irais sûrement mieux après...

  J'ai vraiment des idées de merde moi.

-Allô ? Ma voix brisée me trahit. Je suis minable...

-Putain tu ne pouvais pas décrocher plus tôt ?! Mon père s'égosille de l'autre côte. Tu vas pas me dire que tu m'en veux toujours ?

-...

-OBANAI !

-Oui, tu as gâché ma vie...

-Et toi tu allais ruiner notre réputation !