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Point de vue de Syrus


Une fois encore aujourd'hui le dîner autour de cette table familiale est d'un silence mortuaire.

Mon regard se lève doucement vers ma mère qui une fois de plus n'a pratiquement pas touché à son assiete. Fut un temps elle etait une femme magnifique, ça remonte à mon enfance.

Ses longs cheveux roux et ses yeux marrons foncés allaient très bien ensemble mais depuis dix huit ans exactement elle n'est plus que l'ombre d'elle, un squelette tapis dans l'ombre de la maison.

-mange maman; murmure mon petit frère comme à chaque repas

        Elle ne relève même pas la tête pour le regarder, elle ne regarde plus aucun d'entre nous. Si elle pouvait elle se tuerai sans hésiter mais mon père ne lui laisse pas le choix. Il aime encore malgré lui cette femme qui ne ressens que mépris et haine à son égard, cette femme qui l'a trompé avec son meilleur ami et qui a détruit notre famille.

Le téléphone portable dans la poche de mon pantalon sonne. Mon père me jette un furtif coup d'oeil pendant que je déccroche

-on a la fille monsieur

Un sourire élargit mes lèvres, je jubile déja devant mon assiete en imaginant les traits de ce fou de Culhane se défigurer lorsqu'il se rendra compte qu'elle est avec moi. Je lève les yeux vers ma mère qui a le regard plongé dans son assiete

-mes hommes ont capturé Queen MccGarden; dis je en appuyant sur son nom de famille

Ma mère lève automatiquement les yeux, ils sont rougis comme si elle passait ses journées à pleurer et c'est le cas mais peu m'importe, ça fait longtemps qu'elle n'a plus de place dans mon cœur.

Son regard est froudroyant et perçant. Elle me hais, elle hait tous ceux qui se trouvent avec elle autour de cette table

-que t'arrives donc t-il "mère"? demandais je un sourire narquois; tu as peur pour ta fille?

Un vent digne d'un hiver traverse cette pièce où trop de choses n'ont pas été dite. Mon père peut continuer à vivre dans le déni mais je n'oublierai jamais à quel point sa trahison nous a détruit et en plus elle a eu le toupet d'en faire une progéniture.

-tu ne lui fera aucun mal; dit calmement mon petit frère; elle n'est pas coupable; murmure t-il

Je m'attendais à cette réaction de sa part, du haut de ses dix neuf ans il a toujours été aussi faible, il a toujours mendié l'amour de ma mère qui refuse ne serait ce que de le toucher.

pauvre enfant

-et pourquoi je ne lui ferai rien? jubilais je; il faut bien que quelqun paye, n'est ce pas maman?

Elle lache doucement sa cuillere qui tombe dans mon assiete et je peux déchiffrer dans son regard le mépris qu'elle ressent, elle serait capable de m'étrangler, de tous nous étrangler. Elle fait abstraction de notre présence à tel point que je ne me souviens plus du son de sa voix car ça fait plusieurs années qu'elle ne nous adresse plus la parole.

Crush or CrashOù les histoires vivent. Découvrez maintenant