Mechanical Wolves : Bats-toi.

Prologue (pt.2)

Deux semaines plus tard...

Jae

Je réprimai mes tremblements et inspirai profondément. J'hésitai, pourquoi m'offrirait-on un travail ?

J'avais l'air d'une sans-abri toxicomane.

C'est ce que tu es.

Je retins ma respiration et entrai dans la salle de sport. C'était le seul endroit où j'avais une infime chance de trouver un travail, même si ce n'était que pour deux semaines. Deux semaines où l'envie d'une nouvelle dose pourrait être refoulée. Deux semaines où je ne trouverais pas le temps de craquer.

J'enfonçai davantage mon bonnet sur mon crâne et affichai un sourire aussi naturel que possible.

Une petite femme tatouée s'avança vers moi, un sourire étincelant aux lèvres et déclara d'une voix douce et enjouée :

- Je peux vous aider ?

- J- Je pourrais parler à un responsable s'il vous plaît ? demandai-je d'une voix mal assurée.

Ça devait faire plus de 5 ans que je n'avais pas eu de discussion normale, sans être sous emprise de drogue.

La minuscule femme acquiesça et se dirigea vers un groupe d'hommes qui riaient autour d'une machine. Lorsqu'ils l'aperçurent, ceux-ci s'écartèrent, tous souriants, pour la laisser avancer à travers une haie d'honneur improvisée. La femme s'adressa directement à l'homme qui soulevait un poids démentiel, allongé sur le banc de la machine à développé-couché.

Ils échangèrent quelques mots et l'homme se releva avant de planter son regard sur moi sans avoir cessé de sourire. Il salua d'un signe de tête la meute qui l'entourait et avança vers moi. Il slaloma à travers les machines et se posta près de moi.

- Vous avez demandé à me parler ? lança-t-il d'une voix grave.

L'homme était franchement immense et super musclé, du genre minotaure de la mythologie grec.

- Mademoiselle ?

Je sortis de ma rêverie et déglutis avant de répondre d'une voix mal assurée.

- Oui, bonjour, hum, je cherche du travail.

Bon, pour la présentation en bonne et due forme, on repassera.

- Je suis désolé mais nous ne recherchons personne.

- Je sais, et je sais aussi que j'ai l'air pitoyable mais j'en ai vraiment besoin. Je ferais ce que vous voulez, je peux être femme de ménage ou autre, tout ce que vous voulez tant que je trouve un travail. J'ai vraiment besoin d'argent. Vous êtes ma seule chance.

Il me dévisageait sans parler, cherchant sûrement le moindre signe de folie en moi.

Je tournai la tête, gênée, et laissai mon regard flotter dans la pièce jusqu'à ce que celui-ci tombe sur un ring. J'étais figée, incapable de détourner mon regard, attaché aux cordes de sécurité qui l'entouraient. L'homme face à moi semblait me parler mais je n'écoutai pas, j'étais submergé par les souvenirs.

Tu pensais qu'en venant dans une salle de sport tu tomberais sur quoi ? À quoi tu t'attendais sérieusement ?

- Vous- Vous vous y connaissez en sport ? demanda l'homme d'une voix plus puissante.

Je secouai la tête et me reconcentrai sur mon possible ticket pour une nouvelle vie.

- Je- Oui. Jade-Élise Mikkelsen. Cherchez sur internet, annonçai-je d'une voix pleine en cherchant dans mon sac une preuve de mon identité.