PEARL

Le chemin de la vie

Ce soir-là, près du feu, je me sens soulagée d'avoir pu aider ce peuple.

La douce chaleur du feu me fait somnoler. Dans les flammes qui dansent devant mes yeux, je revois cette main qui m'a sortie de la misère.

(souvenirs)

Ce soir-là, j'avais pu manger à ma faim. Après le repas, nous étions montés à l'étage. Il avait fait préparer un bain d'eau chaude avec du savon... du savon que je n'avais plus utilisé depuis la mort du vieux.

J'avais voulu prendre mon bain toute habillée, mais d'un geste vif et précis, il avait coupé mes vêtements avec son sabre. Étant nue devant lui, je m'étais pressée de rentrer dans l'eau.

"Ne t'inquiète pas, jeune fille. Ce n'est pas ton corps qui m'intéresse mais ta destinée."

Il ouvrit une lourde sacoche pour en sortir des vêtements qu'il posa sur le lit.

"Profite bien de ce moment, car dès demain un long voyage nous attend."

Sans un mot de plus, il quitta la chambre et ferma la porte à clé.

Comme si j'allais vouloir fuir, je n'étais pas folle et j'allais profiter du bain et d'un bon lit pour passer la nuit. Aux aurores, je filerai par la fenêtre.

"Eh, jeune fille, il est l'heure de se préparer."

Waouh, je n'avais rien compris. Il était devant moi, les rayons du soleil levant pénétrant dans la pièce. J'avais juste eu le temps de tirer le drap sur moi.

"Pour ton confort, mets ces vêtements sous le pantalon et la chemise. Je t'attends en bas pour manger, et après, nous partirons."

J'avais le choix de le suivre ou de rester ici. Je n'hésitai pas longtemps, car je voulais que le vieux soit fier de moi et comprendre comment mon bracelet et mon collier pouvaient m'aider.

Surtout, je voulais vivre, vivre les aventures racontées par le vieux, voir de mes propres yeux les océans, les pays fantastiques et devenir quelqu'un.

Après m'être préparée, je le rejoignis en bas pour un très bon repas. Il ne dit pas un mot, se contentant de donner des ordres pour corriger ma tenue à table.

Comme il m'impressionnait, je fis tout ce qu'il me disait, et sans m'en rendre compte, j'avais pris ma première leçon.

À la fin du repas, j'osai poser une question.

"Quel est votre nom, monsieur ?"

Un sourire se dessina sur son visage, un visage marqué par le temps et les guerres, avec ses cicatrices.

"Je n'ai pas de nom, jeune fille. Je suis une ombre."

"Une ombre ? Laissez-moi rire, vous vous êtes montré en plein milieu d'une auberge."

En un geste, je me retrouvai avec son sabre sur ma gorge.

"Il y a très longtemps, lorsque j'étais un petit voleur des rues, on ne me nommait pas, on me frappait. Cela te rappelle-t-il quelqu'un ?"