Prisonnière des trois

✨Chapitre 11✨

Les premiers instants de l'opération se déroulèrent sans accroc. Adrian, assis dans le van, surveillait la scène à travers les écrans connectés aux caméras de ses coéquipiers. Le hangar, un bâtiment industriel délabré en bordure de la ville, était faiblement éclairé par des lampes vacillantes, projetant des ombres inquiétantes sur les murs en béton brut. Les anciennes structures métalliques rouillées et les caisses en bois empilées ajoutaient une atmosphère de désolation.

Les membres de son équipe, armés et déterminés, progressaient rapidement vers les points de contrôle des gardes. Adrian écoutait attentivement les échanges radio, prêt à donner des instructions si nécessaire. II pouvait presque sentir la tension dans l'air, une tension qui présageait quelque chose de sinistre. Le démolisseur, un homme massif et aux muscles saillants, menait l'équipe avec une précision militaire. À ses côtés, la silhouette élancée de Viper, experte en infiltration, se glissait dans les ombres, tandis que Razorback, le spécialiste des armes lourdes, couvrait leurs arrières.

Les premières alarmes se déclenchèrent alors que l'équipe pénétrait plus profondément dans le hangar. Les gardes, initialement surpris, commencèrent à riposter. Adrian, les mains tremblantes sur les commandes du van, entendait les cris et les tirs résonner dans son oreillette. Les balles ricochaient contre les murs de béton, créant des étincelles et un vacarme assourdissant.

« Avancez, continuez à avancer!» cria-t-il dans le micro, tentant de maintenir le moral de ses amis. Mais la situation se dégradait rapidement. Les gardes étaient mieux organisés et plus nombreux que prévu. Adrian pouvait voir ses amis lutter désespérément, pris sous un feu nourri.

À travers les écrans, Adrian vit l'un de ses amis tomber, touché par une rafale de balles. Son cœur se serra, mais il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de céder à la panique. « Restez ensemble, couvrez-vous les uns les autres ! » ordonna-t-il. Il voyait Viper se glisser derrière une caisse, tentant d'ajuster sa lunette de visée pour abattre un garde posté en hauteur. Rozarback quant à lui,  ripostait avec une mitrailleuse lourde, essayant de retenir les assaillants.

Les minutes s'égrenèrent lentement, chaque seconde apportant son lot de chaos et de violence. Les gardes, mieux armés et plus nombreux, prenaient l'avantage. Adrian pouvait voir ses amis lutter désespérément, pris sous un feu nourri. Les échanges de tirs illuminaient le hangar d'éclairs intermittents, révélant brièvement les visages tendus et déterminés des combattants.

Soudain, la voix du démolisseur, le leader de l'équipe, résonna dans l'oreillette. «Adrian, on est coincés ici! Les renforts ennemis arrivent de tous les côtés ! »

Adrian serra les dents. Il savait que s'ils ne trouvaient pas une issue rapidement, ils seraient tous condamnés. «Démolisseur, est-ce que tu peux créer une diversion? Une explosion pourrait nous donner le temps de nous retirer. »

« Compris. Donne-moi une minute,» répondit le démolisseur. Adrian regardait nerveusement les écrans, espérant que son ami parvienne à exécuter le plan à temps. Il vit le démolisseur placer des charges explosives sur un mur adjacent. Quelques secondes plus tard, une détonation assourdissante secoua le hangar, projetant des débris partout.

La diversion fonctionna partiellement, mais les gardes se ressaisirent rapidement, reprenant leurs positions de tir. Adrian savait qu'ils devaient agir vite.« Démolisseur, repliez-vous maintenant ! »

Les membres de l'équipe tentèrent de battre en retraite sous un feu constant. Adrian, dans le van, les encourageait frénétiquement. « On y est presque, continuez! » Les écrans montraient Viper et Razorback s'efforçant de rejoindre le point de rendez-vous, mais les balles fusaient de toutes parts. Les cris de douleur et les explosions remplissaient l'air, créant une cacophonie chaotique.

Mais l'espoir s'amenuisait. À travers les caméras, Adrian vit ses amis tomber un à un. La panique s'empara de lui. Il tapa furieusement sur le volant du van sentant son impuissance grandir. Il pouvait voir  Viper se faire toucher à la jambe, tombant lourdement
au sol, tandis que Razorback tentait désespérément de le couvrir. Les gardes, implacables, continuaient leur avancée, réduisant les chances de survie de l'équipe à néant.

Finalement, la voix du démolisseur retentit une dernière fois, faible et résignée « Adrian... C'est trop tard pour nous... Sauve-toi...»

Le silence s'installa dans l'oreillette. Adrian, la gorge serrée, réalisa qu'il était désormais seul. Il respira profondément, tentant de calmer ses nerfs en feu. Il savait qu'il devait fuir avant que les gardes ne le trouvent.

Avec une douleur immense dans le cœur, il mit le van en marche et s'éloigna précipitamment du hangar, ses pensées tourbillonnant autour de ses amis perdus. Tandis que les lumières de la ville s'estompaient derrière lui, Adrian comprit que ce coup d'éclat raté aurait des conséquences bien plus graves qu'il ne l'avait jamais imaginé. L'échec de l'opération n'était que le début de ses ennuis. Sa tentative désespérée de rivaliser avec Lysander “L'ombre” Moretti venait de le propulser dans un monde de douleur et de vengeance, un monde où la survie de sa sœur Lyra et la sienne seraient mises à l'épreuve.

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