✨Chapitre 26✨

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Adrian était assis dans son fauteuil roulant, fixant le plafond de la chambre d'hôpital de sa sœur. Ses pensées dérivaient, l'emportant vers un souvenir lointain de leur enfance.


Il revoyait Lyra, petite et espiègle: « Mais laisse moi monter sur tes genoux pour roule roule le fauteuil » lui demanda t-elle de faire tournoyer son fauteuil roulant comme un manège.

« Non non , je veux pas » refusa t-il, mais sa sœur avait boudé, les joues gonflées de dépit.

« Frère pas sympa» bouda t-elle. Adrian s'était moqué d'elle, riant de sa bouderie.

Leur mère, Clara, était alors intervenue. Elle était une femme d'une beauté élégante et d'une douceur inégalée. Ses longs cheveux bruns encadraient son visage au teint clair, et ses yeux verts pétillaient de bienveillance. Elle portait souvent des robes simples mais gracieuses, et ses gestes étaient toujours empreints de délicatesse. « Arrêtez de vous embêter, vous deux. » avait-elle dit en souriant, posant une main légère sur l'épaule de chacun de ses enfants. La chaleur de sa présence et la douceur de ses paroles avaient toujours le pouvoir de ramener la paix entre eux.

Adrian revint à la réalité, un poids lourd sur le cœur. La chambre d'hôpital semblait froide et impersonnelle comparée aux souvenirs chaleureux de leur enfance. Il regarda sa sœur, toujours inconsciente depuis une semaine, d'un air perdu. Ses pensées étaient embrouillées par la culpabilité et la douleur. Il se demandait s'il serait à la hauteur maintenant qu'ils ne pouvaient plus compter que l'un sur l'autre. Le sentiment de responsabilité l'écrasait, et il ne pouvait s'empêcher de se blâmer pour tout ce qui s'était passé.

Pendant ce temps, dans son inconscience, Lyra se trouvait dans un endroit étrange et éthéré, tout en blanc. Elle se demandait comment elle était arrivée là, mais une chose était certaine : il n'était pas question qu'elle reste encore ici. Elle pouvait sentir une force intérieure la poussant à revenir.

Elle essaya de reprendre conscience. Les doigts de sa main perfusé commencèrent à bouger légèrement, et ses paupières tremblèrent avant de s'ouvrir lentement. La vision floue de la chambre d'hôpital se clarifia progressivement, et elle prononça faiblement le nom de son frère. «Adrian...» Sa voix, d'abord à peine audible, devint plus distincte alors qu'elle luttait pour émerger de son état comateux.

Adrian, qui n'avait pas cessé de veiller sur elle, fut aussitôt alerté par ce faible appel. Il roula son fauteuil jusqu'au lit de sa sœur, le cœur battant d'espoir et d'anxiété. «Lyra, je suis là,» murmura-t-il, prenant doucement sa main dans la sienne, sentant une vague de soulagement et d'émotion envahir son être.

Adrian serra doucement la main de Lyra, la gorge nouée par l'émotion. «Lyra, c'est moi, Adrian. Je suis là.»

Les yeux de Lyra s'ouvrirent lentement, et elle cligna des paupières plusieurs fois avant que sa vision ne se stabilise. Elle tourna la tête vers son frère, reconnaissant immédiatement son visage inquiet. «Adrian...» murmura-t-elle, sa voix encore faible et rauque.

«Oui, c'est moi,» répondit-il, les larmes aux yeux. «Tu es à l'hôpital. Tu as été blessée, mais tu es en sécurité maintenant.»

Lyra prit un moment pour assimiler ses paroles, ses souvenirs revenant par bribes douloureuses. Elle se souvenait de la nuit passée avec les trois hommes . Son corps lui faisait mal partout, et elle pouvait sentir les bandages et les perfusions qui l'entouraient.

«Je suis désolée, Adrian,» dit-elle faiblement. «Je t'ai inquiétée...»

«Non, Lyra, ce n'est pas ta faute,» répliqua Adrian, sa voix ferme. «C'est moi qui ai pris des risques insensés. Je suis tellement désolé de t'avoir entraînée là-dedans». Un silence lourd s'installa entre eux, chargé de regret et de culpabilité.

Il se sentait impuissant face à la douleur de sa sœur et à la situation qu'il avait contribué à créer. Il serra sa main plus fort, cherchant à lui transmettre toute la force et le soutien qu'il pouvait.

Après un long moment, la porte de la chambre s'ouvrit doucement, laissant entrer le médecin et l'infirmière qui avaient été témoins de la scène houleuse entre Ian et ses enfants.

Ils s'approchèrent du lit avec précaution, respectant l'intimité du moment. «Comment vous sentez-vous, Mademoiselle Nightshade ?» demanda le médecin, le Dr. Williams, en ajustant ses lunettes. Il était un homme d'une cinquantaine d'années, avec des cheveux grisonnants et un regard bienveillant.

«Ça fait mal, mais je suis réveillée,» répondit Lyra faiblement.

«Vous avez fait des progrès remarquables,» dit le Dr. Williams avec un sourire rassurant. «Nous avons dû opérer d'urgence pour stabiliser votre état. Vous avez perdu beaucoup de sang, mais vous êtes sur la voie de la guérison.»

Lyra acquiesça doucement, reconnaissante pour les soins qu'elle avait reçus. «Merci, docteur.»

Le médecin hocha la tête avant de se tourner vers Adrian. «Nous allons surveiller de près son état, mais je suis confiant qu'elle va se rétablir. Elle a montré une grande force.»

Après quelques échanges supplémentaires, le Dr. Williams et l'infirmière quittèrent la chambre, laissant Adrian et Lyra seuls à nouveau. Les deux jumeaux restèrent en silence, trouvant un réconfort mutuel dans leur présence respective.

Adrian regarda Lyra avec une tendresse mêlée de tristesse. «Je te promets que tout ira bien, Lyra. Nous allons nous en sortir.»

Elle hocha faiblement la tête, ses yeux se fermant à nouveau sous l'épuisement. Adrian déposa un baiser sur la paume de sa main, une promesse silencieuse de protection et de rédemption.

Il resta assis à ses côtés, écoutant le souffle régulier de sa sœur. Les souvenirs de leur enfance heureuse, avant que tout ne bascule, lui revenaient en mémoire. Il se remémorait les jours passés à jouer ensemble, les rires partagés et la complicité indéfectible qui les unissait. Maintenant, il ne restait que des fragments de cette époque, des échos lointains d'une vie qu'ils avaient perdue.

Adrian resta à veiller sur Lyra, perdu dans ses pensées et ses souvenirs.

***
Pendant ce temps, dans le bureau du Dr. Williams, l'atmosphère était lourde de tension. Le médecin, assis à son bureau feuilletait les rapports médicaux de Lyra avec une profonde inquiétude. Les diplômes encadrés sur les murs semblaient témoigner de ses années d'expérience, mais même cette expérience ne suffisait pas à alléger le poids de la situation.

Il posa les rapports et soupira. Il sortit son téléphone de la poche de sa blouse blanche et composa le numéro de Lysander Moretti, l'un des propriétaires de l'hôpital. Après quelques sonneries, une voix froide et impérieuse se fit entendre à l'autre bout de la ligne.

«M. Moretti, ici le Dr. Williams. Je vous appelle pour vous informer que Lyra Nightshade vient de se réveiller.»

Un silence s'installa, lourd et menaçant, avant que Lysander ne réponde enfin. «Quelles sont les nouvelles?»

«Elle est encore faible, mais elle a montré des signes encourageants de rétablissement.»

Lysander écouta en silence, son esprit calculant rapidement les implications. «Surveillez-la de près, Dr. Williams. Assurez-vous qu'elle reçoit les meilleurs soins. Et tenez-moi informé de la situation.»

«Bien entendu, Monsieur,» répondit le médecin, son ton respectueux mais empreint d'une certaine nervosité. Il savait à quel point les intérêts de Lysander pouvaient être impitoyables.

Le Dr. Williams raccrocha et resta un moment pensif, ses doigts tambourinant légèrement sur le bureau. Les forces en jeu étaient puissantes et dangereuses.

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Prisonnière des trois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant