Des semaines s'étaient écoulées, des semaines de solitude et d'isolement pour Lyra. La routine s'était installée dans sa vie, ponctuée par les allées et venues des trois hommes. Ils étaient souvent absents, affairés à des occupations mystérieuses à l'extérieur, ne rentrant que tard le soir. Le manoir, avec tout son luxe et ses secrets, était devenu une prison pour elle.
Chaque jour, elle trouvait refuge dans la bibliothèque, une pièce vaste et silencieuse, aux murs couverts de livres anciens et modernes. Le parquet ciré craquait sous ses pas tandis qu'elle déambulait entre les rayonnages, s'évadant dans les histoires des autres pour oublier sa propre réalité. La bibliothèque, avec son odeur de vieux papier et de cuir, était devenue son sanctuaire.Malgré cette évasion temporaire, elle ne pouvait échapper à la présence constante d'Isabella. La domestique, avec sa tenue noire et son tablier blanc immaculé, semblait toujours être dans les parages, veillant à chaque détail de sa vie. Elle lui dictait quoi porter, quoi manger, et comment passer ses journées. Cette surveillance incessante devenait de plus en plus insupportable pour Lyra. Isabella était plus envahissante encore que Amara ne l'avait été dans son ancienne vie.
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Une nuit, alors que le manoir était plongé dans le silence, elle sortit de sa chambre, incapable de trouver le sommeil. Elle se glissa dans les couloirs sombres, guidée par une impulsion irrésistible. Ses pas résonnaient faiblement sur le marbre froid alors qu'elle explorait les méandres de la demeure. Les ombres dansaient sur les murs, projetées par les rares lumières tamisées des appliques murales.
Une silhouette imposante se détacha de l'obscurité. Marc, son garde du corps, se tenait devant elle, les bras croisés. Son visage dur était partiellement éclairé, accentuant ses traits sévères. «Que faites-vous ici, mademoiselle Lyra ?» demanda-t-il d'une voix grave.
Prise au dépourvu, elle chercha une excuse. «Je... j'avais soif. Je voulais aller chercher de l'eau,» balbutia-t-elle.
Marc la fixa, visiblement peu convaincu. «Retournez dans votre chambre. Maintenant.»
Lyra, sentant une bouffée de rébellion, redressa la tête. «Non. Je vais plutôt aller à la bibliothèque. Je n'ai pas d'ordres à recevoir de vous.»
Le visage de Marc se durcit davantage. «Je vous ai dit de retourner dans votre chambre,» répéta-t-il, sa voix se faisant plus menaçante.
Lyra serra les poings, refusant de céder. «Et moi, je vous dis que je vais à la bibliothèque.»
L'énervement de Marc monta d'un cran. En une fraction de seconde, il leva la main et la gifla avec une force brutale. La douleur explosa dans sa joue et elle perdit l'équilibre, heurtant violemment le mur à côté d'elle. Elle tomba au sol, la tête bourdonnante, sentant un hématome se former sur sa tempe droite. Sa joue était en feu, marquée par l'empreinte des doigts de Marc, et sa lèvre saignait.
Il s'approcha d'elle, ses pas lourds et menaçants. Prise de peur, elle recula sur ses fesses, les larmes inondant ses joues. «Ne vous approchez pas ! Laissez-moi tranquille !» supplia-t-elle, tremblante.
Mais il n'en avait que faire. Il s'approcha plus rapidement, la saisit violemment par le bras et la releva. «Vous êtes ici pour obéir, mademoiselle Lyra. Votre survie en dépend,» gronda-t-il.
À ce moment, une voix ferme résonna dans le couloir. «Qu'est-ce qu'il se passe ici ?»
Caelum apparut, visiblement de retour de l'extérieur. Il portait un manteau noir sur une chemise en soie sombre, ses cheveux légèrement décoiffés par le vent. Ses yeux glacials se posèrent sur Lyra et Marc.
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Prisonnière des trois
HorrorPRISONNIERE des TROIS Élevée dans une famille stricte et influente, Lyra a toujours vécu dans l'ombre de sa demi-sœur hautaine et de son demi-frère , Adrian son frère jumeau, est son unique ami et confident. Mais le destin bascule lorsque Adrian, a...