chapitre 7 : les secrets du grenier

4 2 0
                                    

Le grincement des marches sous les pieds d'Amélia résonnait comme un avertissement. Chaque pas la rapprochait de la chambre de ses parents, mais la sensation oppressante qui régnait dans la maison semblait s’intensifier. Elle sentait les murs autour d’elle se resserrer, comme si la maison elle-même essayait de l’étouffer, de la dissuader d’aller plus loin.

Pourtant, malgré la peur qui l'étreignait, Amélia continuait de gravir les marches, l’amulette toujours fermement serrée dans sa main. Ses pensées tourbillonnaient autour des événements qui venaient de se produire : la vision de son père, les révélations troublantes, et cette étrange malédiction qui réclamait leur sang.

Le couloir de l’étage était plongé dans l’obscurité, et seule la faible lumière de la lune perçait à travers les fenêtres poussiéreuses. La chambre de ses parents était tout au bout, mais alors qu'elle approchait, une idée la frappa comme une évidence : le grenier.

Ses parents avaient toujours interdit à Amélia d’y entrer quand elle était enfant. Elle se souvenait de la peur dans leurs voix chaque fois qu’elle posait des questions sur ce qu’il y avait là-haut. Et maintenant, alors qu’elle se tenait devant la porte de la chambre, une étrange intuition lui murmura que les réponses qu’elle cherchait ne se trouvaient pas là, mais plus haut.

Amélia hésita. La porte du grenier était juste à côté de celle de la chambre. Sa main tremblait alors qu’elle tournait lentement la poignée de bois froid. Un souffle d’air glacé s’échappa du grenier en même temps qu’un grincement sinistre, comme si la maison poussait un soupir d’épuisement.

Elle leva les yeux vers l’escalier étroit et poussiéreux qui menait à l’étage supérieur. L’obscurité semblait plus dense là-haut, presque palpable. Chaque fibre de son être lui hurlait de faire demi-tour, mais elle savait qu’il n’y avait plus de retour en arrière. Ses parents avaient caché quelque chose ici, quelque chose qui détenait les réponses à cette malédiction.

Amélia monta lentement, éclairée seulement par la lumière faible qui s’infiltrait à travers une petite lucarne. Le grenier était comme elle se l’était toujours imaginé, encombré de vieux meubles recouverts de draps poussiéreux, d’objets anciens et de caisses remplies de souvenirs oubliés.

Mais une chose attira immédiatement son attention : au centre de la pièce, sous un drap épais, une forme irrégulière semblait émettre une légère lueur. Le cœur battant à tout rompre, Amélia s’en approcha avec prudence. Elle tendit la main et, d’un geste lent, retira le drap.

Une vieille malle en bois sculpté apparut sous ses yeux, ornée de symboles gravés. Ils ressemblaient étrangement à ceux qu’elle avait vus dans le livre noir. Amélia se pencha pour mieux les observer. L’un d’eux, au centre du couvercle, était identique à celui de l’amulette qu’elle portait.

Ses mains tremblèrent alors qu’elle effleurait la surface de la malle. Une énergie sombre semblait en émaner, une force qui l’attirait mais la terrifiait en même temps. L’amulette dans sa main vibra légèrement, réagissant à la proximité de l’objet.

— Qu'est-ce que c’est… ? murmura-t-elle pour elle-même.

Elle prit une profonde inspiration, puis fit glisser le loquet rouillé. Un grincement sinistre résonna dans le silence du grenier, et le couvercle s’ouvrit lentement.

À l’intérieur, des papiers anciens, jaunis par le temps, étaient empilés avec soin. Amélia saisit les premiers documents et commença à lire à la lueur de la lune. C’était des lettres. Des lettres écrites par sa mère.

Lettre 1 :

*"Mon amour,

Je crains que nos efforts soient vains. La maison devient de plus en plus exigeante, et l’ombre se rapproche de nous chaque jour. Nous avons essayé de la contenir, mais elle se renforce à chaque tentative. Amélia est encore trop jeune pour comprendre ce qui se passe, mais nous devons à tout prix la protéger. Si jamais nous échouons… si l’ombre finit par nous réclamer, promets-moi que tu feras tout pour qu’elle reste loin d’ici. Cette maison ne doit pas l’avoir."*

L'ombre de la maison oubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant