18 - Le repère du Sardiomage

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682 mots

— Irwin !

— Quoi encore ?

— Tu veux une blague à deux balles ?

— Je t'écoute...

— Pan ! Pan !

— Ce n'était pas censé être drôle, j'espère ?

— Non, mon cher enfant.

Irwin et Karel marchaient en compagnie d'Angela, Pjotr et Laszlo devant une cinquantaine de soldats et devant une cinquantaine de soldats et derrière Lanz, Detroit, Leno, Hadwin, Hamish, Saoirse et Rosen. L'expédition était mené par un Flamel qui, bien que reposé, gardait un air maladif inquiétant.

— Je ne comprends pas pourquoi on n'est pas sur des chevals, fit Karel.

— On dit chevaux, corrigea Pjotr.

— On est plus discrets à pied, répondit Laszlo.

— Ce sont quand même de supers animals, les chevals ! s'écria Karel.

— Karel ! le réprimandèrent en chœur Pjotr, Irwin et Angela.

— Oui, oui, je sais, un bal, des baux, un rail, des raux, un batal, des bataux, fit Karel.

Ils étaient partis le jour d'avant, et ils s'étaient énormément rapprochés du repère du Sardiomage. Après une courte pause méridienne, ils marchèrent encore une heure et demi au milieu des arbres avant d'arriver devant une porte parfaitement ronde incrustée dans un gigantesque platane.

— Vous croyez que c'est là ? demanda Detroit.

— D'après les détails de la porte, il y a fort à parier que oui, répondit Leno en désignant les morceaux d'ambre et de cornaline incrustés dans le bois.

Lorsque Flamel ouvrit la porte, personne ne put distinguer quoi que ce soit. L'ouverture débouchait sur les ténèbres. Flamel sauta dans l'ouverture, suivi par les autres. Ils se réceptionnèrent rapidement dans un couloir très faiblement éclairé par des chandelles. Les murs étaient en pierre, et le sol en terre battue, recouvert d'un tapis vermeille. Ils avancèrent et se retrouvèrent devant une croisée de chemins : un corridor partait à droite, un autre à gauche, et tout droit, se dressaient de gigantesques portes à loquets. Leno haussa les épaules pendant que Flamel frappait trois coups avec le heurtoir en forme de main. Les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes, découvrant une salle nimbée dans une lumière orange.

— Entrez, ordonna la voix parfaitement reconnaissable de Breshka.

Les soixante-quatre voyageurs pénétrèrent dans la pièce. Au fond de la salle, il y avait une sorte de trône ressemblant à s'y méprendre à un cathèdre, mais Breshka était assis sur un siège plus sobre fait de bois. Il était vêtu de ses habituels habits de cuir sombre et il arborait un foulard autour de sa tête, percé deux fois au niveau des yeux. Seuls sa bouche et son menton étaient visibles, et son crâne paraissait extraordinairement volumineux.

— Bonjour, dit l'homme masqué. J'espère que vous allez bien. Pour ma part je me porte comme il le faut, mis à part, que tous mes produits d'entretien des cheveux ont disparus avec mon palais. Mes chocolats aussi d'ailleurs, bien que ce soit les lotions capillaires qui me manquent le plus, grimaça-t-il. Enfin bon. Je pense que vous connaissez tous mes amis ici présents...

Eszter était assise à côté de lui, ses yeux roses projetant un halo autour d'elle. Il y avait aussi Hamza, dans son armure d'Inconnu, son heaume sous le bras. Sjang aussi était présent. Celui-ci était simplement vêtu d'un corsaire gris, et il paraissait encore plus grand et musclés. En revanche ses yeux noirs étaient les mêmes que ceux de son frère.

— Je serais bien curieux de savoir comment vous avez découvert ce refuge..., dit Breshka. Mais peu importe, pour le moment. Qu'est-ce qui vous amène ici ?

— Il est temps d'en finir, dit farouchement Laszlo en s'avançant. Soit vous vous rendez, soit nous vous combattrons jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Breshka éclata de rire.

— Nous rendre ? Mourir ? répéta-t-il. Je crois que vous n'avez pas compris qui se trouve ici. Le Sardiomage... Vous ne pouvez rien contre lui. Mais, allons, je ne suis pas inhumain, je vais même vous accorder une faveur, avant que vous mourriez. Allons, demandez, ne soyez pas timides. Je vous écoute.

— Quelle magnanimité, railla Lanz.

— Retirez cette chose de votre tête, lança Leno.

Breshka eut un nouveau rire.

— Si vous insistez...

Il dénoua son foulard et le laissa tomber sur le sol.

La ressemblance était tout simplement frappante. 




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Le visage de l'homme masquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant