Bloody Red Carpet

Chapitre 2

Comment avancer dans cette misère ? Le cauchemar n'avait plus de fin, la limite était cassée et à chacun de leurs pas... la bande devait faire face à encore plus d'horreur. 

- Ton lieu sécurisé est encore loin ? demanda CoEarth à son ami.
- Il est au coin de la rue.
- Ton resto ? C'est ça ton coin sécurisé ? l'accusa le jeune homme habillé tout de blanc.
- T'as autre chose en tête ? lui lança Fluke. Si t'as des idées on est preneurs. Et puis, j'ai installé une sécurité y a pas longtemps, à cause d'un cambriolage.
- J'espère vraiment qu'on y sera tranquille, j'en peux plus, se plaignit NuNew, le compagnon de Zee.

Ils marchaient, courraient, l'échine courbée, depuis une bonne partie de la nuit, sans se reposer une seule fois. Fluke ne pouvait pas utiliser sa voiture, il n'y avait pas assez de place pour vingt-six personnes, à moins de les mettre dans le coffre ou sur le toit, c'était risqué. Cependant, avec le chaos que les morts faisaient régner dehors, la discrétion était de mise et ils se déplaçaient de façon méthodique. Un bon point pour eux, ils avaient été plus ou moins préparé avec les centaines de scripts qu'on pouvaient leur faire lire sur tels ou tels projets post apocalyptique. User de leur savoir, même si celui-ci relevait de l'imaginaire, leur était bien utile maintenant. 

- Je le vois ! les prévint le jeune homme en apercevant sa boutique éteinte. 

Personne aux alentours, il avait les clés sur lui, ils pouvaient donc rentrer et s'enfermer sans attirer l'attention du monde sur eux. Égoïstes ? Sûrement, mais à l'instant T ils leur fallait faire profil bas. Fluke les guida vers une partie cachée de son terrain et ouvrit la porte. Il ne savait pas si l'alarme était encore active, aussi se décida-t-il à l'éteindre pour éviter qu'ils ne se fassent repérer.

- N'allumez rien, chuchota-t-il.
- On devrait s'assurer qu'il n'y ait personne, proposa Zee. Nu, rejoins les autres et attends qu'on revienne.

Son compagnon hocha la tête et alla rejoindre son meilleur ami. Ils regardèrent les plus costauds et courageux partir pour inspecter les lieux, armés de tables ou de chandeliers qu'ils avaient gardé depuis la salle de réception. Fluke tendit la main vers la vitrine et en sortie de quoi alimenter les pauvres âmes affamés.

- J'ai de quoi boire aussi, proposa-t-il en fouinant sous la vitrine de son comptoir pour servir du thé et d'autres boissons fraîches, tant que le frigo fonctionnait encore.
- Merci, Fluke.
- Pas de quoi.

Ils se partagèrent les vivres jusqu'au retour du groupe parti en éclaireur.

- Vous allez bien ?
- On vous a gardé de quoi vous ravitailler, expliqua le propriétaire des lieux, tendant aux uns et aux autres boissons et nourriture qu'ils dégustèrent avec un plaisir non feint.
- RAS, confirma Boun en prenant place à côté de son partenaire qui lui proposa un verre en plastique dans lequel il versa un peu de thé frais. Merci.
- On peut pas rester dans le restaurant, leur dit Earth.
- Ma maison est juste derrière, avoua le jeune homme. Je ne sais pas si ma famille y est. Je ne sai pas si...

Le silence tomba sur eux comme une réalité morbide.

- Dans ce genre de scénario, il se passe quoi déjà ?
- Les plus faibles meurent en premiers...
- Que fait-on ? Est-ce qu'on va essayer de retrouver nos familles ?
- Ma'... Pa'...

Le silence emplit la grande salle du restaurant, laissant le désespoir prendre possession de chacun. Soudain, du bruit se fit entendre contre la porte principale, comme si on cherchait à entrer sans y être invité. Une vitre explosa, faisant sursauter tout le monde. Un coup d'œil leur apprit que c'était des morts qui avaient dû sentir quelque chose et qui s'étaient dirigés vers eux.

Earth fit signe à tous de se taire, de ne faire aucun bruit. Fluke poussa sans un bruit, son verre et garda avec lui ce qu'il avait grignoté sans grande faim, pour éviter d'attirer plus l'attention sur eux. Imité par le groupe planqué comme ils le pouvaient derrière le comptoir, ils retinrent leur respiration.