« Après Nestlé, Amazon prime, Nord VPN et j'en passe... Adidas veut casser le contrat ! me dit mon père, désespéré. Ils ne veulent pas que la marque soit lié à toute cette histoire de viol. Ils espèrent qu'on les comprend...
- Ils ont pas le droit de faire ça ?! Les enculés ! Toute façon Nike est mieux ! J'l'ai toujours dit. Je sais : on va faire du chantage...
- T'as déjà assez d'ennuis comme ça !
- T'inquiète je gère. Ils ont pleuré pour m'avoir et ils pleureront de m'avoir largué. »
Vidéo en plan vertical, tournée dans mon studio ( je porte un t-shirt et une casquette Adidas - Logo bien en évidence ) : « Coucou ! Il me semble important de prendre la parole sur les accusations contre moi. Du coup voilà je n'ai jamais fait des trucs sur une fille sans lui avoir demandé son consentement avant. Mais je voudrais remercier mon partenaire Adidas qui me soutient ! Qui est avec moi dans cette épreuve ! Adidas sait que je ne suis pas un violeur ! D'ailleurs n'hésitez pas à découvrir leur nouvelle collection juste ici... »
Story en cours de publication... Posté !
Juste après la mise en ligne de la sto', quelqu'un appelle Raph... c'est @GuillaumeDeMonplanet, le directeur d'Adidas France. 2k sur LinkedIn. 345 sur son Insta privé, qui est indigeste. 1675 publications. Impossible de tout regarder. Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que la batterie de son iPhone.
D'ailleurs celui de mon manageur surchauffe... @GuillaumeDeMonplanet est vénère. Il demande à ce que la story soit supprimée immédiatement. Et que je fasse un démenti. L'entreprise reçoit déjà des menaces... Du style : « La marque qui soutient des violeurs on vous voit 👀 » L'#BoycottAdidas a dépassé l'#BoycottGwendalWarner en à peine une heure. Raph propose : on supprime la vidéo contre 100 mille euros. Guillaume s'excite, crache dans le micro et tente de négocier. Mon manageur lui explique qu'il perd du temps... la vidéo monte en vues, la presse n'attend pas, la société diminue déjà en bourse.
« Très bien. » Notre interlocuteur raccroche.
30 minutes plus tard.
Le chiffre 1 suivis de 5 zéros surgis sur mon compte en banque. Comme convenu je supprime la vidéo de partout.
Cette technique d'escroquerie, très pratique quand vous avez un nombre écrasant d'abonnés, s'appelle une C.C.C. : une Contre Communication Commerciale.
Six appels manqués de Kendy... Je la rappelle.
Elle est en larmes : « Rare Beauty veut plus de moi... Juste parce que j'ai des photos avec toi sur mon Insta... j'étais censé être l'égérie de la marque...
- Tu n'as rien à voir avec ça ! C'est dégueulasse !
- Dis-moi que tu l'as pas fait...
- Ne t'inquiète pas ça va s'arranger.
- Dis-moi que tu l'as pas fait...
- Pourquoi y a toujours que les meufs avec moins de cinquante mille abonnés dont tout le monde n'a rien à battre qui s'font violé ? Elles veulent se faire de la thune, c'est tout ! Les gens vont bien finir par le comprendre.
- Gwendal je t'en supplie dis-moi que tu l'as pas fait... »
Silence.
Incapable. Vulnérable. Je tends l'iPhone à mon père, il le saisit et répond à ma place : « Non, il ne l'a pas fait ! »
Fin de l'appel.
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LE PETIT PRINCE DES INFLUENCEURS
RandomMeurtres, sang, sexe, réseaux sociaux ! De ma chambre à Dubaï en passant par Paris. Bannis des plateformes. Du sommet à ma déchéance. Ma dernière solution : Wattpad ! Il me reste plus qu'à t'écrire mon histoire... Ma true story !
