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                                                           BOSTON

Depuis ma plus tendre enfance, j'ai été façonnée par les ténèbres. Le jour où mon père m'a vendue à la mafia italienne de Boston a marqué le début d'une vie que je n'avais jamais souhaitée. J'ai grandi sous le poids des dettes de mon père, entraînée dans un monde de violence et de cruauté. Travaillant pour Mr. Hugo Alessandro, je suis passée d'une simple femme de ménage à une tueuse à gages, un rôle que j'exerce avec une résignation amère.

Ce soir-là, dans la pénombre de mon appartement miteux, je scrutais le dossier que Mr. Hugo m'avait remis. Mes doigts tremblaient légèrement en parcourant les informations. L'enveloppe rouge que je devais voler était l'objet d'une soirée prétendument caritative, organisée par un rival de Mr. Hugo. La mission était claire, mais l'enjeu était considérable : l'équilibre du pouvoir dans la ville pouvait basculer en fonction de ce qu'elle contenait.

La soirée se déroulait dans une villa luxueuse, entourée de jardins impeccablement entretenus. Les invités étaient vêtus de leurs plus beaux habits, leurs rires et bavardages se mêlant aux notes d'un orchestre discret. Déguisée en serveuse, je me faufilais parmi les convives avec une agilité discrète. Ma cagoule était cachée sous un faux chapeau, mon uniforme parfaitement ajusté pour passer inaperçue.

À l'arrière de la villa, dans l'ombre des rosiers, Gabriel, l'homme à l'apparence singulière, m'attendait. Il me tendit une clé avant de murmurer quelques instructions sur la façon d'atteindre le bureau. L'adrénaline me poussait à agir rapidement. Je le remerciai d'un hochement de tête, m'éclipsant vers le bâtiment principal.

Une fois à l'intérieur, je me glissai silencieusement dans les couloirs déserts. Le plan était gravé dans ma mémoire : escalader la façade, me glisser à travers la fenêtre ouverte et accéder au bureau. J'atteignis la bibliothèque, cherchant frénétiquement le tiroir correspondant. Le stress montait, chaque bruit de pas dans les couloirs me mettant sur le qui-vive.

Lorsque l'alarme retentit, la panique s'empara de moi. Mes mains tremblantes cherchaient désespérément un moyen de sortir, mais l'évacuation se révélait être un labyrinthe chaotique. Soudain, tout devint noir.

Je me réveillai dans une pièce sombre, mes poignets attachés par des menottes à chaînes. Le froid était mordant, et l'odeur d'humidité envahissait mes narines. J'essayai de me remémorer les événements précédents, mais la douleur et la fatigue m'empêchaient de penser clairement. L'angoisse grandissait à chaque seconde, la perspective de ma rencontre avec Mr. Hugo se présentant comme une sombre réalité.

La porte de la pièce s'ouvrit avec un grincement sinistre. Un homme fit son entrée, imposant et menaçant, vêtu d'un costume sombre impeccablement ajusté. Ses yeux, d'un gris glacé, étaient comme des couteaux tranchants, et son regard perçant me fit frémir. Chaque mouvement était empreint d'une confiance glaciale.

Il s'approcha de moi avec une lenteur calculée, et je sentis une vague de terreur m'envahir. Ses mains puissantes saisirent mon cou avec une brutalité impitoyable. La douleur fut immédiate, et je sentis la pression croissante, mon souffle se faisant de plus en plus difficile. Je luttai pour respirer, ma vision se brouillant alors que la douleur devenait insupportable.

— "Alors, c'est toi la voleuse ?" dit-il d'une voix rauque, chaque mot chargé de mépris. "Qu'est-ce que tu fais ici, à tenter de dérober ce qui appartient à quelqu'un d'autre ?"

Il serra davantage, ses doigts comme des étaux autour de ma gorge. Je luttai désespérément, essayant de prononcer quelques mots.

— "Hugo Alessandro..." réussis-je à murmurer, ma voix étranglée par la douleur.

Il relâcha légèrement sa prise, mais son regard devint encore plus glacial.

— "Hugo Alessandro, hein ?" répéta-t-il avec un sourire cruel. "Pourquoi devrais-je te croire ? Que sais-tu vraiment ?"

La pression était telle que je ne pouvais plus parler. Mes yeux cherchaient désespérément un répit alors que la souffrance m'emplissait. Je savais que chaque mot pouvait être une question de vie ou de mort, et j'étais prête à tout pour éviter une fin aussi brutale.

— "Hugo Alessandro est un homme d'influence," parvins-je à dire, ma voix à peine plus qu'un murmure. "Il a des connexions avec plusieurs organisations criminelles. Il dirige des opérations de trafic et utilise des méthodes de chantage pour maintenir son pouvoir."

Ses yeux brillaient d'un éclat dangereux alors qu'il écoutait attentivement. Il fit un geste pour que l'homme en uniforme entre, et une lueur de cruauté perça dans son regard.

— "Tu penses que des informations aussi vagues te sauveront ?" demanda-t-il, son ton tranchant. "Si tu mens ou si tu nous trompes, tu connaîtras une fin bien plus douloureuse que ce que tu imagines."

L'homme en uniforme apporta un dossier épais, rempli de documents et de photos. Il le posa sur le bureau avec un bruit sec.

— "Voici ce que nous avons sur Hugo Alessandro," expliqua l'homme en costume sombre. "Si ce que tu dis est vrai, nous pourrions le faire tomber. Mais si tu essaies de nous tromper, tu regretteras amèrement d'être née."

Je levai les yeux, tremblante mais déterminée. Je savais que ma survie dépendait de ma capacité à convaincre cet homme de la véracité de mes informations.

— "Je peux vous montrer où trouver des preuves concrètes," dis-je. "Je connais les lieux et les méthodes. Laissez-moi prouver ma loyauté."

Il me fixa avec une intensité nouvelle, ses yeux perçants scrutant chaque détail de mon visage. Il hocha lentement la tête et fit signe à l'homme en uniforme.

— "Préparez un véhicule," ordonna-t-il d'une voix ferme. "Nous allons te donner l'occasion de prouver ce que tu avances. Mais sache ceci : si tu nous trahis, les conséquences seront bien au-delà de ce que tu as connu jusqu'à présent."

Je suivis l'homme en uniforme jusqu'à la voiture, le cœur battant la chamade. La nuit était sombre, et les rues semblaient déformées par l'ombre. La voiture roulait lentement, chaque mouvement accentuant la tension. L'homme qui m'accompagnait était implacable, son regard fixe et impénétrable.

— "Nous avons une réunion avec nos contacts," expliqua-t-il d'une voix froide. "Ils doivent vérifier tes informations avant que nous prenions toute décision. Tout écart ou mensonge de ta part sera sévèrement puni."

Je hochai la tête, le mélange de soulagement et de peur déformant mon expression. J'avais une chance de me racheter, mais chaque pas vers l'inconnu me rappelait la cruauté de mes nouveaux alliés. Je devais prouver ma valeur et naviguer avec prudence dans ce monde impitoyable, où chaque erreur pouvait être fatale.

La voiture s'arrêta devant un bâtiment austère, transformé en centre de commandement clandestin. Je sortis, le cœur lourd, et suivis l'homme jusqu'à l'entrée, déterminée à utiliser chaque ressource et chaque instant pour survivre et accomplir ma mission.

Sous les ombres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant