Sous les ombres

07

Je restai un moment immobile sur le trottoir, le souffle court, tentant de reprendre le contrôle de mon corps tremblant. La menace du chef résonnait encore dans ma tête, chaque mot de ses menaces s'insinuant dans mon esprit comme des lames froides. Il n'y avait aucun doute : je marchais sur un fil, et la chute serait mortelle.

Je levai les yeux vers le bâtiment abandonné devant moi. C'était là que se déroulerait la prochaine étape de cette mission infernale. Mon esprit bourdonnait, tentant d'analyser les possibilités, de trouver un moyen de sortir de ce piège sans y laisser ma vie. Mais chaque pensée semblait se heurter à un mur de peur et de doute. Le chef ne me laissait aucune option. Échouer signifiait mourir.

Je me redressai tant bien que mal, la douleur sourde sur mon bras, là où il m'avait saisie, me rappelant brutalement la réalité de la situation. L'heure n'était pas à la faiblesse. Si je voulais survivre, je devais jouer le jeu, du moins pour l'instant. Un faux pas, une hésitation, et le chef s'assurerait que je disparaisse sans laisser de trace.

Prenant une profonde inspiration, je m'approchai de l'entrée délabrée du bâtiment. Chaque pas était un effort, chaque mouvement lourd de conséquences. À l'intérieur, le bâtiment semblait encore plus lugubre que de l'extérieur. Les murs étaient en ruines, des éclats de béton et de plâtre gisaient partout au sol, et le silence qui régnait n'était troublé que par mes propres pas.

Je savais que le chef avait des yeux partout. Il m'observait, d'une manière ou d'une autre, attendant que je fasse la moindre erreur. Il était comme un spectre, toujours présent, même lorsqu'il n'était pas là. Le bâtiment, aussi vide et abandonné qu'il paraissait, pourrait bien être truffé de dispositifs de surveillance, et je ne pouvais me permettre aucune distraction.

Je repassai dans ma tête ce qu'il m'avait dit, sa menace planant sur moi comme une ombre. Il voulait des résultats, et je n'avais aucune marge d'erreur. Il n'était pas question de simplement récupérer des informations cette fois-ci. Il voulait que je m'infiltre à nouveau, mais il avait changé les règles. Le moindre soupçon de trahison de ma part, la moindre hésitation, serait mon arrêt de mort.

Je longeai les couloirs délabrés, le cœur battant à tout rompre, me rapprochant du centre névralgique du bâtiment. Les instructions données par le chef étaient claires, mais elles résonnaient comme une sentence. L'infiltration devait être parfaite, sans accroc. Tout devait se dérouler avec une précision implacable, sous peine de représailles immédiates.

Soudain, des voix s'élevèrent au loin. J'approchai discrètement, me fondant dans les ombres. Il y avait là, dans une salle plus loin, plusieurs hommes en pleine conversation. Mon cœur s'accéléra. C'était ici que je devais prouver ma loyauté, ou mourir en essayant.

Je me positionnai contre le mur, écoutant attentivement. Les hommes discutaient à voix basse, évoquant des plans et des noms que je ne connaissais pas. Mais c'était sans importance. Ce que je devais faire était simple : entrer, voler les informations, et disparaître sans laisser de trace. Mais l'ombre du chef pesait sur mes épaules comme une condamnation imminente. Il m'avait dit qu'il me surveillerait, et je n'avais aucun doute qu'il tiendrait parole.

J'inspirai profondément, me préparant mentalement à agir. La pression était à son comble, et je sentais que la moindre seconde de retard pourrait me coûter la vie. Pourtant, quelque chose clochait. Une sensation que je ne pouvais pas ignorer. Comme si tout cela n'était qu'un test... Ou un piège.

Le chef n'était pas du genre à laisser une deuxième chance. Il voulait quelque chose de moi, quelque chose que je ne comprenais pas encore. Mais une chose était claire : j'étais seule face à une machine implacable, et je devais la déjouer si je voulais sortir vivante de cette mission.