05

6 1 0
                                    




Je suivis l'homme en uniforme à travers les couloirs du bâtiment, la tension montant à chaque pas. Chaque porte que nous passions semblait me rapprocher de ma confrontation avec le chef, et chaque regard des gardes que je croisais était empreint de suspicion. Le bâtiment, avec ses murs de béton et ses lumières blafardes, ne me laissait aucun répit.

Nous arrivâmes finalement devant la salle de briefing, une pièce austère avec une grande table en métal et des chaises disposées autour. Le chef se tenait déjà à la tête de la table, entouré de ses lieutenants, tous arborant une expression sévère. Sa présence imposante et sa froideur ambiante étaient presque palpables.

Il me fixa d'un regard perçant lorsque j'entrai. Ses yeux semblaient vouloir déchiffrer chaque pensée qui traversait mon esprit. Je pris une profonde inspiration pour calmer mon anxiété et avançai vers la table, tentant de maintenir une attitude de confiance malgré la peur qui me serrait le ventre.

— « Assieds-toi », ordonna le chef d'une voix tranchante, en désignant une chaise face à lui.

Je m'assis, les documents que j'avais examinés tout à l'heure encore frais dans mon esprit. Le chef fit un geste et un des lieutenants apporta un dossier épais qu'il déposa devant moi. C'était le même dossier que le vieil homme m'avait confié, mais maintenant il était entre les mains du chef.

— « Voici les détails de la mission », dit le chef d'une voix autoritaire. « Tu vas infiltrer une réunion importante de Hugo Alessandro. C'est une occasion que nous ne pouvons pas laisser passer. Nous avons des informations qui suggèrent qu'il pourrait être en train de préparer une opération majeure. Ta tâche est de recueillir autant d'informations que possible et de nous les rapporter. »

Il déplia une grande carte montrant l'emplacement de la réunion et indiqua les différents points d'entrée, les dispositifs de sécurité, et les horaires des patrouilles. Chaque détail était crucial, et je savais que le moindre faux pas pouvait être fatal.

— « Tu auras une couverture », poursuivit-il. « Nous te fournirons des équipements pour t'aider à contourner les mesures de sécurité. Mais sois claire : tout échec ou trahison sera impitoyablement puni. Nous n'avons pas le luxe de l'erreur. »

Je hochai la tête, essayant de cacher ma nervosité. Le chef n'était pas seulement une menace physique ; il incarnait également une menace psychologique constante. Tout ce que je faisais était sous son radar, et je savais que je devais garder ma couverture intacte pour survivre.

— « Très bien », répondis-je d'une voix ferme. « Je ferai ce qui est nécessaire pour réussir la mission. »

Le chef me fixa un instant, comme s'il cherchait à percer les secrets cachés derrière mes paroles. Puis, il sembla accepter ma réponse, bien que son regard restât toujours aussi sceptique.

— « Le rendez-vous est prévu dans quatre heures. Prépare-toi et assure-toi que rien ne puisse te compromettre. Je te surveillerai de près. »

Avec un dernier regard perçant, il me fit signe de sortir. L'homme en uniforme me guida à nouveau à travers les couloirs, me menant vers la salle où je pourrais me préparer pour la mission.

En quittant la pièce, je me sentais plus que jamais sur la corde raide. J'avais une chance de prouver ma loyauté, mais tout aussi bien je pouvais être trahie si le moindre détail échappait à mon contrôle. Le regard du chef était une constante menace, et sa promesse de souffrances futures si je faillis à ma mission était toujours présente dans mon esprit.

Je m'installai dans la salle de préparation, où l'équipe de soutien commença à m'équiper. Les équipements de surveillance et les gadgets pour contourner les systèmes de sécurité étaient minutieusement vérifiés et testés. Mon esprit, quant à lui, était tourné vers la tâche à accomplir.

Sous les ombres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant