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L'atmosphère dans le bâtiment était étouffante. La froideur des murs en béton renforçait la sensation de malaise qui s'emparait de moi à chaque pas. L'homme en uniforme me guida silencieusement jusqu'à une salle de réunion austère où plusieurs silhouettes m'attendaient, formant un cercle menaçant autour d'une longue table de métal. Chacun des hommes présents dégageait une aura impénétrable de pouvoir et de violence.

À la tête de la table, l'homme en costume sombre se tenait droit, ses yeux gris perçant le moindre mouvement. Ses traits étaient durs, anguleux, et l'absence totale d'émotion sur son visage rendait son apparence encore plus glaciale. Il était le chef incontesté ici, et le silence dans la pièce ne faisait que souligner son autorité écrasante.

— « Voici donc la petite voleuse qui pense pouvoir nous duper, » lança-t-il, sa voix glaciale tranchant le silence comme une lame. Ses yeux me fixaient, comme si chaque regard était une condamnation.

Je me sentis défaillir sous son regard, mais je ne pouvais pas montrer de faiblesse. Pas ici. Pas devant lui.

L'homme en costume sombre croisa les bras et s'avança lentement vers moi, son ombre semblant s'allonger comme celle d'un prédateur s'approchant de sa proie.

— « Tu prétends avoir des informations sur Hugo Alessandro, » continua-t-il, son ton chargé de mépris. « Mais je te connais, Evelyn
. Tu n'es rien d'autre qu'un pion, un parasite dans ce monde. Et les parasites, on les écrase. »

Sa voix était aussi froide que la lame d'un couteau, et chaque mot semblait vouloir m'enfoncer un peu plus dans le sol. Il n'y avait aucun doute dans son esprit : je mentais, et il était prêt à me détruire pour ça.

Avant que je ne puisse réagir, l'homme âgé, assis non loin, leva une main pour intervenir. C'était lui que l'homme en costume sombre avait désigné pour m'interroger, et même si son visage était sévère, il dégageait une forme de sagesse et de compréhension qui tranchait avec la cruauté du chef.

— « Attendez, » dit-il, sa voix rauque mais mesurée. « Donnons-lui une chance de s'expliquer. Nous ne pouvons pas nous permettre de passer à côté de renseignements potentiellement précieux. »

L'homme en costume sombre le fusilla du regard, mais il se contenta de serrer la mâchoire, contenue mais clairement furieuse d'être contredit.

— « Une chance ? » cracha-t-il en s'approchant de l'homme âgé, son ton devenant de plus en plus menaçant. « Tu veux vraiment qu'on perde notre temps avec elle ? Cette femme a été dans les griffes d'Hugo Alessandro. Elle n'a aucune loyauté, et encore moins de valeur. Elle nous raconte des mensonges, et toi, tu veux écouter ces idioties ? »

Il se tourna à nouveau vers moi, ses yeux glacials rivés sur les miens. Je sentis une sueur froide glisser dans mon dos. Il s'approcha, réduisant la distance entre nous, ses pas résonnant lourdement dans la pièce.

— « Écoute-moi bien, » dit-il, son visage à quelques centimètres du mien, ses yeux gris comme deux gouffres d'où émanait une haine palpable. « Si tu essaies de me tromper, Evelyn, je te briserai. Lentement. Sans pitié. »

Sa main se leva brusquement, attrapant mon menton d'une poigne de fer, me forçant à le regarder dans les yeux.

— « Hugo ne te fera pas la moitié de ce que je suis capable de faire. Tu n'es qu'un outil. Et si tu échoues à me prouver ta valeur ce soir, je te garantis que tu prieras pour mourir. »

Ses doigts serrèrent un peu plus, ses ongles s'enfonçant presque dans ma peau. L'homme âgé, témoin de cette brutalité, se redressa.

— « Laissez-la parler ! » ordonna-t-il avec une autorité calme mais ferme. « Nous n'avons rien à perdre à écouter ce qu'elle a à dire. Si elle ment, alors nous agirons en conséquence. Mais pour l'instant, nous avons besoin d'informations. »

Sous les ombres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant