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« Mes preuves d'amour coûtent un salaire suisse »
Monet
— Franchement, ça sert à rien que je vienne, hein, dis-je, un peu désinvolte, tout en observant Charles se préparer avec minutie. Assise sur le lavabo, je jouais avec une mèche de cheveux, le regardant sans grande attention.
Il continua à boutonner son polo, jetant à peine un coup d'œil dans ma direction avant de répondre d'une voix détachée :
— Tu fais ce que tu veux, Monet, mais c'est vrai, ce n'est pas nécessaire.
Je haussai les épaules, indifférente. Après tout, il n'avait pas tort. Je me levai tranquillement du lavabo, déjà en train de penser à ma journée.
— Cool, dis-je en m'étirant. Je pourrais enfin explorer Montréal, j'ai vu des endroits trop stylés sur TikTok.
Mais au moment où je me dirigeai vers la porte, Charles attrapa fermement mon avant-bras, me stoppant net. Son regard s'était durci, et il avait ce petit air contrarié que je commençais à connaître.
— Je ne veux pas que tu sortes pour autant. Que vont dire les médias sinon ? dit-il, sa voix teintée de reproche.
Je le regardai en coin, un sourire narquois au coin des lèvres.
— Que Montréal me va bien et que je suis trop belle, plaisantai-je en tentant de me dégager.
Mais Charles ne lâcha pas. Il fronça les sourcils, agacé.
— Je rigole pas, Monet.
Je soupirai, légèrement exaspérée, mais sans perdre mon calme.
— Moi non plus. Je comprends rien à la F1, tu dis que c'est que les essaies et pas la course et puis il y a les qualifications. Alors pourquoi je devrais venir si ce n'est pas la course ? Et franchement, j'ai plein de trucs à faire, c'est pas tous les jours que je suis à Montréal ! dis-je en pensant à tous ces spots que j'avais sauvegardés sur TikTok.
Charles me fixa, ses yeux exprimant une détermination froide.
— C'est soit la chambre, soit les essais. Mais je ne veux pas te voir traîner dehors aujourd'hui.
Je levai les yeux au ciel, amusée malgré moi par son attitude protectrice.
— Ouais, c'est bon, je vais pas faire de scandale, dis-je en me dégageant doucement de son emprise.
Je retournai vers le lit, me laissant tomber sur le matelas avec un soupir. Montréal m'appelait, mais visiblement, la liberté devrait attendre. Il n'était que huit heures du matin, et déjà je réfléchissais à comment je pourrais contourner l'interdiction de Charles pour profiter de cette ville que j'avais hâte de découvrir.
