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« Et tu laisses personne te comparer avec une autre »

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« Et tu laisses personne te comparer avec une autre »

Monet

— Et il est où ? me demande Maxime, comme si j'étais la mère de Charles.

— En Azerbaïdjan.

— Pourquoi tu n'es pas partie avec lui ? reprend Maxime.

— Trop occupée à faire du shopping, je réponds avec un sourire.

Maxime éclate de rire. Ce soir, on traîne encore dans son club, veillant à ce que tout se passe bien, et évidemment, en profitant des verres gratuits.

— Maxime ! Ta boîte est géniale, t'as vraiment fait un super boulot ! s'exclame une fille en s'approchant, entourée de son groupe d'amies.

— Charlotte ! Merci, ça me fait trop plaisir ! Ça fait un bail, sérieux ! répond Maxime, visiblement ravi.

— Ouais, depuis que t'es monté à Paris en fait, non ?

— Ouais, mais je suis vite redescendu, le froid de la capitale, c'est pas pour moi.

Charlotte se tourne ensuite vers moi, me détaillant.

— Je vois... Et toi, t'es la nouvelle copine de Charles, c'est bien ça ?

— Monet. Et non, c'est pas encore écrit sur ma carte d'identité "nouvelle copine de Charles".

Maxime intervient, un peu embarrassé :

— Monet est ma meilleure amie, elle vit temporairement avec moi à Monaco.

— Ça doit te changer de Paris, non ? dit-elle en me regardant de haut en bas, un sourire en coin.

— Ouais, mais on retrouve toujours les mêmes garces partout, je lance sèchement.

Maxime tente de calmer le jeu.

— Bon, euh... sur ce, c'était sympa de te revoir, Charlotte.

— Et Charles, il n'est pas là ce soir ? insiste-t-elle.

— Il est en Azerbaïdjan, je réponds avec une pointe d'agacement.

— Ah, l'Azerbaïdjan... Il voyage beaucoup, Charles, non ? poursuit Charlotte avec un sourire un peu trop curieux.

Je sens l'agacement monter. Elle joue avec le sujet comme si elle cherchait quelque chose, une faille peut-être.

— Oui, il voyage beaucoup. Mais c'est pour le boulot, dis-je d'un ton sec, sans cacher mon irritation.

— Oui je sais, dit-elle.

— Charlotte est l'ex de Charles, dit Maxime, visiblement un peu honteux.

— Charles et moi, on a... enfin, disons qu'on a eu une histoire, continue-t-elle en jouant distraitement avec son verre.

Franchement, je n'étais pas du tout jalouse. J'en avais rien à faire. Si elle voulait Charles, je le lui servirais sur un plateau. Mais le fait qu'elle veuille m'humilier devant ses copines, ça ne passait pas.

Je la fixe, hésitant entre répondre ou l'ignorer. Maxime intervient, visiblement mal à l'aise.

— Charlotte, tu veux boire quelque chose ? On peut t'offrir un verre avant que tu retrouves tes copines.

— Oui, volontiers, un verre de champagne, merci ! s'exclame-t-elle, tout sourire, comme si la tension n'existait pas.

Maxime fait un signe au barman, qui s'empresse de servir. Pendant ce temps, Charlotte continue de me dévisager, cherchant visiblement à me déstabiliser. Le groupe de filles derrière elle glousse doucement, apparemment diverties par la situation. J'ai une forte envie de lui dire ses quatre vérités, mais Maxime anticipe et me glisse à l'oreille :

— Laisse tomber, ça en vaut pas la peine.

Je prends une grande inspiration et m'efforce de sourire. Charlotte récupère son verre, lève les yeux vers Maxime avec un regard charmeur.

— Merci Maxime, t'es vraiment un amour.

— Toujours là pour faire plaisir, répond-il avec une fausse modestie.

— Bon, nous on va s'installer, Charlotte, dit une de ses amies en s'en allant avec le groupe.

— Oui, allez-y, je vous rejoins, dit-elle.

Elle reste un moment avec nous, discutant de tout et de rien avec Maxime. Des discussions de gosses de riches, qui me mettent un peu à l'écart, mais rien de bien embêtant.

— Bon, Monet, bon courage avec Charles.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas.

— Ça doit pas faire très longtemps que vous êtes ensemble, mais je te souhaite bon courage. Je sais qu'il fait toujours passer ses ambitions et sa carrière avant tout.

— T'inquiète pas pour moi, je réponds avec confiance.

Elle s'en va avec la bouteille de champagne, direction la table où ses copines l'attendent.

— T'as raison, c'est une vraie garce, dit Maxime.

Je ris doucement.

— Sale hypocrite, dis-je en lui donnant un coup sur l'épaule. Quand elle te disait "ouais euh... papa m'a acheté une Mercedes Brabus", t'étais là en mode "ah ouais, mais apparemment la technologie est pas ouf, hein", mytho va !

Il rit.

— Oh ça va, on peut parler de belles choses quand même.

— Non, dis-je.

Ce mot le fait encore plus rire.

— Mais c'est vraiment l'ex de Charles ? je demande.

— Bah oui, il répond, comme si c'était évident.

— Je comprends pourquoi ma présence à ses côtés booste sa popularité.

— Allez, arrêtes un peu, elle est vraiment magnifique.

— Je n'ai jamais dit le contraire ! Je te rappelle que je suis une "girl's girl". Bien sûr qu'elle est belle, et en plus, elle a l'air sympa. Dans un autre contexte, on pourrait être amies.

Maxime lève les yeux au ciel face à mon enthousiasme pour Charlotte, mais je pense vraiment ce que je dis. C'est le contexte qui fait que nous agissons comme des garces l'une envers l'autre. Elle ne va pas être sympa avec moi parce que je suis la copine de son ex, et réciproquement. Cela dit, j'ai une vraie foi en la solidarité féminine. Si je voulais la critiquer, je ne le ferais pas devant Maxime, qui est un homme.

— Mais tu vois sa copine, la petite brune avec un grain de beauté sur le nez ? Elle, elle est encore plus belle, dit-il en riant.

— Tu commences, allez, dis-je en riant à mon tour.

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