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« Si j'te prends la tête, c'est que la mienne va exploser »
Monet
Alors que Joris et moi marchions dans les rues presque désertes de Montréal, je sentais l'air frais de la nuit caresser mon visage. Il devait être trois ou quatre heures du matin, et la ville, endormie, nous offrait un calme apaisant après l'agitation du showcase. On riait encore en repensant à certains moments de la soirée.
— Franchement, c'était incroyable ! Joriss'étira en levant les bras au ciel. Drake en live, c'est autre chose quand même. T'as vu quand il a commencé à rapper « God's Plan » ? Tout le monde était en transe !
Je souris, mes pieds fatigués traînant légèrement sur le trottoir.
— C'était dingue. Je suis contente qu'on y soit allés. Je l'ai jamais vu en live avant, et là, c'était juste parfait.
Joris hocha la tête, toujours excité par la soirée.
— Merci de m'avoir invité, t'es la meilleure. Mais sérieusement, demain tu devrais venir aux qualifications avec moi. Je sais que t'es crevée, mais ça va être cool.
Je secouai immédiatement la tête.
— Hors de question. Je suis morte là, et puis franchement, Charles me soûle avec ça. Il est tout le temps sur mon dos. Si c'est pas les essais, c'est les médias. Si c'est pas ça, c'est moi qui "ne prends rien au sérieux". Je préfère dormir et récupérer.
Joris rit doucement, mais je sentais une légère curiosité dans son regard.
— Sérieux, tu trouves qu'il est trop sur ton dos ? Moi je le trouve plutôt cool, enfin... Charles est pas du genre à coller quelqu'un comme ça, il sait juste ce qu'il veut. D'ailleurs, c'est marrant que je t'aie pas rencontrée avant, vu que je suis souvent avec lui. T'es apparue de nulle part, c'est étrange, surtout vu comme il parle de toi.
Je sentis une petite tension monter en moi. J'étais fatiguée, et ce type de conversation, je voulais éviter à tout prix.
— Oh, tu sais comment c'est, dis-je en riant légèrement, essayant de balayer ses questions. J'étais dans le coin, on s'est croisés dans un restau, et puis... tu connais Charles, il est pas du genre à tout raconter. Peut-être qu'il voulait garder sa vie privée pour lui, qui sait ?
Je lui lançai un sourire innocent, espérant qu'il ne creuserait pas plus loin. Joris hocha la tête, l'air pensif, mais ne sembla pas insister.
— Voir les autres voitures ne t'intéresse pas, hein ? lança-t-il avec un sourire taquin, comme s'il essayait encore de me convaincre.
Je levai les yeux au ciel, exaspérée mais amusée par sa tentative.
— Non, j'y comprends rien à la F1. C'est juste des voitures qui tournent en rond. Ça n'a pas l'air très intéressant de mon point de vue.
