Chaque parent vient au monde en même temps que son enfant.

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-Madame Stark... Dit-elle en s'asseyant à mes côtés. Je peux me joindre à toi ? 

Je tournais les yeux, je savais déjà que c'était elle, ce ne pouvait être qu'elle. 

-Seulement si tu m'appelles Elena, je déteste que l'on m'appelle comme ça. Dis-je en lui adressant un doux sourire. 

-Alors il vaudrait mieux que je parte ! Dit-elle en rigolant. 

Je rigolais avec elle, alors qu'il y a encore deux minutes je m'apitoyais sur mon pauvre sort. Je ne sais pas pourquoi, mais elle possède le pouvoir de me faire sourire, et rire. 

-Allez, dis-moi ce qu'une grande dame comme toi fait dans ce genre d'endroits ? 

-Je ne suis pas une grande dame. 

-Ne le prend pas mal, je dis ça au vu de la taille de tes talons ! Dit-elle en souriant. 

-Parce que toi tu ne mets jamais de talons peut-être ? Dis-je en levant les yeux au ciel. 

-Si, mais que quand il faut, et à ce que je sache ; là, il ne faut pas. 

-C'est une façon de voir les choses, mais qui n'est pas la mienne. 

-J'aime cette façon de penser ! Dit-elle avant de jeter un regard au serveur. Remets nous la même chose, pour moi et mon amie, s'il te plaît. 

Amie ? Depuis quand on est amie ? 

-Tu n'es pas obligée, tu sais. 

-Je sais, mais c'est plus facile de se confier autour d'un verre. Dit-elle en me tendant le miens. Alors, tu vas me dire ce qui te tracasse ? 

-On se connait à peine, Natasha. Dis-je en rigolant, avant de boire une gorgée. 

-Justement, et crois moi ; je suis la meilleure tombe que tu pouvais rencontrée ce soir. Et aussi la meilleure pour déduire, tu ne pouvais rêver mieux ! 

-Arrête ça, j'ai l'impression d'entendre mon mari, hashtag ; le nombril du monde, si ce n'est Dieu. 

Elle semblait étonner de ma phrase. Il fallut quelque secondes, avant qu'elle ne se remette correctement sur son tabouret, et qu'elle m'adresse un sérieux regard. 

-Je ne pensais pas qu'on allait en venir à Tony. Dit-elle, calmement. 

-Qu'est-ce qui te dit que c'est Tony ? 

-Eh bien, peut-être que tu n'irais pas toute seule boire si ce n'était pas lui, et peut-être que tu n'aurais pas eu cette réaction si ce n'était pas lui. Dit-elle doucement. Tu sais, je suis une amie de Tony, mais avant ça je suis tout d'abord une femme. Et je suis plutôt branchée solidarité féminine, si tu vois ce que je veux dire. Dit-elle en rigolant doucement. Alors dis-moi ? 

C'était gentil, je me sentais enfin écouter. Enfin, il y avait Agathe, mais elle ce n'est pas pareil, j'ai l'habitude. Mais il est vrai qu'entre mon travail et ma vie de femme mariée ; il ne me reste pas beaucoup de temps à moi et encore moins pour des fréquentations. 

Alors heureusement qu'Agathe était patiente, et avec un mari presque jamais là. Elle s'adaptait beaucoup à mon emploi du temps plus que charger. 

-Dis-moi, tu as des enfants ? Dis-je innocemment, comme si je n'avais pas déjà la réponse. 

-Non, et j'imagine que toi non plus, sinon tu ne serais pas entrain de boire avec moi. 

-Et tu en veux ?

A la seconde où je finis ma phrase, je me rendis compte que j'avais merder. Je regrettais beaucoup ma question, puisque je venais visiblement de toucher la corde sensible sans m'en rendre compte. Elle avait l'air de se briser, à l'idée de vouloir, ou de ne pas vouloir des enfants. 

Ses yeux se gorgèrent doucement de larmes, mais qui ne coulaient pas, sûrement par égo et fierté. Ses mains se frottaient entres elles, comme si elle avait besoin de penser à autre chose, de faire autre chose. 

-Non, pas vraiment, enfin c'est compliquer. Et toi, tu en veux ? Dit-elle avec la voix nouée. 

-J'aimerais beaucoup, mais c'est compliquer. Répondais-je en jouant avec mon verre. 

-C'est génial, tu en as parler avec Tony ? 

-Pas vraiment, c'est lui qui m'en a parler. 

-C'est génial ça, non ? Dit-elle en m'adressant un doux sourire. 

-Non, puisqu'il n'en veut pas. 

Une larme coulait le long de ma joue, puis deux, puis trois. A chaque fois que j'en parlais, à chaque fois que j'y pensais, les mêmes émotions me prenaient à la gorge. 

Sa main se posa doucement sur la mienne, et exerça une tendre pression. 

-Tu sais, tout le monde n'est pas fait pour avoir des enfants, tout le monde ne ferait pas de bon parents. 

-Tu penses que je ferais une mauvaise mère ? Dis-je en lui jetant un regard, gorgée de tristesse. 

-Non, pas du tout, loin de là. Je ne te connais pas, mais de ce que je sais, il n'y a pas beaucoup de mauvaises mères, elles font juste de leurs mieux. Et pour les autres, je dirais qu'il leur manque de l'instinct maternel. Dit-elle d'une drôle de voix. Ce que je veux dire, c'est que tu n'as pas le droit d'en vouloir à Tony parce qu'il ne veut pas d'enfants. Le rôle d'une vie n'est pas de procréer, tu peux le faire si tu en as envie, mais rien n'oblige quelqu'un à devenir parent. Alors ne lui en veut pas, peut-être qu'au fond de lui, il est certain qu'il n'y arriverait pas, ou alors qu'il n'en a tout simplement pas envie. Ajoutait-elle avant de boire une gorgée. Cependant, tu as totalement le droit de revenir votre avenir en doute. Si tu sens que tu as cet instinct maternel au fond de toi, qui te dit que tu veux être mère ; saisis ta chance. Tu sais, certaines femmes n'auront jamais cette chance, malgré ce désir qu'elles ont en elles, alors si tu peux avoir un enfant et que tu le veux, prend ta chance, et ne gâche pas ta vie pour un homme. 

J'avais l'impression que dans ses propres mots, elle se retrouvait. Ce n'était pas les mots d'une femme. Ce sont les mots d'une mère qui ne le sera jamais, endeuillée par l'idée de ne jamais avoir d'enfants. 

-Enfin, bref, il faut que je rentre moi, passe une bonne soirée. Dit-elle en se levant subitement. 

-Attend, Natasha. Dis-je rapidement.

-Quoi ? Dit-elle en se retournant brusquement, les yeux brillants, les dents serrés.

-J'aimerais te remercier

-C'est à moi de te remercier. Merci de m'avoir accorder du temps, merci de m'avoir aider.

Je ne compris pas tout de suite, mais finalement, j'imagine que cela a un rapport avec son beau discours. 

-Merci Natasha. Dis-je en venant déposer mes lèvres sur sa joue. 

Elle semblait surprise, mais heureuse ; vu le sourire qu'elle me lançait. 

-Tu es géniale, tu ferais une mère géniale.

-Mais je n'ai rien fais ! 

-Non, tu es juste toi. Fais attention à toi, Madame Stark. Dit-elle, avant de rebrousser chemin. 

Je rigolais, en la regardant s'éloigner de moi, en espérant que cette deuxième rencontre, en provoquerait pleins d'autres. 

Madame StarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant