Madame Stark

Les enfants grandissent, même sans parents.

-Alors voilà, vous allez devenir grands parents. Dis-je en essuyant une larme qui coulait sur ma joue. 

Après la visite de Tony ce matin, j'avais senti le besoin de me confier, de ressentir la présence d'êtres chers à mes côtés ; et pour cela, quoi de mieux que ses parents ?

-Je sais qu'on en a jamais parler, parce que j'étais beaucoup trop jeune quand vous êtes parti pour parler de ce genre de chose. Mais il est vrai qu'au fond de moi ; je suis certaine que vous auriez fait des grands parents merveilleux. Vous étiez géniaux avec moi, alors ça ne fait aucun doute. 

-Vos parents sont décédés ? Dit une voix âgée que j'entendis derrière moi. 

C'était un vieil homme, avec un bouquet de fleur à la main, il semblait lui aussi, rendre visite à quelqu'un.

-Oui.

-Je suis désolée pour vous, à vrai dire vous n'êtes pas la première jeune femme que je croise dans ce cimetière. 

-Comment ça ? Dis-je en essuyant une nouvelle larme.

-Aria, une jeune fille très charmante mais détruite par le décès de sa petite amie. Je peux savoir ce qu'il s'est passé pour vous ?

-Ma maman a attrapée un cancer du sein dont elle est décédée, et mon papa s'est suicidée suite au chagrin qu'il ressentait. 

-Lequel est le plus douloureux ? 

-Je ne dirais pas que l'un est plus douloureux que l'autre. Enfin, j'ai réussie grâce à mon travail à trouver un moyen afin de vaincre le cancer du sein.

-Votre maman serait très fière de vous.

-Mais, il n'y a pas de traitement contre le suicide. Dis-je en passant ma main dans mes cheveux.

-Seulement accepter le geste de votre papa, accepter que la douleur était tellement forte qu'il ne pouvait la supporter. Vous savez, j'ai perdue ma femme, mais je ne suis pas suicidée, seulement je comprends totalement les hommes qui le font. Dit-il en déposant le bouquet de fleurs sur la tombe d'a côtés. Perdre ma femme a été l'épreuve la plus dure que Dieu m'est donner, alors je ne peux qu'envoyer mes prières à votre papa. 

-J'aurais aimée pouvoir aider mon père.

-Une personne qui veut se suicider est comme une voiture sans frein dans une pente. Elle ne chutera pas tant que quelqu'un est là pour la retenir, mais à la moindre faiblesse de celle-ci elle chutera de manière rapide et inattendue. Vous n'auriez rien pu faire, à part retarder le moment. 

-J'aimerais tant trouver un remède. Dis-je en regardant le vieil homme.

-Le remède est le changement de la société. Un Homme qui veut mettre fin à ses jours c'est tabou, changer la société, créer des aides, faites en sorte que l'envie de suicide ne soit plus un signe de folie mais un signe de douleur intense. Dit-il avant de poser une main sur mon épaule. Et là, vous aurez fait quelque chose de similaire que pour votre maman. 

-Vous pensez ? 

-Je ne le pense pas, je crois. Mais surtout, ne pensez pas que si vous ne le faites pas, vos parents ne seront pas fiers de vous. J'ai des enfants, et le jour où j'ai compris qu'ils étaient capable de réussir dans leur vie seuls, j'ai été fier d'eux. Mais pour être honnête... Dit-il en chuchotant. J'ai été fier d'eux, à la seconde où j'ai vu leurs visages. 

-Merci monsieur. 

-Merci pour ? 

-Merci pour vos mots. Dis-je en prenant sa main. C'est rassurant de savoir que des hommes comme vous, sont là pour des femmes comme moi. 

-Qu'entendez-vous comme femme comme vous ? 

-Des femmes n'ayant plus de parents.

-Ne dites pas cela. Oui, vous n'avez plus de parents, mais vous êtes tout d'abord une femme honorable qui se bat pour des causes humble et qui lui tienne à cœur. Votre personne ne se résume pas à vos tristesses, elle se résume à ce que vous avez procuré de bien chez les autres. Et sauver des vies, c'est ce que j'appelle faire du bien aux autres. Dit-il en mettant sa deuxième main sur la mienne. Soyez fière de vous, mademoiselle.