Il n'y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre.

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Je rentrais chez moi, le cœur lourd et la tête pleine. Je ne savais pas quoi faire, je voulais éperdument des enfants mais de l'autre côté, je suis tellement heureuse avec Tony. 

Et, comment savoir si un enfant réussira à combler l'absence de mon époux...

Je poussais la porte d'entrée avec appréhension, cette histoire me montait à la tête et cela se voyait dans mon comportement, il fallait que je puisse remédier à cela et rapidement.

-Je suis rentrée. Criais-je. 

-Je suis dans la cuisine, je te sers un verre ? 

-Non, ça va, je n'ai pas soif

-On a toujours soif pour du vin. Dit-il en me servant un verre. Oula, tu fais une de ces têtes ! Ajoutait-il en levant les yeux vers moi. Ce n'est plus un verre qu'il te faut, plutôt une carafe. Enfin, je rigole hein. Tu veux me raconter ta journée ? 

Ma journée ? Elle se résumait à me lamenter sur mon sort, celui de n'être définitivement jamais maman. Et même si j'aimais beaucoup mon travail, et la cause que celui-ci défend, je n'avais vraiment plus l'envie d'y aller. Car plus je m'éloignais de Tony, plus je pensais à ma maternité, plus je me rendais compte à quel point il me manquait un enfant pour être totalement heureuse dans ma féminité.

-Je ne sais pas ce que tu sous-entends Tony. Dis-je en m'asseyant sur un des tabourets de la cuisine. Mais j'ai passée une bonne journée. 

-Ce n'est pas l'impression que tu donnes, ma chérie. Répondit-il en me tendant mon verre, que je saisissais immédiatement. Et je dirais même que cela fait quelques jours que ça n'a pas l'air d'aller, il y a quelque chose qui ne va pas au travail ? 

-Pourquoi d'après toi, toujours tout est par rapport au travail ? 

-Peut-être parce que je suis un mari d'exception et que je te comble de bonheur. Donc pas de raison que ça me concerne. Donc, qu'est-ce qu'il se passe ? 

-Je vais très bien Tony, ma boîte fonctionne très bien, les recherches avancent et même mieux que l'on ne l'espérait ! Les associés sont contents, mes employés également. Enfin bref, la vie rêvée pour une femme comblée, n'est-ce pas ? Dis-je d'une voix forte, avec un faux sourire. 

-Cette fois-ci, j'ai l'impression que c'est toi qui me fait un sous-entendu. Qu'est-ce que j'ai fais encore ? Dit-il en levant les yeux au ciel. 

-Non mais tu te fous de ma gueule ? Dis-je en haussant le ton. Tu es sérieux là ? Encore, c'est ce que tu oses dire ? Cela fait des jours que tu me prends le choux comme si je n'allais pas bien au travail ! Pose toi les bonnes questions ; il n'y a pas que le travail dans la vie Tony. 

-Pour qui tu me prends là ? Pour un homme qui traite mal sa femme ? Dit-il en haussant le ton à son tour. Je m'occupe bien de toi, à ce que je sache. 

C'était ça son problème, le monde tourne autour de son comportement, de ses actes, de ce qu'il fait de bien ou de mal, de son argent, de sa personne. Comme si les autres n'avaient pas leurs propres souffrance, leurs propres rêves, leurs propres besoins. Personne n'a le droit d'exister, si Tony Stark n'en fait pas partie d'une manière ou d'une autre. 

-Mais purée, arrête avec ça ! Il n'y a pas que ça qui compte dans la vie. 

-Mais alors qu'est-ce qu'il ne va pas avec toi ? Ton travail ça va, nous ça va ! Dit-il en tapant les paumes de main sur la table. 

-Moi ! Dis-je en me levant du tabouret. Moi je ne vais pas bien Tony. Tu comprends ça ? Que je puisse aller mal sans que tu fasses totalement partie du problème, est-ce que tu as conscience de ce genre de choses ? Ou c'est trop dure, pour un homme comme toi, de voir plus long que le bout de son nez ? 

-Tu te rends compte de ce que tu dis ? Cela fait 6 ans maintenant que nous sommes ensemble, et tu oses parler de moi comme l'homme qui n'a aucun intérêt envers sa femme. Dit-il, avec une voix tout de suite plus calme.

-Oui, j'ose. J'en ai marre de ton comportement de matcho à deux balles. J'ai le droit d'aller mal, j'ai le droit de ne pas me sentir bien, j'ai le droit d'avoir des moments où j'ai besoin de temps. Mais non, toi tu ne comprends pas ce genre de chose. Tu penses quoi sérieux ? Que je suis une gamine qui oublie tout en l'espace de deux secondes ? Je suis une femme, Tony. Pas un homme, alors j'ai des problèmes qui sont visiblement différents des tiens. 

-Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse Elena ? Si je ne suis pas concernée par tes problèmes, va en parler à Agathe, ou à un psy, fin merde je n'en sais rien moi ! Dit-il en passant sa main dans ses cheveux, poivre et sel. Qu'est-ce que tu veux que je te dise à la fin ? 

-Ce que je veux que tu me dises ? Que tu es là pour moi, que tu es là pour écouter mes problèmes et mes craintes, que tu es là pour me soutenir dans les moments difficiles, et que surtout ; tu comprends si autre chose dans la vie me tracasse, autre que notre mariage et le travail. 

-Mais je ne suis pas comme ça ! Je ne suis pas ce genre d'homme. Et tu n'as pas le droit de me reprocher ça. Et puis, qu'est-ce qu'il y a d'autre qui est sensé te tracasser que nous et ta boîte ?

-Et puis merde ! Dis-je en hurlant, alors qu'une larme coulait sur ma joue. Tu ne comprends jamais rien, c'est fou, hallucinant. Je t'explique les choses, et même ça tu n'es visiblement pas capable de les comprendre. Je suis une femme Tony, j'ai d'autres choses qui me passe par la tête que mariage et dodo. Dis-je en me levant, et en attrapant la veste que j'avais laissée là. 

-Purée Elena, qu'est-ce que tu fais ? Dit-il en me suivant. On a pas fini de discuter, tu fais l'enfant. 

-C'est ça de prendre une femme qui a 20 ans de moins. Dis-je avant de claquer la porte derrière moi. 

Je n'en pouvais plus, j'avais besoin de temps ; de temps pour moi. J'avais besoin d'être seule, que je puisse réfléchir. 

Et dans ces cas-là, rien de mieux que de pousser la porte du premier bar, de s'asseoir au comptoir, d'attendre que le serveur vous remarque afin que vous puissiez déballer toute votre peine, haine.

Madame StarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant