Madame Stark

Quand l'amour s'en va, il est impossible de le rattraper.

Cela faisait maintenant une heure que je suçotais mon cocktail, dans le même bar que la dernière fois ; et je déprimais total. 

Déjà que j'étais entrain de boire ce fichu cocktail sans alcool, je déprimais sur la manière donc j'allais apprendre à mon mari que j'étais enceinte. 

-Tu t'es encore disputé avec Tony ? Dit une voix féminine que je reconnus tout de suite, s'asseyant à mes côtés. 

-Purée mais tu m'espionnes là ? Dis-je en lui lançant un regard. 

-Alors là, c'est tout sauf mon style. 

-Ah ouais ? C'est quoi ton style ? 

-Toi. Dit-elle en me faisant un clin d'œil avant de se tourner vers le serveur. Je peux avoir la même chose ? 

Le serveur hocha la tête en signe de réponse. Si elle savait qu'il n'y avait pas d'alcool dans ce verre, elle ne prendrait pas la même chose... 

-Bon, tu t'es embrouillé avec Tony ? 

-Non, je déprime juste, je ressens des choses tu sais ? Dis-je en levant les yeux au ciel. 

-Je n'ai jamais pensée le contraire ! Merci. Dit-elle en attrapant le verre que le serveur lui avait tendue. 

Je le regardais approcher la paille de ses lèvres, un sourire au coin des lèvres à l'idée de voir sa réaction. 

-Putain c'est sans alcool ton truc. T'es une tapette, mais bon c'est pas si mauvais. Dit-elle en recommençant à boire.

-Normal, je suis enceinte. Dis-je doucement.

-Quoi ? Dit-elle en crachant tout ce qu'elle avait en bouche. 

-Je suis enceinte, Natasha. Dis-je avec un léger sourire sur le visage. 

Soudain, elle se leva de sa chaise et me prit dans ses bras. Pendant quelques secondes, je ne compris pas ce qu'il était entrain de se passer, mais au bout d'un moment je compris qu'elle était heureuse pour moi, alors je referma mes bras autour d'elle. 

C'était bizarre, je me sentais bien, vraiment très bien. Je posa ma tête sur son épaule, et je la senti me serrer encore plus fort contre elle, mais avec beaucoup de douceur. 

-Je suis très contente pour toi Elena, tu feras une merveilleuse maman. Dit-elle en s'éloignant doucement de moi pour se rasseoir. 

J'étais très touchée par ses mots. Et, c'était la première fois qu'elle m'appelait par mon prénom. 

-Merci beaucoup Natasha. Dis-je, en lui souriant. 

-Comment Tony a prit la nouvelle ? 

Soudain, mon sourire s'éteigna pour laisser place à des yeux gorgées de larmes. 

-Je ne lui ai pas encore dis. Dis-je en jouant avec ma bague de fiançailles. Il va me demander d'avorter si je lui dis. 

-Tu veux garder ce bébé ? 

-Oui, je pense. Je n'aurais pas 20 fois l'occasion de porter la vie, alors maintenant que j'ai un bébé qui est entrain de se loger en moi. Dis-je en passant ma main sur mon ventre. Je ne veux pas risquer de le perdre. Mais je ne veux pas perdre Tony. 

-Tu ne peux pas le forcer à avoir un bébé dont il ne veut pas Elena. Dit-elle doucement.  

-Tu penses que je devrais avorter ?

-Non, bien-sûr que non. Je pense que si tu as envie de le garder, tu devrais le garder. Mais je pense aussi que tu ne peux pas forcer Tony à avoir envie de ce bébé. Alors s'il n'en a pas envie, divorce, et crée la famille que tu as toujours rêvée d'avoir. Dit-elle en posant sa main sur la mienne. 

Ses mots étaient dur, parce je n'avais pas envie de perdre mon époux. Je n'avais pas envie de le perdre car au fond de moi je savais que je l'aimais, mais en plus de ça, je ne me sentais pas d'élever un bébé seule. Et puis, c'est avec lui que je me suis mariée, pour le meilleur et pour le pire. 

-L'idée de me séparer de Tony m'effraie. Tu sais, malgré ses nombreux défauts ; il m'aime. Alors m'imaginer vivre seule, devoir élever ce bébé seule, je ne m'en sens pas capable Natasha. 

-Tu n'es pas seule. Tu as forcément quelqu'un, Nour, elle t'aime beaucoup, elle t'aidera. 

-Oui bien-sûr, mais c'est une amie, comme Agathe. 

-Qui est Agathe ?

-Ma meilleure amie. 

-Alors où est le problème ? Demandait-elle doucement. 

-Je ne peux pas regarder ce bébé dans les yeux et lui dire "Maman t'aime beaucoup, mais ton papa ne veut pas entendre parler de toi.". 

-Il vaut mieux l'amour d'un seul parent, que le désamour de deux... 

-Natasha, quand ma mère est décédée, mon père a gravement sombrée dans les abysses de la dépression. J'ai fini seule, je n'ai aucun parent. Dis-je en soufflant. Je ne veux pas que cet enfant ne grandisse qu'avec moi, car s'il m'arrive quelque chose, il n'y aura personne d'autres ; aucun repère. Je sais ce que c'est de finir avec aucun repère alors qu'il y a encore quelques mois on était encore dans l'innocence de l'enfance. Et je ne le souhaite pas à mon pire ennemie. 

-Je peux être là moi, si tu me laisses l'occasion de l'être. Dit-elle en passant sa main dans ses cheveux. 

-On se connaît à peine Natasha. Dis-je en rigolant doucement. 

-Je sais, mais je me débrouille plutôt bien en tant que marraine, alors j'imagine que je pourrais très bien te filer un coup de main quand il faut. 

-Je pensais que tu n'aimais pas tant que ça les enfants... Dis-je gênée. 

-Quoi ? Moi ? Ne pas aimer les enfants. Dit-elle en regardant son verre. Les enfants sont merveilleux, j'aime beaucoup les enfants. 

-Alors pourquoi tu n'en veux pas ? Demandais-je doucement. 

Encore une fois, elle se leva soudainement, avec seul argument qu'elle devait y aller. 

Sauf que cette fois, je n'avais pas envie de la laisser partir. Je tenta de la rattraper, mais avec mon temps de réaction et sa vitesse de marche, elle avait quelques mètres d'avance. 

-Natasha... Dis-je en attrapant sa main. 

-Je dois y aller Stark. Dit-elle en se retournant vers moi. 

-Explique-moi. Dis-je doucement. 

-Non. 

Je ne comprenais pas ce qu'il lui prenait, ce que j'avais fais de mal. J'étais profondément attrister de la tournure dont avait pris les choses. 

-Prends ça alors. 

-Qu'est-ce que c'est ? Dit-elle en attrapant ma carte. 

-Il y a mon numéro dessus. Envoie-moi un message, s'il te plaît. 

Et sans un mot, elle repartit, me laissant là, au milieu du trottoir ; à la regarder s'en aller, comme faisaient tous ceux que j'aimais.