Chapitre 3 - De la confusion à la réalité

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_ Quelques minutes plus tôt _

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_ Quelques minutes plus tôt _


— Putain ! Fait chier !

Le bruit de la bouteille qui s'écrase sur le sol avant de se briser en milliers de morceaux retentit dans l'appartement au moment où Romane, alertée par mon cri, débarque de la salle de bain avec une serviette autour de sa taille fine et me trouve en train d'essayer de ramasser le verre brisé.

— Laisse-moi voir. Montre.

Elle se précipite dans ma direction en évitant les débris pouvant la blesser car elle est pieds nus et prend ma main dans les siennes en grimaçant.

— Putain ! Ça saigne de ouf !

Je sens de l'agitation à côté de moi mais ne cherche pas à comprendre ce qui se passe car la seule chose qui m'agace, c'est d'avoir cassé une bouteille de vodka presque pleine. J'aurais largement préféré me l'enfiler dans le gosier, quel gâchis. Romane m'a promis qu'après sa douche nous partirons. Il est prévu que nous faisions un peu de route, dormions à l'hôtel avant de prendre un vol pour n'importe où. On préviendra les autres dans l'avion, tant pis s'ils ne peuvent pas comprendre car tout ce que je veux c'est partir d'ici et si c'est avec elle, c'est encore mieux.

Un cri perçant glisse d'entre mes lèvres en ressentant cette pointe de douleur dans ma paume, me faisant revenir à l'instant présent. Le contenant en verre qui échappe à ma poigne, moi qui me baisse pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être avant de faire le constat qui s'impose. Certaines choses ne peuvent pas être réparées. Il faut juste accepter qu'une chose brisée ne pourra plus jamais être complète. Cette bouteille est en quelque sorte une métaphore de ma personne. Un lointain souvenir.

— Merde, c'est vachement profond quand même, comme si... comme si tu avais serré un morceau de verre dans ta main... s'épouvante mon amie en pressant un torchon contre ma paume.

L'ai-je fait ? C'est probable sinon il n'y a que le bout de mes doigts qui serait entaillé et non pas le milieu de ma main. Il m'arrive de tester mes limites dans la douleur juste pour la ressentir pour une raison que je tolère. Celle-ci est physique et je sais qu'elle disparaîtra au bout de quelques jours. Pourquoi n'est-ce pas la même chose pour toutes les souffrances ? Je me sens comme une foutue cassette qu'on déroule et enroule à nouveau pour faire défiler son film, encore et encore. Je ne veux plus le voir ni éprouver tout ce qu'il réveille en moi.

— Je m'habille et je t'emmène à l'hosto.

— Non ! crié-je en sortant de ma torpeur. C'est pas la peine, je vais la passer sous l'eau, mettre un pansement et ça sera fini.

— Tu déconnes là ? Ça pisse le sang, Ornélia. On va à l'hosto, point barre.

Inutile de perdre de l'énergie à débattre avec elle car je sais que j'ai perdu d'avance. Cette fille a beau être le plus grand amour que je connaisse, elle sait aussi se montrer têtue comme une bourrique qui refuse d'avancer. Gagnons du temps en faisant ce qu'elle veut, bien que mon envie de finir ma soirée aux urgences soit inexistante. Dans un souffle agacé, je me laisse tomber dans le canapé couleur moutarde du salon et attends en comprimant ma main que Romane revienne vêtue d'un débardeur et d'un short en jean.

Sauve-moi (tome 2 de Dénonce-moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant