Il y a deux façons de supporter la perte d'un être cher : soit tu combats ton chagrin, soit tu sombres avec. Ornélia a choisi la seconde option.
Repousser les limites, jouer avec le danger, se détruire psychologiquement.
Est-ce qu'une personne réu...
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La vérité c'est comme la merde, tôt ou tard ça finit toujours par remonter à la surface sans qu'on ne sache où chercher. D'autres fois, la vérité fait bien plus mal qu'un mensonge, car elle remet en cause tout ce qu'on pensait être réel. La mienne m'éclabousse bien comme il faut. Elle est comme des sables mouvants, plus je me débats et plus elle m'engloutit. Enfin, ce n'est pas vraiment la mienne, je devrais plutôt dire que : c'est sa vérité. Celle qu'il m'a confessée dans la salle de bain à l'instant et dont j'aimerais ne pas être au courant. Il a failli mourir d'une façon tellement bête, bien qu'il n'existe pas de belle façon de le faire, que je suis folle de rage après lui. Oui, à cause de cette révélation, un déclic a débloqué mes émotions les plus intenses. La preuve avec ce moment torride que nous venons de partager et que je n'oublierai pas de sitôt, car jamais une partenaire ne m'a conduite à un orgasme aussi intense que dévastateur. Moi qui pensais que plus jamais nous n'aurions la chance d'échanger quoi que ce soit car je le croyais mort ou plus récemment, parce que je me pensais incapable de passer au-dessus de tout ça. Forcément ça change bien la donne. Non pas que je lui pardonne, ça je pense que je n'y arriverai jamais mais ça explique pas mal de choses, y compris son silence.
Est-ce égoïste de lui en vouloir de m'avoir mise à l'écart de tout ça ou bien dois-je lui prouver toute ma gratitude pour ce qu'il a fait ? Il dit que c'est pour moi et je réalise les sacrifices que ça lui a demandés de prendre cette décision, mais je n'arrive pas à savoir la façon dont je dois me sentir par rapport à tout ça. Ce que je sais, c'est que je ne peux pas faire comme si de rien n'était. J'aimerais bien lui être reconnaissante, mais l'a-t-il vraiment fait pour moi comme il le prétend ou a-t-il eu un autre déclic pour se libérer de leur emprise toxique ? Livio n'a jamais réussi à le faire par amour pour Luana ou peut-être qu'il n'en a pas eu le temps. C'est le bordel complet dans ma tête quand je rejoins notre chambre à Romane et moi pour m'habiller. Un gros pull aux couleurs de Noël en clin d'œil à cette fête qui aura lieu dans deux jours et qui va nous forcer à rentrer demain. Je n'ai pas envie de reprendre la route car je me sens bien ici, même si nous ne sommes là que depuis hier.
Un tas de frissons recouvre mon épiderme en repensant à ce que nous venons de vivre. Son regard brûlant sur moi, sa respiration saccadée, son désir plus que flagrant. Sur ça, je sais qu'il ne me ment pas mais qu'en est-il de ses sentiments ? Est-ce que le désir est suffisant pour trouver la force de pardonner à celui pour qui on ressent encore des choses inavouables ? Je ne crois pas. Il y a un temps pour tout et là j'en ai besoin d'un pour encaisser ce qu'il m'a appris.
Stop ! Il faut que j'arrête de me remémorer tout ça et que je passe à autre chose.
Romane dort encore à poings fermés et je décide de ne pas la réveiller alors après avoir terminé de m'habiller, je descends au rez-de-chaussée en espérant ne pas tomber sur l'objet de tous mes désirs. Il fait frisquet dans le salon et j'en comprends la raison en trouvant l'une des baies vitrées ouverte. Je m'en approche pour découvrir Léandre en train de fumer sa clope seulement vêtu de son boxer noir, tranquillement assis sur un transat. En quelques pas, je le rejoins.
