Il y a deux façons de supporter la perte d'un être cher : soit tu combats ton chagrin, soit tu sombres avec. Ornélia a choisi la seconde option.
Repousser les limites, jouer avec le danger, se détruire psychologiquement.
Est-ce qu'une personne réu...
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Plus de huit heures de route à écouter les chamailleries entre Léandre et Romane puis à écouter le massacre de Eliott et Romane sur les trois quarts des chansons qui sont passées à la radio. C'était tantôt un cauchemar et à d'autres moments, un véritable bonheur, car tout ce brouhaha m'a permis de mettre mes pensées sur pause. Après plusieurs arrêts pour changer de conducteur, faire pipi et manger, nous voilà en train de passer le fameux panneau qui nous indique qu'on vient d'arriver. Le corbier, charmante petite station de ski au cœur de la Savoie. J'ai toujours adoré venir ici, surtout quand nous étions gosses. Mes parents me laissaient venir pendant les vacances d'hiver avec la famille d'Eliott. J'y ai vu la neige pour la première fois, car celle que l'on voit par chez nous est bien différente de celle à la montagne. J'y ai pris mes premiers gadins aussi car le ski et moi, on est incompatibles. Qui aurait cru que les chaussures étaient si lourdes ?
Je me rappelle des repas dans la convivialité et les éclats de rire. Les batailles de boules de neige et les concours de bonhomme qui ne ressemblaient à rien, comme le dessin d'un enfant. Sans oublier les repas trop copieux à base de fromage qui m'empêchaient de fermer le bouton de mon pantalon. Un sourire nostalgique étire mes lèvres face à tant de beaux souvenirs. Il me tarde de savoir si tout est comme avant, car il y a plusieurs années que je ne suis pas revenue. L'idée d'Eliott était vraiment bonne. Je suis ravie que toutes les personnes que je côtoie apprennent à se connaître. Hier en rentrant, j'ai préparé ma valise avec Romane aussi impatiente que moi et juste après nous avons pris la route.
Le problème des vacances c'est qu'on perd toujours une journée pour faire le trajet. On aurait pu venir en train, mais notre hôte pour les prochains jours trouve ça plus cool de s'y rendre en voiture alors nous avons voté pour cette option.
— On arrive bientôt ? J'ai une de ces envies de pisser, se plaint Romane en serrant les cuisses.
— Je vous le dis, les gars, y'a pas moyen que je reparte d'ici sans avoir essayé le snowboard, s'extasie Léandre.
— Avec tes deux pieds gauches, tu vas sûrement te péter une jambe alors appelle-moi que je filme ça, se moque Adèle.
— Saloperie ! Je te signale que je suis aussi doué de mes pieds que de mes mains, demande à mes clients.
— J'espère bien pour eux sinon ils doivent se retrouver avec de sacrés trucs tatoués sur la peau, ricane mon amie.
Je tourne la tête pour les regarder se chamailler sur la banquette arrière et je ris pendant qu'Eliott gare la voiture devant le chalet. Mes yeux n'en reviennent pas de ce qu'ils voient. Le chalet me paraissait plus petit dans mon esprit, là il est carrément immense ! La famille du brun est loin d'être riche, il s'agit d'un héritage familial que chaque membre se partage en établissant un planning. À peine garés que mes amis descendent de l'habitacle pendant que je continue d'observer l'imposant logement.
— Tout va bien, ma caille ? s'inquiète-t-il.
— Oui, ça va. C'est juste un peu bizarre de revenir ici, je ne pensais pas le faire un jour...
