Il y a deux façons de supporter la perte d'un être cher : soit tu combats ton chagrin, soit tu sombres avec. Ornélia a choisi la seconde option.
Repousser les limites, jouer avec le danger, se détruire psychologiquement.
Est-ce qu'une personne réu...
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Quatre maudits jours viennent de s'écouler, mais je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel. La lueur brillante dans son regard, sa façon de se mordre la lèvre tout en me dévorant du regard. Je sais bien qu'elle n'était pas dans son état normal et je me sens comme un fumier d'avoir profité de la situation, bien que je n'ai rien tenté. Seulement, je ne parviens pas à faire disparaître toutes ces images de ma caboche, tout ce qu'elles m'inspirent et le coup de chaud qu'elles me donnent.
Le plus étonnant, c'est sans doute son attitude confiante. Je ne l'avais jamais connue aussi sûre d'elle et son sex appeal transpirait par chaque pore de sa peau. C'était si excitant à voir. Elle semblait avoir envie d'un rapprochement entre nous alors qu'au marché de Noël, elle m'a repoussé comme un malpropre quand je l'ai embrassée. Est-ce parce que j'ai fait le premier pas ? Ou est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre-temps pour la faire changer d'avis ? Je suis vraiment paumé. Il faudrait que la blonde soit livrée avec un décodeur pour comprendre ses changements d'humeur.
On était à deux doigts de passer un cap que nous n'avions jamais atteint. À part quelques préliminaires une fois dans son lit avant que tout ce merdier ne se transforme en cauchemar éveillé, nous n'avions rien fait de plus. Ce n'était pas faute d'en avoir envie, mais ce n'était jamais le bon moment. Il y avait trop de mensonges entre nous et malgré mon désir pour elle, il n'était pas question que je la force alors qu'elle ne se sentait pas prête à franchir l'étape supérieure. Malgré mes nombreux défauts et mes mensonges, je l'ai toujours respectée et ça, jamais ça ne changera. Tout a l'air si différent aujourd'hui et je n'arrive pas encore à déterminer si c'est en bien ou en mal, mais ce que je sais, c'est que j'aime cette nouvelle facette d'Ornélia.
Celle qui est confiante avec son corps et ses envies.
Oh pitié, Livio, tu ne peux pas vraiment croire ça. Elle était torchée ! se moque la petite voix dans ma tête.
Ferme ta gueule, toi ! Ne viens pas briser mon espoir d'une amélioration dans notre relation.
Pourtant je sais qu'elle a raison, ce n'était qu'une illusion. Elle me l'a dit elle-même. Elle me déteste, elle ne pourra jamais oublier tout ce que je lui ai fait subir. À juste titre.
Deux options s'offrent à moi : continuer de me laisser ronger par la culpabilité et la laisser sombrer ou bien agir en lui montrant qu'elle se trompe sur mon compte.
Oui, voilà ce que je dois faire. Je sors précipitamment de la douche en manquant de me ramasser la tronchetta quand mon pied dérape sur le sol humide. Je m'essuie vite fait, enfile mes vêtements sans perdre le rythme de ma détermination. Plus question que je baisse les bras. Si Ornélia attend des actes de ma part, elle va être servie. Je vais lui prouver qu'elle n'est pas la seule à avoir changé. Moi aussi je l'ai fait, je me suis libéré de mes chaînes et j'assume enfin les conséquences de mes actes. Je bondis presque dans la voiture de location qui me mène là où je compte obtenir des informations.
