Chapitre 4 - Culpabilité et jalousie

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30 novembre – suite

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30 novembre – suite

Ce qui vient de se dérouler était prévisible mais ça n'en retire pas la douleur qui me serre le cœur.

Ornélia a toutes les raisons du monde de m'en vouloir de ce très long silence qui a duré trois mois. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me saute au cou en me hurlant sa joie de me revoir mais je pensais qu'il y avait un juste milieu et qu'elle serait au moins soulagée de me savoir vivant.

L'indifférence dans son regard, c'est ça le plus déchirant. J'en ai connu des choses éprouvantes dans ma vie, comme perdre Luana ou bien, être séparé d'Ornélia mais de percevoir cette émotion dans ses iris, c'est semblable à une brûlure à vif sur ma peau. Insupportable.

Mais à quoi est-ce que tu t'attendais d'autre, crétin ? se moque la petite voix dans ma tête que je m'efforce de faire taire. Elle t'a cru mort pendant des mois et maintenant tu réapparais comme si de rien n'était.

J'ai bien essayé de la rattraper mais Eliott m'en a dissuadé en retenant mon bras, jugeant ça trop tôt. Il n'a cependant pas pu m'empêcher de m'approcher de l'entrée des urgences où je l'ai vue entourée de deux autres personnes qui me sont inconnues. On dirait qu'elle a refait sa vie et qu'elle a trouvé son équilibre alors de quel droit est-ce que je pourrais venir foutre tout ça en l'air ? Je ne peux pas m'imposer dans sa vie si ce n'est pas ce qu'elle souhaite. Que faisait-elle ici ? J'ai bien vu le bandage à sa main mais était-ce un accident ou un acte volontaire ? Je ne me fais pas d'illusions, Camélia ne me donnera aucune information à ce sujet, mettant en avant le secret médical.

Mes paupières se ferment et mes mains prennent place dessus en poussant un profond soupir, assis sur une chaise dans la pièce où elle se trouvait il y a quelques minutes et où je suis retourné de mon plein gré. Pourquoi suis-je revenu ? Plus les secondes s'écoulent et plus cette question est coriace dans mon esprit.

—  Alors, t'es vivant...

Ce n'est pas une question, Camélia l'affirme. Je renifle pour refouler les larmes qui menacent d'exposer mes émotions à vif aux yeux de tous et relève la tête vers elle. Si l'histoire était différente, je pourrais trouver sexy de la voir dans sa tenue d'infirmière en blouse blanche mais tout ça, c'est une époque révolue. Entre nous, ça n'a toujours été qu'un one shot guidé par nos pulsions. Après ça, une autre blonde lui ressemblant trait pour trait, nous a foudroyés, mes sentiments et moi. La jumelle face à moi me fusille de son regard pénétrant mais ma carapace est à l'abri de ses projectiles, si seulement il pouvait en être de même face à son double.

Ce qu'elle peut éprouver m'importe peu. Qu'elle soit en colère, déçue ou triste, c'est le cadet de mes soucis. Les seules émotions qui comptent, ce sont celles que peut ressentir celle qui m'a rendu fou d'elle. Mais comment réussir à déchiffrer ce qu'elle ressent alors qu'elle est aussi fermée qu'un coffre-fort ?

— Je ne sais pas ce qui me retient de te planter cette paire de ciseaux dans les yeux, gronde-t-elle en continuant sa menace visuelle.

— Vas-y, fais-toi plaisir, Camélia. Je n'ai plus rien à perdre, j'ai déjà tout perdu.

Sauve-moi (tome 2 de Dénonce-moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant