VII

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PDV Hermione.

— Les femmes des cités antiques ne se battaient pas. Elles ne pouvaient pas entrer dans l’armée et en aucun cas porter les armes pour plusieurs raisons.

Une main d’un élève se lève et le professeur lui indique de poursuivre.

— Pourtant, il existait durant l’Antiquité des femmes qui se battaient !

— C’est une très bonne remarque. Ces femmes étaient des exceptions et particulièrement minoritaires. Peux-tu m’en citer ?

— Athéna ! La déesse de la guerre stratégique.

— Oui, bien qu'elle soit une déesse puissante étant donné qu’elle est naît du crâne de Zeus. D’autres exemples ?

— Les Amazones ! Enchaina une autre personne.

— Bien-sûr ! Les Amazones étaient des guerrières mythiques de l'Antiquité grecque, connues pour leur courage et leur indépendance.  Elles vivaient dans une société composée uniquement de femmes, se battant à l'égal des hommes, explique le professeur.

Il ne dit pas n’importe quoi. Il est pourtant difficile d’en savoir énormément sur mon peuple puisque les activités entre les humains, pour ne pas dire les mortels, et les amazones sont limitées.
Cet homme qui explique son cours répond à la question : qui sont les Amazones ? Ou plutôt, étaient puisque dans ce futur, notre peuple n’a pas l’air d’avoir perduré. C’est peut-être ce que cherche à éviter Hippolyte en m’envoyant ici.

Celles considérées comme Amazones sont des femmes puissantes, les meilleures qui ont réussi à survivre à des entraînements infernaux. Je souris en répondant à ces heures passées à me dépasser. À aller au-delà de mes capacités pour devenir la meilleure de ma génération.
Mais, sur mes terres, il n’y a pas que les femmes. Les amazones dirigent, c’est une société matriarcale. Or, il y a des hommes, des serviteurs notamment.

— Les mythes racontent qu'elles affrontaient des héros comme Héraclès ou Thésée, et elles sont souvent vues comme un symbole de la force féminine. Leur existence reflète une fascination pour des sociétés alternatives, où les femmes occupaient des rôles militaires et de pouvoir. Continue-t-il.

Il faut que je reste concentrée sur ma mission, mais rester assise à écouter quelqu’un expliquer ce que je sais déjà et en mieux ne m’aidera pas. J’ai déjà vérifié tous les élèves. Il faut que je vérifie du côté des enseignants et des autres personnels.

Je lève la main pour que l’homme me remarque et fais une grimace.

— Oui ? Un problème ?

— Je ne me sens pas bien… Pouvez-vous m’autoriser à quitter le cours ? Simulai-je.

— Oh… Bien sûr, as-tu besoin de quelqu’un pour t’accompagner ?

Sûrement pas.

— Non, non ! Je saurai m’en sortir…

Puis, je pars de la salle. Une fois dehors, je pousse un soupir de soulagement. Je me frotte les mains et c’est parti pour l’accomplissement de ma mission.

• 🏹 •

Je souffle de frustration. Ça ne devrait pas être si compliqué que ça de trouver la descendance de la reine ! Ça doit même être plutôt flagrant, alors pourquoi toutes ces personnes ont-elles toutes l’air banales ?

— Qu’est-ce que j'ai raté ?

Je me prend la tête dans mes mains.

Je suis de retour à la chambre à la fin de la journée. Celle-ci est vide et je ne sais pas comment contacter Soohwa, alors j’attends. Parfois, je pense à lui parler de mon problème, peut-être qu’elle pourrait m’être utile, mais… Ils vont me prendre pour une cinglée.

Soudain, quelqu’un frappe à la porte. Soohwa n’aurait pas frappé. Je me lève doucement en évitant de faire le moindre bruit et prends la première chose qui me tombe sous la main : un long objet noir avec un fil. Bizarre, je regarderai plus tard dans le dictionnaire. Je m’approche doucement de la porte, puis je me dis qu’il vaut mieux battre le fer pendant qu’il est chaud. Ainsi, j’ouvre la porte d’un mouvement brusque, pousse un cri de guerre et lève le bras tenant mon arme. Je n’ai pas le temps d’agir davantage car une main masculine se pose sur ma bouche pour me faire taire. L’intrus ferme la porte et me regarde avec les yeux écarquillés.

— Ça ne va pas la tête ? Pourquoi tu essaies de m’attaquer avec un fer à lisser ? Me réprimande Sunghoon, ahurie.

— Un fer à lisser... intéressant...

Puis, je me souviens d’une des règles du dortoir.

— Je suis presque sûre que les hommes ne sont pas autorisés ici... Alors que fais-tu là, Sunghoon ? Je demande avant de reprendre sous un ton moquer : ah moins que tu sois en réalité une femme depuis tout ce temps.

Le visage de Sunghoon se décompose légèrement avant qu’il n’éclate de rire. Je penche la tête sur le côté et l’observe d’un air fermé.
Au bout de quelques minutes, il s’arrête enfin et me lance un rictus.

— Tu veux vérifier que je ne suis pas un homme, Hermione ? Ça ne me dérangerait pas, tu sais...

Quand je recule, il s’avance.

—N’approche pas, homme !

— Donc j’en conclus que tu n’as pas besoin de vérifier pour reconnaître ma virilité ?

Je fais mine de vomir.

— Tu es répugnant ! Beaucoup ont péri pour moins que ce que tu viens de prétendre.

Il secoue la tête, toujours avec une lueur taquine dans le regard.

— Tu es un vraie mystère, princesse Hermione, guerrière amazone des temps anciens.

— Arrête de m’appeler comme ça ! Je grogne.

— Comme quoi ?

— Princesse. Ce n’est pas ce que je suis.
Il continue de s’avancer, si bien que je me retrouve coller au mur de la pièce. Et pour une raison quelconque, je n'ai pas envie de le faire dégager.

— Moi j'aime bien t’appeller princesse.

Je ferme les yeux tandis que son souffle s’abat sur mon visage. Il a une odeur mentholée, si fraîche.

Puis, il recule. Dieu merci !

— Je suis venu t’amener des médocs, me révèle-t-il en me montrant un sachet qu’il avait en main depuis le début.

Je fronce les sourcils.

— Où es Soohwa ?

— Partis en ville avec Sunoo et Niki. Elle m’a chargé de cette lourde et dangereuse mission de venir te l’apporter.

— C’est risqué, c’est vrai, me moqué-je.

— Ne fais pas la maligne, maintenant. Je reste là jusqu’à ce qu’elle me fasse sortir d’ici. Rendre visite à ma sœur passera comme excuse.

Ma mine devient sombre.

— Ne me dis pas que je vais devoir supporter ta présence jusqu'à ce qu’elle revienne ?

Il rigole. Moi pas. Sunghoon me met... étrangement mal à l'aise. Je ne saurais dire si c'est bien ou mal.

— Arrête, princesse, je sais que tu m’adores !

Il m’offre un grand sourire auquel il est difficile de ne pas répondre. Et je souris en le voyant s’installer confortablement dans mon lit.


À suivre...

Time Travel | P.ShOù les histoires vivent. Découvrez maintenant